mardi, juillet 03, 2007

184 - VIREE MATINALE

7:00 ce matin. Le soleil, quel ingrat, irrespectueux de mon sommeil tardif vient cogner les murs de la chambre. Va savoir pourquoi, ce matin, il est insolent. Il rigole et cascade, se réflechit sur un miroir, heurte un autre mur, rebondit sur son voisin. Un gamin. Irréfléchi et spontané. Forcément, que veux-tu, je me réveille. Étonnament, je ne suis pas fatigué. Je secoue Daniel : "Eh..... Oh..... (oui je sais; je suis un grand romantique !!)et si on allait sur le Mont-Royal en vélo ?" Il acquiesce. Le pauvre ! Allez, zou, hop, on file dare dare sous la douche, on prend un t-shirt à la va-vite, on saute dans nos caleçons et nous voilà, pédalant dans Montréal endormi. Car, eh oui, à 7:30 du matin, le montréalais dort. La montréalaise aussi, je vous l'accorde. Et nous voilà à l'assaut de la Montagne (320 mètres de haut, je rigole!). Les mollets râlent un peu, font sentir leur désapprobation. Ils garderont leur vengeance, qui comme les courbatures se mange froide, pour le soir, voire la nuit pourrir nos rêves. N'importe, le moment est exhaltant. Pas tout à fait enivrant. Pas bu assez de vodka pour ça. Pis je bois jamais au réveil. En tout cas, jamais avant d'avoir descendu mon martini-orange ! Nous ahanons donc sur les sentiers ombragés. Et c'est heureux : la chaleur, sous l'effort, ne tarde pas à mouiller les t-shirts. Une étrange odeur de thym flotte, nous croisons joggeurs, cyclistes ou marcheurs. Finalement le montréalais est un lève-tôt. Enfin, le montréalais sportif !....Dont nous sommes, dois-je le rappeler ? Parvenus sur le chemin Olmsted, qui ceinture le mont, nous découvrons qu'une exposition se tient...........sur les lampadaires du parours. Elle prend la forme d'une rencontre entre une photo et un poème. J'aime la poésie. Modérement. Pas au point de se taper les 6.5 kms du chemin Olmsted pour s'arrêter tous les 10 mètres devant un lampadaire. Arrêté ainsi, le bicycle à la main, le nez en l'air, je me fais l'effet d'un chien qui se souviendrait de l'eternel "Port d'Amsterdam", de ses marins qui pissent et de ses femmes infidéles. Pourquoi le ferais-je ? Je me fiche des femmes infidèles, des marins et du port d'Amsterdam aussi. Décidement non, je ne suis pas un chien et je remonte sur mon vélo, rejoindre Daniel qui m'attend plus bas. La poésie n'est pas son fort. Son faible non plus. Nous redescendons. Doucement. Son vélo n'a plus de freins. Ses chaussures en conséquence, n'ont presque plus de semelle. Ce n'est pas un vélo. Un souvenir, un fantôme, une ombre de bicyclette. Les cables de dérailleur tiennent en place par l'opération conjuguée d'une pince à linge et d'une foi inébranlable, la chaîne se prend d'évasion et déraille tous les 50 mètres, la selle absorbe l'eau de pluie mieux qu'un chameau et une éponge réunis. Vous voulez rire ? Nous avons, soigneusement remisés dans le sous-sol du magasin, 4 autres bicyclettes. L'une amputée de la roue avant, une autre (ancienne pensionnaire de couvent) n'a plus de selle, une autre encore, handicapée de la roue arrière qui dessine une étonnante arabesque que l'on n'attend pas là. Quant à la quatrième...qu'a t'elle donc ? Je ne m'en souviens plus. Mais bon, de ces quatre là ne peut-on en faire une viable ? Oui. Il suffit de jouer du boulon, et d'en avoir le temps sans doute. Qu'importe. La virée a été exceptionnelle. Je pense qu'elle le restera. C'est le conseil que nous soufflent nos muscles endoloris ce soir !






3 Comments:

Blogger Panama The Great said...

"nous voilà, pédalant dans Montréal" "Nous ahanons donc" "je me fais l'effet d'un chien qui se souviendrait (...) de ses marins" "Il suffit de jouer du boulon" ;

Ben dis-donc, on pourrait y voir la métaphore bien torchée d'un crac-crac matinal et sportif !

12:13 p.m.  
Anonymous Anonyme said...

Moi, tu me reveille ainsi le matin... en plus pour pédaler, je te massacre.
"ahanon", vite je cours voir m'sieur Robert pour la définition.
Juste une chose, Mont-Royal, c'est bien là ou il y a le cimetière nan ?

4:47 p.m.  
Blogger ARTHE said...

@Panama : j'ai toujours aimé chez toi cet esprit....bien placé....entre autres !
@Buel : Il faudra un jour que j'essaie de te réveiller comme ça. Histoire de voir. Et oui, "ahaner", ça existe ! Non mais ! Enfin, il y a bien un cimetière sur le Mont Royal..... Mais c pas un indice : des cimetières y'en a partout à Montréal

10:58 a.m.  

Publier un commentaire

<< Home