dimanche, juin 03, 2007

169 - UNE JOURNEE BIEN REMPLIE

Samedi 2 Juin.
Lever aux aurores : 8:00. Ben oui, peut-être mais quand on se couche à 02:00, ça fait peu de sommeil. Et je m'aperçois qu'en vieillissant il me faut plus de temps pour brûler mes graisses !!
Aujourd'hui, enfin hier, c'est journée shooting. Oui, d'abord c'est du français, même que c'est la photographe qui l'emploie. Elle est québequoise alors hein !! Pourquoi shooting ? Pour les photos qui illustreront le site et celles destinées au représentant pour l'aider à convaincre tout plein de clients de nous faire gagner beaucoup d'argent en achetant nos bebelles. Merci de ne pas oublier que ce n'est pas un bas appêtit matériel qui nous motive. Si nous suons sang et eau c'est pour VOUS offrir une magnifique chartreuse XVIII°, en plein coeur du Périgord Noir, du côté de Sarlat, Beynac ou Domme. Suffisamment spacieuse pour acceuillir une cinquantaine de nos amis les plus proches. Ceux avec lesquels on a envie de partager un bon Madiran, un bloc de foie gras de la ferme devant une flambée crépitante de châtaignes. Les autres ? Garderont les voitures, ça ira bien !!
Donc Isabelle W. (vous vous souvenez d'elle ? Je vous en avais parlé il y a quelques temps. Elle devait à l'époque pour ses cours rendre un travail sur une série de photo montrant la fabrication d'un produit artisanal) nous avait fixé rendez-vous "si possible pour 9:00, ça nous fera plus de temps" a t-elle dit la mignone !! Et en avant les prises de vues, les filtres, les éclairages. Plus par içi, moins de lumière là, tu veux flouté sur les bords ? on peut changer et se mettre là ? ça dérange si on pousse cette table ? Tu veux vraiment le miroir ou bien peut-on couper juste après la colonne ? Bon, on va faire des essais lumière. De toutes façons je te ferai un contact-sheet et on fera le choix ensemble........ et cela a été comme ça toute la journée non-stop jusqu'à 18:00.
Entre deux tasses, un montage ou un arrangement, j'ai pu continuer deux ou trois papiers, imprimer des étiquettes de thé, passer deux commandes, me désespérer sur la peinture qui n'avancera certainement pas si je continue à bouder mes pinceaux, chiffrer la progression (+960% par rapport à l'an dernier !! Bon ok, on avait été ouvert que quelques jours !!), répondre à un appel.
Mais. Mais. J'ai eu aussi un grand plaisir. J'ai pu parler à mon frère, mon alter ego, celui que j'ai toujours un peu admiré, dont j'ai été, je l'avoue, envieux de la tenacité, de sa foi en son destin, de ce refus de tout compromis et des sacrifices immenses qu'il a su faire pour préserver sa passion.
J'ai rencontré Erik B. en 1983. Non, en effet, ça ne date pas d'hier. Je suis quelqu'un de trés fidèle. J'ai la même montre depuis 5 ans (cadeau de mon Loulou), les mêmes parents depuis 41 ans, et certains amis depuis avant mon début d'Alzeihmer ! A l'époque je m'intéressais de près, de trés prés au cinéma. Du côté technique. Les foules affolées de mâles eructants sur mon passage ont toujours suscité en moi une sorte de crainte irraisonneé qui me pousse à serrer au plus prés ma ceinture et prendre mes jambes à mon cou ou tout autre chose qui permet d'aller vite. Très. Donc, la confortable pénombre de l'arrière des caméras me convenait trés bien. Erik recherchait à renforcer son équipe cinéma amateur. Il n'en fallu pas plus pour nous faire nous rencontrer. De là, nous avons constaté de nombreux points communs. Le même physique chevallin, les mêmes yeux ronds rêveurs et comme étonnés, une allure déguingandée, un corps d'arbalète et des mollets de coqs. Au moral, la même attente d'être étonné par autrui. La même volonté de comprendre. Et parfois, souvent, la même intransigeance, ce côté pinailleur sur des détails, cet emportement, moins marqué chez lui il faut le dire, qui s'éveille à la première écorne faite à la perfection ou à ce qui s'en approche le plus.
Mais par dessus tout, un véritable élan, comme fraternel, nous unissait. Ajouté à cela un goût exagéré pour la déconne la plus débridée, qui nous faisait embarquer en voiture sur les trottoirs pour jouer au slalom entre les lampadaires. J'avais prévenu. Relisez, j'ai bien dit Déconne la plus débridée. Et ce n'était même pas intelligent, je le reconnais. On ne va pas tourner autour du pot. J'aime Erik, mieux que je n'aurais aimé mon frère. Il a la chance d'avoir une mère adorable et belle, de cette beauté douce et sure, celle qui n'a pas besoin d'être prouvée. Elle ne s'embarasse d'aucuns artifices. Il lui suffit d'être. Nicole a cette douceur de ton, de voix et de geste. Cette assurance délicate qu'elle n'a pas à forcer. On s'incline devant elle. De soi et sans conflit. Outre une mère exceptionnelle, il a une grand mère encore plus adorable. Qui va accrocher ses 97 printemps à la fin de ce mois !
Erik est un bohême qui a définitivement décidé de ne s'alourdir d'aucun de ces rites dont on veut croire qu'ils nous simplifient la vie, quand ils ne font qu'instrumentaliser notre existence. Du coup, difficile à joindre ou à localiser le coco. Et fatalement, il y a deux ans, quand nous avons quitté Nice, je n'ai pas réussi à le joindre pour lui dire que nous partions.
Depuis une semaine, son manque est devenu plus fort. J'ai à nouveau tenté de le situer en vain. Mais par chance, je me suis souvenu du nom de Nicole. Un nom barbare dû à son ascendance hollandaise. Ah ben si. Van Bruckemverdeke, c'est un peu moins courant que Ducon-Lajoie. Et partant, beaucoup plus difficile à retenir. Quoique, question patronymes alambiqués, dans mes amis et ma famille y'a de quoi s'amuser un peu !!
Vendredi donc, je lance une recherche et Ô surprise, Ô joie, je retrouve Nicole qui, aussi fidèle que je le suis, n'a changé ni de domicile, ni de téléphone. Dans un même élan joyeux je compose le numéro et j'ai le plaisir de retrouver cette voix si douce et enjouée, toujours aussi fraîche. "Ah Maurice. Quel plaisir de t'entendre. Ça fait si longtemps." "Et figures-toi, tu vas rire, je pensais à toi justement ce matin. Tu ne me diras pas qu'il n'y a pas des choses exceptionnelles qui nous arrivent". Bien sûr elle me transmet le numéro d'Erik, lequel j'appelle ce matin. Enfin hier matin. Et comme si nous nous étions quittés la veille, on raboute le fil et l'histoire suspendue il y a prés de deux ans.
Bonne journée.
J'ai même eu le temps d'avoir honte. Honte de n'avoir pas signalé l'anniversaire de Louise G., ce qui est véritablement impardonnable.
C'était Dimanche dernier. Je crois que tu sais Louise tout ce que nous avons pour toi, je connais ta réserve..............et je suis persuadé que tu sauras me confronter lorsqu'il t'en prendra le désir !!! Aucun doute là-dessus.
Dimanche dernier aussi que nous avons revu Denis B.. Grand plaisir de le revoir ce grand échalas aprés les épreuves qu'il vient de traverser.
18:00 hier. Nous avons rangé tout le matériel avec Isabelle W., remisé l'ensemble dans sa Jetta qui a connu des jours plus heureux. Nous nous sommes attardés à regarder tomber toute ces semences de l'arbre majestueux qui occupe notre cour arrière. Elle s'est étonné de cette "neige" qui recouvre déja le sol. Bientôt les allergies vont me rendre les journées insupportables...... les nuits je m'en fous : je dors !
J'ai un nouveau vélo. Je peux faire le Kakou maintenant. Sauf que malgré que ce soit un 26", j'ai toujours l'impression d'avoir les bras et les jambes qui débordent !!
Sur les pelouses du Parc Lafontaine, des damiers multicolores éclatent : les gens picniquent. Les soirées sont agréables aprés la touffeur du jour. L'air est léger, un odeur d'ambre solaire flotte.
J'ai écouté à n'en plus finir Barbara à l'atelier. "Il ne faut jamais revenir........car de tous nos souvenirs, ceux de l'enfance sont les pires, ceux de l'enfance nous déchire......."
Tu as tort Barbara, ils nous reconstruisent.
Bonne journée. Il est 01:57, ça va être l'heure d'aller m'allonger contre Daniel. Il dort, pourvu qu'il ne ronfle pas.
Savez-vous ? J'ai peur, souvent, des corps endormis.
Bonne journée...................C'est comment une journée au paradis ?

2 Comments:

Blogger Panama The Great said...

"Et je m'aperçois qu'en vieillissant il me faut plus de temps pour brûler mes graisses !!"

Humfff ! Comme dit le proverbe "le renard perd le poil, pas le vice".

Au fait, POURQUOI il n'y a pas de site de cul publicitaire qui s'affiche sur ton site ?

8:36 a.m.  
Blogger ARTHE said...

je viens de commander mon auréole à St Pierre. Je surveille ma ligne morale !

9:36 a.m.  

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