mercredi, juin 27, 2007

182 - LENDEMAINS QUI DECHANTENT

On va croire que j'y trouve un malin plaisir, mais non. Vous savez combien la fiérté québequoise n'est pas un vain mot. Rarement j'ai pu constater pareil engouement, pareille mobilisation au profit d'une identité. Et les festivités du 24 Juin n'ont pas dérogé. Cependant, voici la réaction d'une lectrice du journal La Presse :
Vicky Bourassa (et croyez-moi, un nom pareil ce serait l'équivalent de "de Bourbon" en France) :
Drôle de fiérté
On a organisé une belle fête en l'honneur de nos origines. Pour la reconnaissance de notre culture, de notre différence, de notre passé. Les oreilles remplies de musique francophone et les yeux inondés du bleu des drapeaux, on a chanté la langue, on s'est fait tatoué des fleurs de lys sur les joues et un peu partout, on a crié haut et fort combien on était fier. Mais pour combien de temps ?
Au lendemain de la fête nationale, quand on va chez Costco et Wal-Mart (bannières de supermarché) avec notre gros panier d'épicerie plein de produits MADE IN CHINA, qui peut encore se vanter de sa fierté d'être Québecois ? Et quand on télécharge illégalement de la musique sur notre lecteur MP3 avec notre connexion haute vitesse Vidéotron ? Et quand on achète nos vêtements faits au Honduras parce que Gildan a fermé ses dernières usines du Québec au nom de la compétitivité des coûts de main-d'oeuvre et de production ? Et quand on choisit, en plein mois de Juin, les fraises de la Californie plutôt que celles d'içi pour économiser 25 cents ? Cette fierté-là sonne faux.
On ne devrait pas la célébrer le 24 Juin, mais bien toute l'année. En s'efforçant de maîtriser notre langue, en apprenant notre histoire, en favorisant notre économie locale. La fierté d'être Québecois, ce n'est pas l'instant d'un mégaspectacle en plein air ou d'un défilé de chars allégoriques et de marionnettes géantes. Et encore moins l'affaire d'un commanditaire qui s'en met plein les poches en vendant sa bière qui n'a de bleu que son nom. On a crée une fierté qui arrange bien plus les porte-monnaie que le patriotisme. Une fierté qu'on affiche quand ça fait bien notre affaire.
Je suis bien d'acccord avec Vicky. Et je dirais que cela s'étend à toutes les fiertés, à toutes les valeurs dont on prend plaisir à se gargariser, mais qui cessent aux fermoirs de nos porte-monnaie, au confort de nos intérieurs cosy à rabais, de nos valeurs morales aveugles, quand il est plus façile de s'offusquer de l'esclavagisme organisé des travailleurs chinois ou bengali plutôt que de renoncer à ce magnifique bidule inutile et ridicule mais si fashion et si peu cher. Et c'est tellement plus façile de dire que "C'est le progrés, on peut pas aller à l'encontre. Tu voudrais toi revenir à la bougie et à la peau de bête", plutôt que de sentir responsable, concerné et de revendiquer le deuxième droit de la Consommation : acheter INTELLIGENT.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Clair. Il est évident que l'on se fait bouffer par ces pays, qui n'ont pas encore la notion de la valeur humaine. Ils sont partis de rien il y a peu, ils ne peuvent donc que nous détruire économiquement, jusqu'à devenir comme nous. Leur chute sera autant difficile.

4:10 p.m.  

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