mercredi, juin 13, 2007

177 - SOIREE TÉLÉ


Soirée télé intéressante ce soir. Tout d'abord, pour mettre dans l'ambiance, une bonne réclame. C'est beau le progrés. J'en connais qui vont bouder leurs plants de tomates ! Au fait, Panama, elles deviennent quoi ?

Ensuite, aprés avoir placoté avec la soeur de la voisine (discussion intéressante au demeurant. Journaliste politique à la Presse, c'était enrichissant de confronter nos points de vues. Bon, on n'a pas fait des heures non plus !), nous avons regardé "L'arêne de France". Le titre de cette émission me chiffonne. Je ne parviens pas à me décider s'il faut y voir un clin d'oeil (carrément un appel de phares) envers son animateur, Stéphane Bern. Finalement, je décide que oui. Il a suffisamment d'humour et d'autodérision pour se brocarder lui-même. Bref, le sujet de l'émission était la francophonie et la menace qui pèse sur la langue française. J'aime ces débats, quelquefois enlevés, passionnés qui confinent parfois à l'empoignade. Bon, cela n'est pas allé jusqu'à ces extrêmes. Il faut dire que ce n'était vraisemblablement pas le genre de participants. Nous sommes entre gens de bonne éducation, que diable ! Néanmoins, chacun a défendu son point de vue avec virulence et quelques bonnes joutes ont pu prendre place. Certains de ces intervenants m'ont hérissé. Ainsi celui, j'ai oublié le nom de ce sinistre individu, qui clame haut et fort que selon que l'on vient de tel ou tel milieu on massacrera plus volontiers la langue. Et insidieusement de pointer que certains, dépourvus de parents autochtones (bref, issu de l'immigration) ne sauront pas parler un français convenable. Crotte et reCrotte. Ma mère a quitté l'école avant sa dixième année pour s'occuper de ses frères et soeurs au décès de sa maman, et mon père a tant de révérence pour la langue française qu'il refuse depuis 40 ans de se faire naturaliser, au prétexte qu'il ne sait pas parler un français correct et encore moins l'écrire. En toute logique, selon les dires de ce personnage, j'devra jacter grave pire que dans le 9-3. Et il me semble que ce n'est pas le cas. On a assisté aux assauts des tenants de l'ortographe orthodoxe et les contre-arguments présentés par ses libertaires, ou peut-être ses ortocides. J'ai déja présenté mon point de vue à ce sujet et je pense que chacun sait que je suis partisan du respect de l'ortographe. Non pas par académisme, mais bien plus simplement en raison des indices qu'il comporte. Indices sur l'évolution de la langue, l'illustration d'un mode de vie d'une époque, des ajouts, bref de tout ce qui fait la vie et donc la vitalité d'une langue. Maintenant, la menace n'est peut-être pas là où on s'attend à la voir surgir, et ainsi que l'a dit un autre intervenant dont j'ai tout aussi oublié le nom, le langage SMS par exemple n'est pas un langage mais un code graphique simple et efficace. Ainsi, si l'on écrit G T'M, il ne viendrait sans doute pas à l'esprit de son auteur d'épeler ces trois lettres pour dire "Je t'aime". La menace réside sans doute davantage.....dans les classes des établissement scolaires. Où des professeurs désabusés, sans moyen, se retrouvent sans doute incapables d'assurer leur mission. Charlotte de Turkheim, que par ailleurs je trouve irrésistible et pour laquelle j'ai une grande affection, signalait que la syntaxe, la grammaire et l'ortographe français était trop complexe et qu'il ne fallait pas s'étonner que des gamins décrochent. A quoi, il me semble justifié de répondre que ces mêmes difficultés existaient du temps que nous apprenions la langue française et du temps de nos aînés encore davantage. Je ne vois donc pas pourquoi ce serait plus difficile pour les enfants d'aujourd'hui d'apprendre ce que nous, et avant nous nos parents, avons appris. Il ne me semble pas que l'Académie française, si cela est de son ressort, ait soumis à ses Honorables, pour occuper leurs augustes siestes, le devoir de complexifier davantage la langue. D'un autre côté, j'ai vu la passionaria De Goron fustigé les entorses à l'orthodoxie, s'insurger de voir le français malmené. "C'est pas tolérable" dit-elle. En trois phrases, en trois négations, elle a réussi à invalider ce qu'elle défendait. Car, pour autant que je m'en souvienne et que je l'ai appris (et ayant eu une institutrice des plus orthodoxes mais combien aimante et passionnée par ses élèves et sa mission, je ne pense pas qu'elle ait commis l'imprudence de nous induire en erreur!) si dans une négation, et par souci d'alléger, il est loisible de supprimer le "pas", en aucun cas, on ne peut éluder le "ne". Ainsi, au lieu de "C'est pas tolérable" il est plus juste de dire :"Ce N'est pas tolérable". A tout le moins, Jeanne D'ArGoron aurait été mieux inspirée de se souvenir de cette règle. Mais au mileu de toutes ces arguties, et comme souvent en pareil cas, une perle a chu. Et, attentif, Stéphane Bern a su la replacer en son écrin. Délicatement et sans passion, mais avec ce qu'il fallait d'élégance et de force. Et si, pour redonner le respect de la langue, il suffisait de communiquer l'amour de ce verbe. Si au lieu d'abrutir les élèves de règles absconses, impersonnelles et théoriques, en placant au désespoir de leurs attentes une barre ortographique trop haute, on leur apprenait la petite histoire des mots. J'ai eu la chance, je l'ai déja dit aussi, d'avoir eu des professeurs exceptionnels, et notamment durant le cycle secondaire, qui ont forgé l'amour de ma langue. J'ai eu la chance d'avoir des professeurs qui ont su nous intéresser, puis nous passionner par l'histoire des mots. D'où viennent-ils, que désignent-ils, quelles transformations ont-il subi ? Et ce faisant, l'etymologie a fait de nous des usagers plus attentifs et plus respectueux des mots. Et l'importance de l'ortographe se révelait enfin. Nous ne sommes pas devenu de doctes savants lexicaux. Loin de là, mais le peu que nous savons, nous le savons bien. Et surtout, nous comprenons ce que nous voulons dire. Et à plusieurs niveaux. Alors, avant de sévir et de présenter ce français rigide, pesant et imposant comme un instituteur et sa férule revêche et cinglante, faut-il redonner l'amour de cette si belle langue.

J'ai découvert ce qu'était le slam. Je l'avais déja rencontré, une entrevue brève et insatisfaisante, comme ces amants qui se frôlent et s'écartent sans trop savoir pourquoi, par le biais de certains rappeurs. Je reconnais que j'ai du mal a accrocher aux Diam's, Lân, pardon Lâam, et autres Zou-zouteurs. Donc, ceci explique sans doute cela. Mais ce soir, en écoutant Jacquot, j'ai craqué. Le portrait qu'il a dépeint du "tournoi", je ne savais même pas que "slam" venait de "chelem" m'a plu et surtout, la démonstration magistrale qu'il a faite m'ont séduit. Et j'ai aimé cette idée de rencontre entre tous les courants de poésie, de quelques horizons qu'ils proviennent.

Enfin, et bien que nous n'ayons pas suivi le débat jusqu'à son terme, et vous en saurez la raison dans la troisiéme partie de cette soirée, nous l'avons assez suivi pour apprendre que la francophonie gagne des adhérents. Pas uniquement en termes d'individus parlant le français, mais surtout en termes de pays. De nouveaux pays, comme le Ghana ou Chypre par exemple, adopte le français comme deuxième langue. C'est intéressant. Nous sommes donc aujourd'hui plus de 200 000 000 à partager cette même langue. Et comme le disait Tahar Ben Jelloun, "je parle francophone". Et j'aime cette idée de parler le francophone, plutôt que de parler le français. Car cela souligne davantage les différents parcours, les différentes habitudes de parler une langue commune. Comme il fallait s'en douter, c'est dans la Francophonie que l'on parle le meilleur français, c'est à dire le plus "authentique". Mais de même que cette authenticité est à défendre, elle ne saurait survivre seule, sans l'apport d'un français plus vivant. Nous avons cette chance de n'être pas à ce point obligé de défendre notre langue en France. Ou plus exactement nous n'avons pas à redouter d'être assimilé, puisque nous sommes dans notre pays où la seule langue officielle, où les pouvoirs politiques, économiques, culturels, sont exercés dans notre langue. Mais il en va différemment par exemple au Québec, où le combat est quotidien. Où défendre sa langue est une lutte de tous les jours, où, pour nous français de France, cet acharnement peut paraître rétrograde, conservateur, inutile et à la limite du ridicule. Mais en fait, c'est une obligation d'être vigilant. On a du mal à imaginer ce que veut dire être 7 millions de francophones dans une marée de 320 000 000 d'anglophones, avec des pressions inimaginables, sachant que le Québec est la seule province à n'avoir qu'une seule langue officielle. Le moindre incident dégénère très rapidement, peut être à l'origine de tensions avec la population anglophone. Donc, dans ces pays de la francophonie, faire le choix d'une langue qui n'est pas la langue dominante à l'échelle planétaire est un véritable défi, une lutte véritablement incessante. Et cette lutte est intimement liée à l'histoire de ces pays, c'est pour cette raison qu'il la défende en lions. Et il est de notre devoir à nous, français de France, de les aider et la première des aides est de ne pas brader inconsidérement les efforts des francophones. Outre que la francophonie, en plus d'être aussi une opération politique et économique, est aussi (et je dirais presque avant tout) une vision culturelle des rapports entre les êtres humains et donc une façon d'envisager le monde. Avec les échéances qui se présentent à nous (mondialisation, mercantilisation, protection de l'environnement....) c'est une vision du monde qui a sa place, une voix différente, faite d'expériences différentes selon les pays, et qu'il faut savoir faire entendre.

Troisième partie de la soirée, et la raison pour laquelle nous avons ignominieusement lâché ce débat passionnant, "Le destin de Lisa". Cela fait un bout maintenant que nous suivons les tribulations de cette pauvre fille, imaginez Fifi Brin d'Acier, affublée des ensembles de sa grand-mère, avec des bagues dentaires, des lunettes à épaisses montures carrées, bref la tarte totale, gaffeuse au possible, amoureuse de son patron, le beau David, mais douée d'une intelligence rare qui la fait passer de simple assistante à patronne d'un grand groupe de mode. Bref de la daube bien sûr. Genre Les Feux de l'Amour série ZZZZZ, mais tellement kitch que c'en est fascinant. Série allemande qui a dû passer 20 fois sur les ondes de RTL. Ce qui est invraisemblable dans cette série, ce télé-roman, c'est l'amateurisme de tous les membres de cette équipe. Les scénaristes à l'imagination pauvre et infantile ("Je l'aime - Ah bon, tu l'aimes ? - Oui, je l'aime - Mais tu sais que c'est sans espoir ? - Oui, mais bon c'est fini, je l'aime plus. J'en ai assez de souffrir. - En es-tu bien sure ? - Oui, cette fois-ci c'est fini pour de bon. Je ne veux plus être malheureuse. J'ai décidé de le sortir de mon esprit. - Mais c'est ce que tu m'as dit la dernière fois déja, et ça n'a pas duré ! - Non, c'est sur, cette fois-ci c'est fini. Je ne veux plus le voir" Et vous l'aurez deviné, cela ne dure évidemment pas. Les victimes sont presque consentantes tant elles sont naïves. Enfin. Mais si ce n'était que les scénaristes ! Hélas, les comédiens sont encore pires. Aucun placement, surjoué, la gestuelle enfermée, près du corps, crédibilité hypothétique (et encore je suis gentil !), je subodore que le chef décorateur est un ancien des surplus de la Foirfouille, et pour une entreprise de mode (pensez ; Kerima Moda !) on rivalise d'accessoires rétro : des pivoines artificielles grosses comme mon poing qui se déplacent un jour sur le revers droit d'une veste, le lendemain, la même mais rouge sur la manche gauche, le créatif de la société a décidé de rivaliser avec Coco Chanel dans la surabondance de colliers, bagues et autres colifichets, et, touche personnelle, sa sempiternelle araignée brochée sur l'épaule. Quant à la direction musicale, on a droit à la totale de toutes les ballades romantiques à succès : de Scorpion à Norah Jones en passant par l'intégrale de WHAM (AAArrgghhhh, un poignard, une corde, du gaz hilarant, viiiiite). J'ai bien vu une ou deux fois un perchiste dans le reflet d'un miroir, une perche tentant vainement d'assaillir l'un des héros. Et je crois que les mêmes critères d'incompétence et d'amateurisme le plus complet ont présidé au recrutement du réalisateur et du monteur. A moins que ce ne soit la même personne au fond. La scène m'a fait hurlé de rire ce soir. Laura (ne me demandez pas qui elle est, ce serait trop long à vous expliquer. Moui, bon ok. Frédéric Seidel, l'ex patron de Kerima maintenant à la retraite. Laura, sa femme. Kim et David leurs enfants. Sophie Von Bramberg, la femme de feu le frère de Frédéric, associé de Kerima, Richard leur fils et fils illégitime de Sophie et Frédéric, mais on l'apprend plus tard. Mariella, soeur de Richard, fille de Sophie et fiancée de David, mais avec qui elle a rompu pour retrouver Laurent (Lars en réalité) architecte engagé pour restaurer le somptueux manoir que le futur ex à nouveau jeune couple formé de David et Mariella rêve d'habiter. Sophie et Laura se déteste cordialement, avec de brefs épisodes de compassion et de rapprochement bientôt compromis par une nouvelle perfidie de ladite Sophie, anciennement maîtresse de Frédéric, d'où illégitimité de Richard. Et bien évidemment Richard et David reproduise le schéma maternel et se font une guerre à outrance qui menace la perennité de la société, raison pour laquelle Lisa parvient à racheter en sous-main la société et tente de mettre bon ordre dans la gestion de l'entreprise et de ses deux co-dirigeants. Vous suivez ? Parfait ! Donc, à l'occasion d'une énième dispute entre les deux pouf, Laura reçoit une mongolfière de cristal sur la tête. Laquelle mongolfière descellée par les mouvement intempestifs d'un perroquet du Gabon. Costaud le perroquet quand même hein ! Donc trauma, elle va bientôt mourir la pauvre, d'ailleurs elle râle et enjoint les deux enfants terribles séparés, David et Mariella, de renouer et de se mettre sérieusement cette fois aux préparatifs du mariage, parce que vous comprenez tout ça ça va bien, mais moi je voudrais mourir tranquille maintenant hein. Bon. Donc, avant de mourir complètement, elle est tout de même emmenée aux urgences d'un hôpital, lequel a quelque temps auparavant accueilli l'infarctus de Frédéric ! Dans sa chambre, (de Laura, pas de Frédéric, lui il est remis de son infarctus....encore que. S'rais pas surpris qu'y zosent) que l'on peut qualifier de pré-mortuaire, entubée de tous les côtés (!), Laura s'étiole doucement, inconsciente, tandis que Frédéric pleure des larmes absentes en lui tenant la main et que le sismographe, oui bon l'appareil qui enregistre les battements du coeur je sais pas comment ça s'appelle, égrenne les secondes de vie au rythme d'un bip qui convaincrait n'importe quel mort qui se respecte à resusciter au plus vite rien que pour que ça s'arrête. Donc, je vous rappelle que le moment est crucial. Laura va sans doute bientôt mourir, pour preuve subitement le tracé devient plat pendant que les sirénes du jugement dernier et les trompettes de la mort déchirent le silence et les tympans. Mais au cas où les médecins seraient vraiment bouchés, Frédéric croit utile de hurler " Un médecin, vite". Laura va sans doute mourir,........ et c'est le moment que choisit une main anonyme pour couper le champ de la caméra et faire du rangement dans les flacons !!!! Je suppose que c'est une vision toute teutonne de la gravité d'une situation. En fait, la scéne alterne les prises de vues : aux côtés de Frédéric en plan rapproché, et au travers d'une vitre barrée de stores qui suggère que l'on se trouve dans une piéce adjacente, séparée de la chambre par une paroi en verre. Donc, d'un coup, on est dans l'émotion, aux côtés des héros, et la seconde suivante, on en est retranché et on se retrouve avec les filles de salles à nettoyer les cathéters ! Qu'à la limite, le réalisateur se soit trompé dans ses plans, pourquoi pas. Mais le monteur, il faisait quoi au moment de visionner ? De la sténo ? Le plus aberrant ? L'épisode fait 50 minutes (en fait 35 si on décompte les pubs). En général. Mais là, pour le dernier de la saison, on nous fait une fleur : 20 minutes ( 10 si on décompte les pubs !) Moi, ça j'ai jamais vu. Même Mocky n'a jamais osé !

Mais qu'est-ce qu'on rigole. Non, décidement, les teutons y sont fort. Après Derrick et le Renard, on continue le bestiaire avec l'Outarde. Mais côté qualité, ça s'arrange pas. Sauf pour "L'empreinte du crime." En plus le Born, il est mimi, mais ma préférée, c'est la médecin légiste. Je vous en parlerai une prochaine fois. Là, je vais dormir et rêver de Lisa qui sait.

1 Comments:

Blogger Panama The Great said...

Ouais et alors qu'est-ce que ça a à voir avec les basques ou les caribous tout ça ?

J'ai rien lu de toute façon c'était trop long, trop rose trop dur quoi. Bon Dieu mais qu'est-ce que je dis moi ???

4:43 p.m.  

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