mardi, avril 04, 2006

20 - FAIT C...R

Voilà, c'est dit. C'est pas que ça m'ôte d'un poids, même pas. Si seulement ! Ce sont mes 80 kilos qui seraient contents !! Moi qui me plaignais tant d'être si freluquet, tellement que je n'étais même que frelu, voire carrément frêle, disons-le. Aujourd'hui, j'en viens à regretter de n'être pas venu au monde plus tôt, vers Avril 1912 : j'aurais eu ainsi triple plaisir, un pour chacun de mes bourrelets abdominaux. Le premier être né juste à temps pour ne pas faire la première connerie du XX° : la guerre 14-18. Le second : prendre part au voyage unique et historique du Titanic. Imaginez : dîner dans de la porcelaine fine et riche, boire dans de somptueux verres de cristal, entendre chanter Céline Dion (un privilège remarquable pour l'époque !!), car évidemment je serais venu sur cette funeste terre, et dans cette maudite galère luxueuse et tout et tout, parmi les gens de la bonne société, la très bonne société, vous savez, celle qui naît avec une cuiller en argent dans la bouche. Vous le croirez si vous le voulez : ce n'est pas confortable du tout, et d'un goût plus que douteux, et pour dire le tout, parfaitement ridicule. Mais c'est ainsi, cela provoque les jalousies. Le peuple est d'un con, mes enfants !! Il croît toujours qu'il est libre et que les bourgeois ont été chassés du pouvoir en 1789. Un abîme sans fond de connerie vous dis-je. Et enfin, dernier des plaisirs, mais non le moindre puisqu'il me permet 94 ans plus tard de vous lasser de mes propos insipides et dépourvus du moindre intérêt (ce qui me ravit au plus haut point), grâce à ce triple bourrelet, d'avoir survécu au drame et de faire partie de la poignée de survivants que Dieu, dons son infinie sagesse, a eu l'étincelle de génie de désigner.
Et pourquoi ce mouvement d'humeur me demanderez-vous ? Car vous le demandez n'est-ce pas ?......Un peu plus fort s'il vous plaît. J'aimerais sentir de l'angoisse, un minimum, dans votre voix. De la détresse même, je ne dis pas non. Bref, je veux sentir votre souffle suspendu, votre vie entre parenthèses, vos humeurs retenues, et un rien d'apoplexie ajouterait à l'affaire. Pour les plus comédiens d'entre vous, une petite crise de nerfs, oh rien de bien extraordinaire, ni trop vulgaire, juste de ces pâmoisons délicates qui ne se rencontrent plus guère de nos jours, pas même dans les cortèges des colères estudiantines, et serait un hommage apprécié. Pour quelle raison donc, disais-je juste avant d'être grossièrement interrompu par moi-même de façon cavalière assez. Simplement parce que le goût m'y incline, m'y porte comme mes pieds mes savates, comme le pommier ses pommes, l'atlante son balcon et lui-même ses chandelles. C'est un jour, où j'ai juste l'envie de n'être plus le gentil garçon que l'on flatte du geste, la main tapotant la joue, à la manière de ces oncles anciens. Non pas que quelque "oncle" ne se permette le geste, il aurait un retour de la mienne, de main, dans l'instant. Quoi Monsieur ? Vous osez ? Voilà mon gant et mes témoins. Vous m'en répondrez sur le champ aux aurores !! Ah, quelle belle époque. Et avouez que de romantisme davantage qu'en "Ouais, kes ta ? J'vais t'exploser ta tronche, man. Ouais bouffon" Beurk, beurk, beurk et rebeurk.
Enfin bref, vous l'aurez compris, j'ai passé une mauvaise journée. Ensoleillée un moment par l'éléctricien qui est venu nous arranger un peu les circuits...........éléctriques bien sûr. Franchement, avec une pareille profession, le nombre d'allusions et de sous-entendus possibles !!! N'allez pas croire que je fus le seul à remarquer la lumière du personnage. Daniel était là aussi. Rien de trouble donc. Et qui plus est, le monsieur nous renseigne sur l'endroit où il vit alors que nous ne lui demandions rien.......si par la même occasion il avait bien voulu nous laisser son adresse complète, cela nous éviterait d'avoir à chercher dans le botin. Ils sont d'un compliqué les botins canadiens. Jamais été fichu d'y trouver la moindre entreprise là-dedans. Bon, pour en finir avec l'homme du jus, je dois à la vérité de reconnaître que si vraiment nous voulions le revoir, nous avons son nom, son numéro de téléphone et le quartier où il réside. Reste que nous prendrions une porte monumentale !! Car, si conscient de son charme et de qui il avait en face, si il en jouait et savait allumer la première mèche, je ne doute pas un moment qu'il se priverait de souffler sur cette pauvre flamme, pour non pas l'attiser, mais bien au contraire, l'éteindre irrémédiablement. Ainsi sont-ils : cruels et fragiles ces pauvres hommes. Mais bon, rallumons la flamme, quelque peu attendrie à ce souvenir, de mon ressentiment. Je parlais des botins. Car il n'y en a pas qu'un (ou deux en comptant les pages jaunes), mais quatre, et rien que pour Montréal. A priori, l'extérieur de l'île appartient au domaine étranger. Même les communications interurbains sont facturés "longue distance". Car chaque compagnie édite son propre annuaire. Si une entreprise ou un particulier est client d'une compagnie de téléphone, il apparait sur le botin (un ou deux "t" à botin ? Hum bottin, ça fait un peu bottine non ? Oui, mais cependant Botin, ça fait un peu botox ou botulique. D'un côté on s'empoisonne et de l'autre on a du mal à s'asseoir. La différence n'est donc pas si grande !!) de la compagnie et non sur celui de l'autre. L'important finalement n'est pas de connaître un numéro de téléphone, mais bien plutôt de connaître la compagnie qui le dessert. Généralement, il sont remplis, évidemment car vides leur utilité serait vraiment plus qu'hypothétique. Donc, ils sont généralement remplis, outre de noms et de numéros, (mais après tout c'est là leur fonction, rien d'extraordinaire à cela), de toutes sortes de renseignements précieux. Tels que, par exemple, les codes postaux. Vous pouvez rire, si si ne mentez pas, je vois bien votre menton trembloter, et votre poitrine secouée de spasmes. Si, si je le vois très bien : vous apprendrez que j'ai la vue fort bonne, une acuité visuelle exceptionnelle puisque sur 10 dizièmes possible, j'en suis crédité encore de 12. Les codes postaux donc. Rien que pour la rue Ste Catherine, ils remplissent deux pages et demie. Ajouterais-je que chacune de ces pages comportent quatre colonnes d'une écriture toute petite qui ne se déchiffre qu'à la loupe, et semble spécialement créée rien que pour figurer dans ces pages là ? Vous comprendrez mieux quand vous saurez qu'un code postal n'est valable que sur une centaine ou cent cinquante numéros de rues. Et encore, les numéros pairs ont un code et les numéros impairs un autre. Par exemple, la rue Cartier du 4002 au 4100 le code sera H2J 2V3, du 4001 au 4099 sera H2K 3D5. Ainsi, la maison en face de la nôtre n'a pas le même code postal. Donc, c'est utile de savoir ça, mais en sus, sont référencés tous les services ministériels provinciaux et fédéraux, un annuaire des sites internet, une kyrielle de bons de réduction dans les commerces et les restaurants, des cartes, dont la nomenclature reste des plus obscures (il m'a bien fallu deux ou trois semaines pour en comprendre le fonctionnement), des listes complètes de restaurants ou lieux de divertissements, (incroyable : figurent même des plans des salles de spectacles avec leurs numéros de place pour faciliter la réservation par téléphone !! Théâtre et patinoires bien sur) un calendrier des manifestations, des idées d'escapade, des conseils vie pratique (savoir acheter, guide des appareils éléctroménagers, les qualités d'un plancher). Par contre, chercher une profession, une entreprise relève de la gageure. J'ai eu une fois à chercher notre banque. J'ai eu beau chercher à Banque, Etablissement bancaire, Institut financier, Argent, pas moyen. En désespoir de cause, j'ai pris le métro jusqu'à ma banque. Quand par miracle, on trouve la bonne rubrique (n'allez pas chercher des dentistes, ça n'existe pas, en revanche que choisiriez-vous parmi ceux-ci : denturologues, denturologistes ? Bon, c'est vrai j'exagère un peu : dentiste est maintenant repertorié. Mais donc : dentiste, denturologue ou denturologiste ?) encore faut-il savoir quelle municipalité vous recherchez. Bien sûr c'est Montréal, mais de même qu'il y a Paris et ses arrondissements, ben là, il faut connaître les municipalités : ville Emard, Saint Laurent, Saint Michel, Outremont, Mont Royal, Plateau Mont Royal, Westmount, Ville-Marie, Côte des neiges, Notre Dame de grâce, Ahuntsic, Cartierville, St Léonard, Hochelage-Maisonneuve, Anjou,Verdun, Lachine, Lasalle, Pointe aux Trembles, Hampstead, Montréal, Rosemont-Petite Patrie, Mercier, Pointe St Charles, Côte St Paul, et j'en passe. Un casse tête. Rubik était un aimable plaisantin.
Mais tout ça ne vous dit toujours pas pourquoi mon exaspération était à ce point aigüe, et pourquoi elle est à ce point fléchissante. La première raison est que Blogspot ne prend toujours pas mes photos, et ce depuis vendredi, et que ça commence vraiment à me porter sur les nerfs, car je ne peux toujours pas illustrer et donc écrire l'article sur le magasin, et la seconde est qu'il est 1.40 du matin et que je sens le sommeil me gagner sournoisement et délicieusement. Ma rage s'estompant à mesure que mes paupières cillent et vacillent. La témérité dans l'adversité n'étant pas dans mon registre de vertus, je m'en vais clore celui-ci et cet article en songeant que dans un autre quart de ce monde, il est temps pour vous de vous lever et de vous jeter dans vos autos, vous ruer sur vos routes, pour qu' enfin excédés de tout ces pequenauds qui déjà ont gâché votre jour et votre belle humeur, vous puissiez, heureux, ravis, mais geignant, déverser le fruit de vos labeurs dans les poches gourmandes d'un état vorace. Mais n'allez pas voir dans cette remarque autre chose que le simple effet d'un charme d' Hypnos.

1 Comments:

Blogger Panama The Great said...

J'ai rien compris à tes délires, sauf que tu fais 80 kg et que tu n'as pas la moindre trace de ventre alors que moi à 75 ça déborde de partout.
Bon tu as réussi à dormir au moins ? De beaux rêves de Daniel en électricien en train de te faire un streaptease ?

8:34 a.m.  

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