jeudi, février 16, 2006

4 - JOUR DE NEIGE...

....Comme le dit la chanson. Enfin, il y a jour et jour, mais surtout Neige et Neige, et je ne parle pas d'opiacée, ceci dit pour les addicts de substances réprouvées. Les grincheux, ou les puristes (mais souvent ne sont-ce pas les mêmes ?) rétorqueront qu'il y a chansons et Chansons, et surtout Chanteuse et Chanteuse........et Vice et Versa !!!

Pour ma part, j'avoue un faible pour Elsa. A cela deux raisons : elle aime le pays Basque et les basques. A quoi je répondrais : Moi aussi, du reste je vis avec un basque et c'est tout dire. Et voila déja un point commun....enfin, pas tout à fait : nous ne partageons pas le même basque.....Encore qu'il ne faudrait pas trop pousser à la roue (Oui, mais laquelle ?) !! Avec tout ça, je finirais par en oublier la deuxième raison qui est : que je l'aime bien. C'est ainsi, c'est irraisonné, c'est soudain comme, comme....... comme une envie coupable de charcuterie à quatre heure du matin, comme un verre de vin en Arabie Saoudite, comme ma main sur ta main, comme un souffle coupé, et oui pourquoi pas, comme un oranger sur le sol irlandais. M'enfin quoi, mais bon !


Et pourquoi ? Mais pourquoi ce déluge verbal, me direz-vous ? Encore que je vous trouve passablement muets tout de même, à quelques exceptions près (Merci à vous les chéris !) Eh bien, mais c'est pour coller à la météo du jour justement. Voilà t-il pas que nous avons notre première tempête de neige !!! A qui n'a pas connu ce phénomène, ne peut comprendre l'idée de soudaineté. Ça nous est tombé dessus ce matin vers 9.00. En l'espace de trois ou quatre heures, c'est un rideau de flocons, denses et collants, qui s'est abattu, accumulant jusqu'à une dizaine de centimètres sans qu'il y paraisse. La ville s'est rapidement recouvert d'un drap uniforme et blanc. Comme un voile de serénité jeté sur une vie trépidante. Tout s'assourdit, s'illumine et s'embellit. Cachés les bacs de recyclage, jetés au hasard par des cols bleus peu délicats ( mais les nôtres ne sont pas mieux !! ), les papiers épars, les journaux feuilletés de vent. Tout cela disparaît dans l'enchantement d'un décor de Noël !!
Mais, au-delà d'un hypothétique souci de synchronisme météorologique, cette logorhée verbale sert surtout à excuser, ou à tout le moins, à vous faire oublier que je n'ai pas tenu ma promesse : j'avais assuré que le lendemain de notre retour de Quèbec, je conterais nos recherches d'appartement. Or voilà, nous sommes Vendredi, et le lendemain a tourné bien des fois !! Donc.... :
. Chapitre I de nos recherches :
Pas évident d'entreprendre cette aventure avec Daniel. Et ce n'est pas lui faire offense, il est à mes côtés durant que j'écris, et donc tout à fait en mesure de corriger ce qui lui semble bon. Nous nous étions donc fixé pour un secteur. Mais ses limites ont étrangement fluctuées ! A tel point que nous sommes passé du centre Est (quartier plutôt francophone) du Mont Royal au Centre Ouest (quartier franchement anglophone) du Mont Royal. Pensez-vous qu'un petit cours de géographie montréalaise vous soit nécessaire ? Donc, nous ciblions nos recherches sur le quartier du Plateau Mont Royal - Outremont....... Jusqu'à passer du côté Notre Dame de Grâce - Côte des Neiges. Ensuite, nous avions décidé de rechercher un grand , avec deux chambres fermées, pour passer à un , puis rapidement, sommes redescendus à un très grand . Vous comprendrez que les prix varient fortement, en fonction du nombre de pièces, de la localisation, des services à proximité, du voisinage, de la couleur du chien du propriétaire et de tout un tas de paramètres difficilement appréhendables pour des esprits aussi rationnels que français. D'où, une difficulté majeure à pouvoir comparer. Enfin, il me semblait. Mais, pour Daniel, le problème ne paraît pas devoir se poser. Qu'un situé en plein milieu du Plateau, sans vis-à-vis, sans circulation, avec le métro à proximité (et quand je dis à proximité je veux dire à moins de 5 minutes), deux chambres fermées, de grande superficie reste plus cher qu'un piteux, de 40 m², à proximité de tous les bruits de la ville et situé, sans arbres, à trois quart d'heure du métro, reste plus cher, voilà un concept qu'il a du mal à saisir. Il a donc fallu revoir notre approche et adopter une démarche plus ciblée sur nos besoins, mais aussi sur nos envies.
. Chapitre II :
De l'utilité de s'informer des us et coutumes de la gent locale. En effet, nos recherches par le biais des agences a été un cuisant échec. Il faut s'avoir que les agences immobilières, pas plus que les journaux ne se font l'écho des disponibilités de location. Dans ces conditions, comment faire pour se mettre en recherche. LE BOUCHE A OREILLE. Presque exclusivement. Il existe bien quelques sites sur lesquels on peut dénicher la perle rare, mais très souvent les offres concernent des co-locations........ ce qui n'est pas un concept très répandu en France, mais qui fonctionne du feu de Dieu içi. Enfin, une espèce botanique inconnue connaît içi un enracinement profond et, printemps avant l'heure, commence à fleurir à cette période. Ses supports de prédilection prennent la forme d'une pancarte fichée dans le sol, devant la maison, quelquefois elle s'accroche à des balcons et enfin, mais plus rarement, s'agrippe désespérement mais en vain, aux troncs des arbres. Eh oui, c'est ainsi que se font les mises en location. Vous quittez votre logement. Pas de problème, une belle pancarte A LOUER éclot dans votre gazon enneigé et se charge d'informer le voisinage, et bien au-delà de cette disponibilité. Et croyez-moi, les passants, en couple ou non, se balladant le nez en l'air, le stylo et le bloc-notes en main sont loin d'être rares. Et ce, au mépris de l'heure et de la météo.
. Chapitre III :
Où s'affirme la pertinence des contes de La Fontaine : rien ne sert de courir, il faut partir à point. Eh oui, car il ne sert de rien de vouloir louer. Encore faut-il que ce soit à bonne période. Les offres aujourd'hui affichées s'entendent, pour la plupart, pour occupation immédiate. Or, nous, nous cherchons pour le 1° Avril, deuxième quinzaine de Mars au pire, car nous sommes engagés sur l'appartement que nous occupons jusqu'à ce terme. Et voilà que se révèle une autre particularité du système canadien. Les baux sont d'un an et se renouvellent le 1°Juillet de chaque année, ce qui explique que 75% des canadiens déménagent à cette date (les mauvaises langues prétendent que c'est le moyen qu'ont trouvé les quebecquois pour boycotter la fête du Canada). Mais rien n'interdit de sous-louer son appartement. Donc, les petits malins font leur changement bien avant. De cette façon, ils parviennent à trouver un déménageur disponible, mais aussi et surtout, à moindre coût. Leur seule obligation étant de trouver un sous-locataire pour aller jusqu'à la fin du bail qu'ils libèrent. Solution à laquelle on ne peut souscrire : notre logement étant une location saisonnière, et qui plus est payé jusqu'à son terme, il échappe à cette disposition. Donc, nous avons cessé nos recherches et ne les reprendrons qu'à partir de la dernière semaine de Février, voire même peut-être début Mars seulement. Ce qui risque de nous faire passer à côté de cette opportunité :

Un magnifique de 1200 pieds carrés, non chauffé non éclairé dans un quadruplex du quartier résidentiel anglophone de Notre Dame de Grâce, pour aussi peu que 975 $. Et en plus, il y a une boîte postale juste devant, plus aucune excuse de rester muet !! Le logement est absolument impeccable et il n'y a guère que quelques peintures à faire. Ainsi que nous la dit la propriétaire :" S'il est encore disponible en Avril, bienvenu ". Mais l'on ne se fait guère d'illusions !! D'un autre côté, les baux se dénoncent trois mois avant l'échéance, ce qui nous fait AVRIL. Donc, les plus nombreux et les plus beaux sont encore à libérer. Et nous le vérifions chaque jour : le nombre d'affichettes qui s'épanouissent ne cesse d'augmenter. Quelque part, notre bel appartement nous attend....... et donc vos chambres aussi !! C'est-y pas super ça ? Vous voyez qu'on pense à vous.

Ah, et bien je pense qu'on a bien rattrappé notre retard non ? Franchement, vous vous étiez rendu compte qu'on n'avait pas tenu notre promesse ? Hein ? Ha !!

Demain nous irons au Musée, voir une exposition consacrée à la Grande Catherine. Hum, je m'en lèche déja les doigts. Vous voyez bien qu'il y a une vie culturelle à Montréal, mauvaises langues va !!!

GLOSSAIRE :

. Cols bleus : fonctionnaires attachés à la mairie et personnels techniques et de voirie. Volontiers syndicalisés, éminament râleurs,(on dit chialeux, à ne pas confondre avec Chouinards, chouiner, chouineux qui lui veut dire pleurer, pleureur, alors que Râler est de très mauvaise mise car il signifie : être à l'agonie !! ) très souvent en grève. Ils ont exactement la même réputation et font exactement le même travail ( ou plutôt le même MANQUE de travail ) que les nôtres. En dehors, bien sûr d'être totalement irresponsables et de manquer cruellement de la plus élémentaire délicatesse.

. 3½ 4½ 5½ etc etc : on peut aller jusqu'a 20½ ou plus, si si ça existe, j'en ai vu !! Nombre de pièces. Le ½ étant toujours la salle de bains. Chacune des pièces compte. 3½ veut donc dire 3 pièces et une salle de bains. Peu importe la fonction de la pièce. A savoir que c'est le nombre de pièces et non la surface qui détermine le prix. Du reste, on parle très rarement de la superficie d'un appartement. Par contre, la plupart du temps, on est tout à fait libre de le redécorer entièrement, de monter des cloisons, voire d'en abattre, sans forcément avoir à le spécifier au propriétaire, et surtout sans être astreint à la remise en état au départ !! Au suivant de s'en accomoder.....ou de changer !

. Pieds carrés : malgré que le Canada soit passé au système métrique depuis les Jeux Olympiques de 76, la coutume demeure vivace de parler dans l'ancien système de mesures, et ce même parmi les jeunes. Ce qui peut être un peu déroutant : je sais que Daniel mesure 5.47 pieds et pèse 137.02 livres et que je mesure 6.13 pieds et pèse 176.8 livres, ça reste assez abstrait, surtout dans la conversation courante, mais surtout je pense n'être pas tout à fait remis d'avoir grossi aussi vite. Moi qui me plaignait auparavant........ . Concernant les surfaces, il suffit de multiplier par 0,090 pour avoir l'aire exprimée en mètres carrés. Pour ma part, et grosso modo, je divise par dix. Ce qui est acceptable concernant les petites surfaces, mais qui devient tout faux assez rapidement.

. Non chauffé, non éclairé : si cela marche dans un sens, cela peut également fonctionner dans le sens contraire, et à dire vrai, dans tous les sens. Il est donc tout à fait possible de trouver des logements Chauffé, Éclairé, ou Non Chauffé, Éclairé, ou encore Chauffé, non Éclairé, et on peut même, raffinement suprême, en trouver des Chauffé, Éclairé (ou non, ou partiel) avec Eau Chaude. Ce qui ne veut sûrement pas dire que les autres ne disposent que d'eau froide, et pourquoi pas de l'eau au puits tant qu'on y est. Non, cela signifie juste que le chauffage, l'éclairage et l'alimentation en eau chaude sont compris dans le prix du loyer........ ou non.

Enfin, et bien que je ne l'ai pas inscrit en turquoise, les habitations sont souvent divisés en Xplex. Cela va de la maison unifamiliale, puis Duplex (ce qui n'a pas le même sens que chez nous donc ), Triplex, Quadriplex, Multiplex et comme ça jusqu'à Septuplex. Cela désigne simplement le nombre d'appartement dans une même bâtisse. Au-delà de sept appartements, ce qui est déja rare tout de même, il s'agit de Bloc-appartements. Mais ils sont assez rares. On ne les rencontre que dans l'hyper centre-ville, dans les tours où ils rivalisent de services et de luxe, et enfin dans les quartiers les plus excentrés, soit sur le pourtour de l'île, et possible dans les quartiers nord. En dehors de ceux-là, les bâtiments ont généralement et au maximum trois étages. Les escaliers desservant le deuxième et l'accès au troisième se faisant, à partir du palier du second, par un escalier intérieur.