dimanche, mars 12, 2006

14 - FINI LES TRAVAUX

Non, on ne vous a pas abandonné...........ou alors oui mais si peu. Nous avons travaillé depuis quatre jours comme des damnés. Des forçats de la décoration. Nous avons fini hier de repeindre et nettoyer le nouvel appartement. Les propriétaires sont un jeune couple qui viennent de faire l'acquisition de l'immeuble. Pour le plus urgent, ils ont fait des travaux, mais hélas, le résultat n'est ni fait, ni à faire. Des badigeons plus ou moins convaincants de peinture, par endroit une simple sous-couche a du mal à dissimuler les dégâts qu'elle est censée recouvrir. Bref, si à la lumière artificielle, l'ensemble peut faire illusion, à celle plus dure de la réalité, l'histoire est très différente. Depuis mercredi donc nous courrons les magasins de bricolage. Notre guide montréalaise (oui, la féminisation des mots et la parité ne sont pas des vains mots) nous a considérablement facilité la tâche. Aussi bien en nous chauffant qu'en nous indiquant les boutiques à magasiner. Et pour le travail du soir, elle nous a apporté quantité de catalogues et de prospectus. Nous avons donc pu séléctionner nos fournisseurs. A ceci près que nous avons suscité l'étonnement, et le terme est bien faible et bien impuissant à décrire la sorte de stupeur paralysante dont nos interlocuteurs semblaient frappés, un certain nombre de fois. La cire murale est inconnue. Et quand j'ai parler de coller des pierres et des perles sur les murs, j'ai tout simplement été pris pour un fou. On m'a même dit qu'à part le ciment, rien ne pouvait fixer des pierres au mur. Alors effectivement, quand j'ai suggéré d'utiliser du silicone, j'ai vraiment pensé que là finissait mon séjour parmi les sains d'esprit !!! Mais bon, le résultat est là. Daniel a entièrement déneigé et déglacé l'accès avant et arrière ( puisque nous bénéficions d'un accès arrière dans une petite ruelle) de la maison. Rien n'avait été dégagé de tout l'hiver. Résultat : 20 bons centimètres de glace qu'il a fallu marteler au pic à glace. Merci encore Louise de nous avoir si bien outillé, en niveau, pic à glace, chiffons, règles. Louise C. est une maîtresse femme. Elle est méticuleuse et minutieuse. Parfaitement à l'aise avec toutes sortes d'affaires : du bricolage au travaux d'aiguilles. C'est une femme rigoureuse dans son travail, très organisée. Je peux vous dire que cela nous change. Habituellement, nous envisageons un ouvrage, faisons menues emplettes et finalement, en plein milieu du travail, nous apercevons qu'il nous manque telle ou telle chose. Pareille aventure ne saurait advenir avec Louise C. Elle fait la liste de tout l'outillage nécessaire. Prend toutes les mesures utiles, établit une liste de magasinage, prenant en compte l'aspect le plus pratique de l'itinéraire, programme la visite des points de vente susceptibles de convenir, puis entreprend les achats. Aucune surprise n'est plus possible. Aucun contretemps non plus. Pas de place pour l'à peu près, ni le changement d'avis. Nous avons évoqué avec elle le souhait de fermer la cuisine. Donc, nous avions prévu de faire poser une plaque de contreplaqué, munie d'une porte coulissante. Puis, parvenu au magasin de bricolage, nous avons changé notre fusil d'épaule : un peu trop compliqué à notre goût. Nous retenions donc une solution de rechange, et j'ai bien remarqué que Louise ne comprenait plus. Puis finalement, nous nous sommes dit "quittes à faire la dépense, on appele un ouvrier et il va nous monter ça en deux temps trois mouvements " Là, Louise elle comprenait plus du tout, du tout." Ben comment donc, tu as dit que tu voulais faire ça, comme ça, pis mettre ça là. C'est plus ça qu't'as dit pantoute ! "Mais n'allez pas croire que je me moque. Pas du tout, et bien au contraire. C'est réconfortant d'avoir près de soi quelqu'un d'aussi organisé. Bien plus que moi encore. C'est reposant. Même si parfois, je me fais l'effet d'être un gamin incapable. Mais elle est une source inépuisable de renseignements. Ainsi quand on a voulu poser une bordure pour séparer deux couleurs, elle a fait ses recherches la soirée précedente et le lendemain elle nous a amené chez Empire, LE magasin du papier peint. Où nous avons effectivement trouvé notre bonheur. Ma seule crainte est que nous la lassions à force d'amateurisme. Elle a un sacré caractère, et je pense qu'elle arrive assez à supporter tous nos travers !!
A l'occasion de ces achats, nous avons eu tout le loisir de bénir la simplicité du système métrique. C'est tellement plus façile que ce système anglais des mesures. Je pensais que je mesurais, par exemple, 6 pieds 13. Pantoute !! Je mesure 6 pieds et un tiers de pied et non 6 pieds et 13 pouces. En fait, les pouces sont des fractions de pied..........enfin si j'ai bien tout compris. Ce qui fait que quand tu prends tes mesures, il te faut convertir tes tiers, demis, quart et compagnie en pouces et en pieds. Bref, l'horreur totale. J'ai bien essayé d'intégrer le système, mais rien à faire. Louise C. m'a même conseillé :"parles en français, eux autres ils convertiront" Et depuis, c'est ça qu'on fait !!
Aujourd'hui, nous sommes partis chez IKEA, pas loin de l'aéroport de Dorval, enfin, aujourd'hui aéroport Pierre Eliott Trudeau. Nous nous y sommes rendus avec les deux Louise C. et G. . Nous y avons repéré ce qui sera notre lit, puis deux commodes et quelques autres petites affaires. Il y avait un monde là-dedans !! Mais nous avons aussi pu reconnaître l'universalité de la clientèle IKEA : jeunes couples branchés et l'habituelle cohorte de gays. Je ne sais plus si les phalanges sont plus importantes que les cohortes, mais le nombre en est impressionnant. A tel point que l'on se demande si l'on magasine son lit ou les accessoires que l'on y mettra dedans. Avantage : cela permet de contrôler son impact sur la gent homo. Trop absorbé par l'évaluation de ma côte, je ne me suis guère inquiété de celle de Daniel......... ça va : je plais encore !!! Warf Warf. Quand à lui, je viens de lui poser la question : il ne semble s'être aperçu de rien. Dois-je vraiment le croire ??
Sortant de là, le chariot bien plein (mais à notre décharge, je dois dire que Louise G. a elle aussi fait des achats, non mais !!), nous nous sommes rendus chez ADONIS. Un supermarché spécialisée en aliments et produits arabes. Méditerannéens en fait. On y trouve aussi bien les feuilles de vignes grecques, que les fromages français, les légumes d'Afrique, les gâteaux du maghreb, le pain libanais.......... . Un bonheur total. Mais un peuple !! Nous y avons fait quelques achats, nous avions les yeux partout. De rayons en rayons, nous nous interpellions, "eh t'as-tu vu les souvlakis ?" "Regardes, il y a du balsamique de Modène" etc. etc. . Vraiment très chouette la virée. On y retournera, c'est sûr. Sauf qu'il faut une voiture. Et là........., mais j'en parlerai un autre jour.
Mercredi nous faisons livrer le container. Nous avons hâte de nous retrouver dans nos meubles, avec tout nos petits riens qui font du bien au coeur. Ensuite, nous nous consacrerons exclusivement au magasin. Au fait, nous signons vendredi !
Demain je tâcherai de passer à Cartier pour prendre des photos.
La température est en hausse constante. Les journées sont de plus en plus belles et le soleil à la limite de l'insolence. Pour être franc, on trouve qu'il fait déjà chaud. Enfin, peut-être pas chaud chaud, mais réellement bon. Seulement 8° aujourd'hui, mais il n'y paraît pas. Les gens se baladent déjà en petit pull et Daniel a même travaillé en t-shirt hier, c'est dire. Sur Montréal, toute la neige a fondu, et c'est étonnant de voir l'herbe apparaître. C'est là que l'on réalise l'importance de l'hiver. Tout ce temps sans voir un brin d'herbe, que du blanc, du blanc et encore du blanc. Pour autant l'hiver n'a pas dit son dernier mot et rien ne met à l'abri d'une bonne bordée encore. Par contre, sur Québec, la neige perdure. En certains endroits, on ne voit toujours pas les fenêtres des maisons !! Et pourtant il n'y a que 270 kilomètres de distance.
Allez, on vous embrasse et on vous dit à bientôt.
Désolé d'avoir perdu les liens et les différentes infos qui figuraient sur le côté droit. J'ignore pourquoi tout cela a disparu et je bataille pour les rétablir..............si d'aventure quelqu'un s'y connaît, qu'il soit le bienvenu !!!

GLOSSAIRE :
J'ai décidé de ne plus revenir sur les mots que l'on avait déja vu. Ainsi Magasiner ben faudra exercer vos mémoires !
. Affaires : omniusage. Ça peut aussi bien désigner des objets, que des travaux, des matières. S'entend aussi dans l'expression :"T'as pas d'affaires à ça,... avec eux autres," tu n'as rien à gagner a faire ça, tu n'as pas d'intérêt à traîner avec ceux-là.
. Pantoute : un de mes préféré. Faut l'entendre celui-là. J'aime pas ça pantoute. Pas du tout. Est diffusée à la télé une publicité vantant les mérites de la bière Molson. La scène se passe au début du siècle. Une gang de gars reviennent du futur avec toutes sortes de produits inconnus à leur époque. Je passe sur les détails, mais pour l'essentiel des dialogues, voila ce que cela donne. Dommage qu'y ait pas l'accent.
-hey, v'la les gars qui r'viennent
-on vous ramene des choses pas mal bizarres
-(en exhibant un sachet de frites surgelées) ça, c'est de la patate, ç'a pas la vraie !
-ça, c'est du sirop d'érable, pas d'érable pantoute
etc etc.... un régal !!!
Mais peut-être vous demandez-vous où l'on prend nos informations pour ce lexique. Dans la vie courante bien sûr, mais également dans un feuilleton qui nous ravit. Ça s'appelle "François en série". L'histoire est loufoque au possible, mais surtout les dialogues sont fidèles au parler quotidien. On y entend des expressions, des tournures qui sont bannies plus ou moins du langage plus policé que l'on peut entendre par ailleurs, dans les commerces ou autres. Et ça fait du bien. Du reste, il y a une polémique qui comence à enfler içi. C'est au sujet des doublages. La plupart sont fait en France pour les films de langue anglaise, et ça commence à agacer les gens. Il y a même une une campagne publicitaire pour réclamer le doublage au Québec. L'autre jour, j'ai même entendu un petit garçon dire à sa mamie sans doute :"moi, je parle pas français, je parle le québecquois !" Edifiant !!

2 Comments:

Blogger Panama The Great said...

Humph... c'est pas plutôt au grand costaud de déneiger à pic à glace l'accès à la maison ? Mais il préfère s'occuper des rideaux !!!
Arf mais alors le costaud ça serait le plus petit des deux. Ou alors il est plus courageux face aux ours blancs... Euh, vous avez sympathisés avec les esquimaux ?
Mais ici aussi il fait froid : je dois mettre le chauffage à fond quand je décapote la merco à midi, on ne dépasse pas les 14°.
Biz à tous les deux et bon courage.

2:37 a.m.  
Blogger ARTHE said...

mon courage s'exprime face aux bucherons uniquement. Mais je ne sais pas vraiment si c'est du courage ou de la faiblesse !!

12:39 p.m.  

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