vendredi, mars 31, 2006

19 - CREMAILLERE

Incroyable......déja prés d'une semaine de passée. Le temps file...... un mauvais coton : je doute qu'il passe le mois de Décembre !!!
Bien, comment allez-vous ? Les t-shirts sont de sortie pour vous ? Pour nous, le printemps est bien là. Je sais, je sais, je ressasse, je rabâche, je radote..........je me fais vieux, c'est ainsi. Adieu, vigueur de mes vingt ans, adieu cheveux drus et touffus, ou tout fous, enfin les deux !! Quoiqu'il en soit, toute cette insupportable lourdeur des ans n'enlèvera rien à la justesse des mes propos, ni à leur redondance : V'la l'printemps !! Aujourd'hui, un beau 20°. Le premier de la saison. Tout le monde s'active pour redonner à son jardin un air champêtre et acceuillant. Le nôtre restera encore quelque temps en l'état : trop absorbés par d'autres tâches, ô combien plus importantes, les mauvaises herbes se font une joie de tout envahir. Quelques bulbes, sans doute des tulipes, crocus ou autres, pointent fièrement leurs feuilles insolentes de verdure et se disputent avec une sorte de chiendent indéfinissable mais autochtone. J'ai repéré quelques buissons de buis, un peu plus bas. Je pense, qu'une nuit venue, un éhonté chapardeur, se faufilera jusqu'aux racines et prélevera sa dîme !!! Une légère gabelle qui fera très bien dans notre jardin !!!
Aux premiers rayons guillerets d'un soleil convalescent, les terrasses ont été prises d'assaut. Les rues prennent un air de côte d'azur. Les motos, que l'on pensait étrangères sous ce climat sont sorties de leurs garages et désertent leurs housses. Les vélos ne sont pas en reste, la municipalité ayant remis en fonction le tracé des pistes cyclables et sécuriser leurs voies. Le nombre de gens qui se déplacent grâce à la petite reine est assez impressionnant. Pas une rare clotûre à laquelle n'est attaché un bicycle. Les stations de métro elles aussi offrent des "garages" aux détenteurs de vélos. Tout est vraiment fait pour encourager ce moyen de locomotion : la topographie de la ville le permettant également. Il est vrai que les calades provençales sont plutôt dissuasives.
Même si nous avons aimé cet hiver, tout en restant persuadés de son inhabituelle clémence, le printemps, son esquisse est bien plus vive. Le goût de rechausser les pataugas, de sangler le sac à dos, l'idée même de s'allonger dans le parc pour y goûter les charmes de l'heure, tout cela est bien plus aigû et légitimement. Mais il n'empêche que c'est une expérience nouvelle pour nous.
Le voisin vient d'allumer son barbecue. La saison est vraiment ouverte !!!!! A ce sujet, les barbecues ressemblent davantage à des cuisinières d'extérieur qu'autre chose. Pour la plupart alimentés aux gaz propane, quelquefois éléctriques, ce sont de véritables monstres avec toutes sortes d'excroissances dont la fonction nous échappe pas mal. Des tiroirs, des placards, et même une poubelle encastrée dans cet espéce de bahut improbable. Reste qu'il est à l'échelle de l'éléctroménager en général. Une laveuse peut sans doute aucun servir à votre douche matinale, la sécheuse elle s'occupera aussi bien de vos abattis que de vos caleçons. Les cuisinières sont de taille XXXXXXLLLLL et je n'ose imaginer celles qui peuvent bien trôner dans les cuisines de collectivités : sans doute les édifices sont-ils construits autour de ces engins !!! Enfin, bref, la possession d'un barbecue est l'accessoire indispensable qui fera de nous des canadiens à part entière. Outre que ce sera bien pratique d'en avoir un : les fumées de cuisson ne risquant pas de déclencher les alarmes incendie, obligatoires dans les maisons. Et avec leur manie des cuisines ouvertes, nous sommes bons pour les faire sonner d'office ces crisse de maudites alarmes !! Tabarouette !!
Daniel, présentement, installe la nôtre, d'alarme. Depuis cinq minutes déja, elle lance, à intervalles réguliers, des sortes de petites plaintes stridentes et agaçantes. Dans la notice, il est dit que lors de sa première utilisation, le détecteur de fumée et de monoxyde, procède à un étalonnement qui prend jusqu'à dix minutes. COOOLLL !!!! Vivement le bbq !!
Aprés dix ans, quasiment, passé dans un immeuble à Nice, ça fait tout bizarre d'avoir des terrasses mitoyennes avec deux voisins. Nous sommes chacun isolé par une clotûre de bois à hauteur d'homme, qui, sans du tout boucher la vue, donne une certaine intimité. Reste que l'on peut se parler de part et d'autre. Pour le moment, à part une mamie qui reste dans la maison mitoyenne au premier étage, nous n'avons guère de contact avec nos voisins. Il faut dire que jusqu'à aujourd'hui, nous étions plutôt nomades et restions sur Resther. Ce soir sera notre première nuit dans notre nouveau home. Je pense que demain, nous entreprendrons un peu nos voisins. Autre détail déroutant, nous avons en devant de la maison, la rue Cartier. Jusque là, je suis d'accord avec vous, rien de bien extraordinaire. Ce qui l'est plus en revanche, c'est qu'en arrière de la maison, au-delà de la clôture est une contre-allée, dont l'usage, sans en être privé, est habituellement à la discrétion des riverains. Et dans cette ruelle, (c'est du reste typique et assez amusant à découvir car souvent les arrières sont des sortes de jungle de verdure et d'arbustes indisciplinés), jouent les enfants du voisinage. Ainsi, toute la journée, cela résonne de leurs cris et de leurs ris pour la plus grande tranquilité des parents.
Mais je raconte, je déclame, enfin non tout de même pas, et l'engagement que j'avais pris en écrivant le titre est bien loin d'être tenu. D'autant que je n'ai pour illustrer mes propos rien d'autre que la poésie de mon verbe, qui, toute imagée soit-elle, peine à se faire passer pour un cliché numérique.
Je vais donc dire mon mot de cette soirée de samedi dernier. Comme convenu, nos invités se sont présentés à 18.30. A savoir Diane et Daniel C., Louise C. et Louise G. . Nous avons été très heureux de les avoir à cette occasion : ils sont un peu une famille, des parrains pour notre intégration. Nos sentiments pour eux auront été immédiats et tenaces, mais comme il en a souvent été avec l'ensemble de nos amis. C'est même notre marque de commerce : nos amitiés se sont imposées d'elles-même, à chaque fois et avec tous. Peut-être en est-il toujours ainsi, mais moi je reste toujours impressionné et comme incrédule de cette simplicité, de cette évidence. Mais je digresse je digresse, et c'est pas comme ça que je vais perdre mes bourrelets.......et vous non plus !! Donc, comme nous voulions faire les choses dans les règles, et à défaut d'acheter un champagne vu son coût prohibitif (la Veuve Cliquot 78 dollars, et même le Castellane, oui oui on en trouve!!, à 56 dollars) je me suis rabattu sur un crémant de Bourgogne. Je pensais qu'il était tout de même, au moins à l'apéritif, difficile de se passer de ce symbole de fête. Mal m'en a pris. Pourtant bien reposé, bien frais, cela ne l'a pas empêché, à l'ouverture de fuser sur les murs, et accessoirement sur les invités. Ainsi tout le monde aura été baptisé. Vous le croirez si vous le voulez, la demie bouteille est partie dans ce jet d'artifice. Les coussins, les amuse-gueule, tout sentait la vinasse. Beurk. Nos hôtes étaient désolés de cette mésaventure, et je dois dire, qu'ils l'étaient bien plus que nous. Nous avons donc passé, tous les 6, un petit moment à essuyer, qui les murs, qui la table ou le sol. C'était épique et nous avons tout de même bien ri. Au final, il en restait assez dans bouteille pour que l'on puisse tous trinquer d'une malheureuse lichette.
Nous avons été gâtés bien sûr. Des plantes, des victuailles (Mmmmm, le pâté de foies de homard !!! Faut goûter ça. S'il en reste à votre venue........), des gâteaux maison : Louise C., sachant que j'ai le goût de ses sablés, m'en a fait toute une boîte, que je me suis efforcé de partager tout de même bien qu'en rappelant que je comptais sur leur savoir-vivre !! Et surtout, des cartes et des mots tendres et tellement cute. Nous
avons toujours eu de la chance d'avoir les amis que nous avons, et vous en êtes la preuve. Décidement, cette chance ne se dément pas.
Bientôt, je vous raconterai ce qui se passe au magasin !!

GLOSSAIRE :

. crisse de maudit : juron. A l'inverse des nôtres, basés sur la sexualité, içi c'est l'église qui les a inspiré. Il y a même une graduation assez complexe et qui peut différer selon le sexe du proférateur. Crisse de maudit serait proche de "Putain de saloperie de merde".....en gros. Y a aussi "Maudit crisse de gang", ça là, c'est hot. Ah et bien sûr Crisse = Christ

. Tabarouette : juron aussi mais plus mignon que méchant. Fichtre, saperlipopette
. Rester : habiter, demeurer. Mais il faut être attentif au contexte.
. Marque de commerce : quelque chose qui caractèrise une personne, voire une entreprise. Jean-Marie Bigard, par exemple, le cul-cul cra-cra, c'est sa marque de commerce : son humour est dans ce registre
. Avoir le goût à (ou) de : aimer, apprécier ou avoir envie. J'ai le goût de faire des randonnées = j'ai envie de faire...., j'ai le goût à toi : j'aime te voir, je t'aime
. Cute : bien que terme anglais (hé hé) passé dans le langage courant : mignon, touchant

A noter : est passée récemment sur TV5, et donc j'imagine déja diffusée sur France 2 ou 3, une émission "Pourquoi le Canada fait-il rêver ?" Si vous l'avez raté et si l'occasion d'une prochaine diffusion se présente, n'hésitez pas, notamment pour le sujet sur la défense de la langue française. On se sent bien petits après ça !!

1 Comments:

Blogger Panama The Great said...

Ouinnnn !!! Suis trop loin....
Au fait : j'ai planté 70 bulbes aujourd'hui sur ma petite terrasse sous l'oeil dubitatif de JM.
On aura plein de glaieuils pour mes 40 ans na !
Surtout des roses.
Biz O 2

1:16 p.m.  

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