mercredi, mars 01, 2006

11 - L'OISEAU BLEU


Bon, ok, tout d'abord pardon. Oui mais....... Oui mais c'est pas de notre faute. Même que si on avait eu le choix, ben on aurait pas voulu. Donc, nous avons perdu notre connexion internet Vendredi dernier. Le jour où justement nous attendions la confirmation d'enregistrement de la société au fédéral pour pouvoir ensuite l'enregistrer à la province. Vous n'y comprenez rien ? Rassurez-vous, même moi, après que le comptable m'ait expliqué trois fois, je ne parvenais toujours pas à faire la différence entre les deux instances, et surtout le caractère de la société. Mais, maintenant tout va bien, et j'ai tout compris......ce qui explique que je prenne un grand plaisir à vous voir patauger dans ces subtilités ! Warf Warf !! Enfin, bref, nous avons donc retrouvé cette connexion pas plus tard qu'aujourd'hui, alors que nous avons remédier à ce manque. Louise, encore mille merci. Crois-moi, l'épisode "recherche imprimante et connexion internet désespérement" pas prêt de le revivre, le gaillaud ! (Ah, je vous sens troublés là, hé hé !)
Donc tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Oui mais...... (Je sais, je redonde, et alors ? ) Vendredi, ou bien était-ce Jeudi, je ne sais plus et au fond ce n'est pas si grave, et surtout, ça n'enlèvera hélas rien au kafkaïsme profondément enraciné dans l'âme, (que dis-je l'âme : donne t-on des perles aux cochons ?) ou les gènes des honorables et omnipotents et si puissants et si infiniment intelligents, magnifiques, supérieurement évolués employés des postes françaises. Pardonnez-nous d'exister, vils insectes putrides que nous sommes !! Car, je suis désolé, mais ça ne vient pas de moi, c'est pas possible. Même si, je le reconnais, je suis venu au monde dans une période de rationnement et conséquemment, je n'ai pas été équipé de toutes les options (intellect moyen, gueule moyenne, ambition moyenne, taille éxagérement grande, mais fallait compenser c'est pour ça), mais franchement, je vous laisse juge et vous me direz vous-même.
Je me lève d'assez bonne heure, histoire de ne pas perturber cette illustre engeance durant sa pause café, puis sa pause cigarette, et ce, juste avant sa pause déjeuner. Vous remarquerez tout de même que l'on cherche à combattre les ravages de l'obésité.......et si on chassait le manque de rentabilité ? Mais, je digresse, je digresse...c'est le cas de le dire !! Vous aurez également remarqué (rien ne vous échappe, vous avez l'intelligence aiguisée vous, ainsi que l'ouïe fine et le regard clair !) qu'étrangement, ce genre de discussions m'incombe toujours : Daniel ayant par malheur toujours une affaire de quelque importance à régler en ce même temps ! Etrange, étrange........devrais-je m'inquiéter ?
11.30, je juge l'heure propice pour engager l'échange (comme en escrime, et il est vrai que c'est une passe d'armes à laquelle je ne m'étais hélas pas préparé). N'oubliez pas s'il vous plaît, et n'en rabattez pas à mon courage !, qu' 11.30 à Nice, signifie 5.30 du matin à Montréal. Se lever de si bonne heure, rien que pour s'arracher les derniers cheveux qui me restent, voilà qui laisse pantois et confine à un raffinement dans le masochisme qui provoque une certaine admiration non ?
"- Bureau de poste Nice Lympia"
Ouille ! m'apensais-je. J'ai reconnu cette voix gutturale. Elle appartient à une sorte de chose assez indéfinie qui ressemble d'assez loin à une grosse courgette chapeautée d'une fleur fanée. Je ne plaisante pas. Et encore, je ne vous dépeins pas même la chevelure de geai qui n'en finit pas de gémir. C'est environ rendu à ce stade d'aberration capillaire que j'ai tranché dans le vif et dans mes cheveux. Ceux qui m'ont connu à cette époque me comprendront !
Bref, je revois le visage éteint et le regard torve, le bedon bedonnant, et toujours en avance, qui appartiennent au préposé.
- Bonjour. Voilà, je vous appelle concernant un contrat de réexpédition de courrier que j'ai souscris et qui court jusqu'au 1° Juillet de cette année.
-AAAhhhhh.........(J'ai tout de suite compris que j'aurais du mal, que je ne parvenais pas à l'intéresser et que face à une entrecôte "Maître d'hôtel",je ne ferais pas le poids)
- Oui, il s'agit d'un contrat international. Or, il se trouve que je déménage à la fin du mois, et j'aimerais procéder à la modification de l'adresse de réexpédition.
-Ouh là là !!.......(Quand je vous disais que j'aurais du mal, hein ? Voyez ? Ça a pas tardé)Ben faut que vous veniez au guichet.
- (Moi, candide) Ah bon, mais c'est pas possible là. Je suis présentement au Canada.
- Ouh là là, au Canada !! Ben Y peut rien faire alors. Faut qu'y vienne au guichet.
- Mais enfin, il ne serait pas possible de modifier cette adresse, quitte à ce que je vous faxe une copie de ma pièce d'identité ou quoi que ce soit d'autre.
-Ben non, faut que vous veniez. Il faut que vous fassiez un autre contrat.
-Mais si on modifie simplement l'adresse.....
- Ah, ben y vont pas être contents au tri !
-HEIN ? QUOI ? Mais enfin, qu'ils collent une étiquette qui porte une adresse ou qu'ils collent une autre étiquette qui porte une autre adresse, je vois pas ce que ça va changer. Et puis, j'ai quand même payer pour ce service.
-(Là, j'ai définitivement acquis la conviction que nous ne venons décidement pas de la même planète. Pire, même, c'est une race à part. Des mutants !! Autant dire des monstres. Jugez !)
-Ben oui, mais vous comprenez, il faut que ça parte à la première adresse pour revenir pour qu'on puisse faire le deuxième envoi !!!!! Ils vont pas être contents. Vous avez pas quelqu'un qui peut le recevoir içi ?
Là, quelque chose m'échappe. Soit, le courrier est réexpédié.......en même temps que la personne qui ramasserait le courrier au Canada pour pouvoir ensuite revenir en France et nous le renvoyer. Hypothèse I. Soit le courrier, reçu à notre adresse actuelle à Montréal, doit repartir en France, afin que mon nouveau contrat de réexpédition qui comporterait la deuxième adresse, puisse prendre le relais, Hypothèse II. Soit je suis un con fini qui ne comprend rien à rien et n'a plus qu'à s'aller jeter dans le St Laurent gelé. C'est une autre possibilité. Vous vous rappelez quand je vous disais avoir été assemblé à l'économie ? La preuve.
Mais Son Immensité Préposé I° a senti qu'il me restait un reste de rebellion qu'il convenait de totalement éradiqué, à tout jamais, sans espoir de retour. Car :
- Mais il faut que vous veniez au guichet pour souscrire un nouveau contrat !!!!
Une incoercible envie. La notion même d'Incoercible m'avait toujours paru inconcevable, littéralement. Là, c'est fini. Une incoercible envie de huler, voire pire, je comprends parfaitement maintenant.
- Attendez ! Vous êtes en train de me dire que mon premier contrat est à jeter aux orties, alors même que le service a été payé pour 6 mois et qu'il n'aura pas été honoré, non seulement, mais encore que j'en souscrive un autre pour un même montant. Et finalement que pour pouvoir avoir le plaisir de balancer 30 euros par les fenêtres, il m'en faut dépenser encore 600 pour le billet d'avion qui m'aménerait à votre guichet, c'est bien ça ? Et vous vous étonnez qu'on parle de vous privatiser ? Ça s'appelle marcher sur la tête ça !!
- C'est pas la poste qui vous a demandé de déménager!!
Effectivement, mais on comprend mieux pourquoi des gens le font. Moi, que voulez-vous, devant tant de connerie, je reste sans voix. Je pensais que l'on avait fait le tour de l'ignorance, l'étroitesse de vue, le fonctionnarisme......je me trompais. Toutes les années, on en promeut de nouveaux, qui sait peut-être en espérant qu'ils surpasseront leurs aînés dans l'obscurantisme !!
Voulez-vous que je vous dise ? Nous sommes très heureux d'être içi. Le service en administration est un havre de paix et de courtoisie en comparaison. Jusque et y compris aux Douanes. Nous y sommes allés, et le déménageur ne nous avait pas envoyé le manifeste. La préposée a pris le temps de chercher les coordonnées du correspondant, m'a laissé lui téléphoner et a indiqué son numéro de fax afin qu'il envoye sur le champ le papier manquant. Vous avez dit "Service" ?
Mieux que ça, après cette malheureuse expérience, après l'acceuil "petit esprit" du personnel consulaire français à Montréal, nous sommes résolus à demander la nationalité canadienne en temps utiles. Cela ne changera rien sans doute, mais quitte à être le sujet de quelqu'un, autant savoir à qui l'on prête allégeance. Combien que ça puisse me coûter d'être le fidèle sujet de sa Majesté Britannique.........jusqu'à la révolution québecquoise !!

GLOSSAIRE :
. Gaillaud : bicolore, car je ne sais pas vraiment si le terme est "pure laine" ou pas. Entendu dans un restaurant médiéval (à voir absolument durant votre séjour içi. Faut dire qu'y en a une platrée de restau thématiques à faire) Donc, je sais pas trop si c'est du cru ou pour faire style ancien français. Gaillard, bonhomme.
. Pure Laine : Se dit des québecquois de naissance. En ce moment, il y a une série qui en traite. Je m'attendais à quelque chose de plus polémiste, mais c'est plutôt consensuel. Selon la rumeur, aborder le sujet est déja une belle avancée. Ah bon ?

2 Comments:

Blogger Panama The Great said...

je dis peut-être une bêtise (mais ne rien dire est-ce vraiment se taire dans sa tête ?), mais si vous faisiez un transfert de courrier au Canada.
Je m'essssplique : le courrier suivrait le circuit NIce => ancienne adresse Canada => nouvelle adresse Canada.
Bon c'est payer deux fois mais c'est plus simple non ?
(Ah la la je sais je suis génial mais j'ai su rester simple au fond de moi)

9:00 a.m.  
Blogger ARTHE said...

Tu as parfaitement raison Mon grand Génie, mais tu sais le souci économe que nous avons de nos deniers !! Et puis, demander à la propriétaire de notre actuel domicile de nous retenir le courrier ne coûte rien. D'autant que nous ne sommes éloignés que d'une dizaine de rues !! Donc, nous privilégierons cette solution. Sinon, effectivement nous avions pensé à celle que tu suggères.

6:25 p.m.  

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