samedi, février 09, 2008

221- YOUKAÏDIIIIIIIIIIIIIIIIIIIPLOUF

Ben voilà, c'est maintenant sûr. À moins que la tempête ne lève, je quitte Montréal dans quelques heures.
J'ai essayé de mettre toutes les choses en ordre. Je suis comme ça ! L'atelier est rangé, propre. Les consignes laissées.
C'est comme un "au revoir". Je devrais être heureux de vous revoir tous, et je le suis. Enfin, ceux que je vais avoir la chance de croiser, même entre deux portes. C'est que j'ai dû écourter le séjour prévu. Il faut dire que ça a été rocambolesque. Une fois je pars, une fois je ne pars plus, une fois j'avance, une fois je recule. Finalement, je vais faire 5 jours du côté de Nice, 6 jours en Lorraine avec le reste de ma famille et 7 jours sur Paris. Ah ben oui, mais c'est aussi pour du travail ! Alors hein, s'il vous plaît. Au moment même où je vous écris, je suis encore à faire tourner le four !!! Je n'ai même pas eu le temps de magasiner des bebelles et des cadeaux. Le principal cadeau aprés tout, n'est-ce pas moi ?
Daniel reste ici. Son choix.
Donc, voilà, je devrais être heureux de quitter et malgré tout, je ne suis pas heureux de m'en aller. Trop de choses restent à régler ici. Trop d'attentes, trop de personnes qui vont me manquer, et d'autres dont je ne sais pas encore le manque. La vie n'est jamais simple sans doute. Les sages ont raison. Vous savez ce que je leur dit aux sages ? Ben, imaginez.
Mais non, c'est pas un départ Départ, reste que ça y ressemble. Je l'ai déjà dit : je hais les quais de gare, les salles d'aéroport encore plus.
Vous savez quelle est ma plus grande terreur depuis que je suis tout petit ? Périr noyé. Être obligé à un "choix" qu'on se refuse. C'est con, mais moi qui n'ai jamais eu peur en avion, l'idée de finir mon voyage dans une eau à 3° au fin fond de l'avion submergé..... pas capable. Pourquoi donc a t-il fallu que je réserve ce siége. Ce P.... de siège, coincé là-bas au fond. Y'a intérêt que le stewart soit à craquer et qu'on s'éclate dans la cabine du fond, sinon.........

http://www.koreus.com/video/atterrissage-difficile.html

Bon, d'avance, pardon à tous ceux que je n'aurais pas eu le temps de voir. Je pense tout de même à vous !

lundi, février 04, 2008

LE BAISER

C'est mon tableau préféré........ C'est mon peintre préféré.......... C'est une douleur dans mon coeur, une promesse dans mon âme, un rêve éveillé, une joie dévastatrice.

J'aime ce tableau parce que je n'en connais pas de si doux, de si complice, d'une pareille poésie. Je l'aime parce qu'il est moi tout au fond, là où moi même j'hésite à m'engager, dans mes replis secrets et inavoués, dans mes doutes et mes fragilités. Il est ce courage que je n'ai pas. Le voir me blesse et me rassure. Il est un manque et une assurance. L'assurance de ce que j'aimerais être, le manque de son audace.
J'ai connu un couple merveilleux qui a illustré ce tableau dans ma vie. Je n'avais plus de grands-parents, ils les ont été. Cette famille si puissante puisqu'on se la choisit.
Ils étaient beaux, dans leur quotidien, dans leur amour, dans leur confiance l'un en l'autre. Ils avaient foi dans le roc qu'ils étaient à eux deux face aux incertitudes, aux épreuves, au coups du sort qui ne les a pas épargnés. Cette complicité qui les unissait, j'aurais pu en être jaloux, j'ai choisi d'en etre ému.
Il y a quelques années, Jacqueline s'en est allée. Doucement, sans tintamarre, avec beaucoup d'amour et de douceur. Elle s'en est allée en s'inquiétant d'Armand qui restait. Elle s'en est allée à sa place. C'est lui que l'on opérait, c'est elle qui ne s'est pas reveillée.
Durant l'office, un caniculaire jour d'Août, je n'ai pas pu verser une seule larme. Je me souvenais trop bien de sa bonté, de sa gentillesse, de ce souci constant qu'elle avait des autres. De cette fantaisie aussi qu'elle savait communiquer. Il ne me venait que d'heureux souvenirs de Jacqueline. Pleurer aurait été l'insulter. Elle habite "Le Baiser", elle ne peut être ailleurs. Il lui manquait se beau ténébreux.
Armand a rejoint la toile à la fin de Janvier. Je sais qu'il est heureux puisqu'il a retrouvé sa Jacquotte. Je n'ai pas de peine, je ne suis que triste. Pour moi.
Il leur reste l'éternité pour prolonger ce baiser. Il me reste moins de temps à les regarder.