samedi, août 12, 2006

79 - DOSE QUOTIDIENNE DE HAINE ORDINAIRE

Ah oui, je sais. Vous vous dites "Bon, ok on est gentils, on s'est tapé deux pages de texte, plutôt caustiques au demeurant, on n'a même pas eu droit aux photos promises, excéptée celle d'un malheureux pingouin qui n'a sans doute jamais demandé à être là, pauvre bête !! Et maintenant, il faudrait qu'on s'en retape une tranche ? Ah non !! Là, on dit "Pouce" "
Alors, d'abord, je vous ferai remarquer que :"vous voyez bien que vous êtes capables de Haine Ordinaire vous aussi ! Et toc" Deuxièmement, d'accord, Desproges c'est Desproges, et tout comptes faits, son style laisse à désirer, particulièrement lorsqu'on le compare au mien, si fluide, si limpide, si irrésistiblement plaisant et hilarant et brillant et drôle et intelligent. Mais que voulez-vous, il n'y a pas que Châteaubriand ou Lermontov dans la vie, il y a aussi Dan Brown et Sulitzer ! Enfin, et pour finir ce charmant aparté que nous avons, je n'y peux tout de même rien si Blogspot refuse de charger les photos que j'envoie. Vous avez raté un oeil a demi fermé (l'extase sans doute !), un gros plan de mon gros orteil, une vue décalé d'une miniature et un bleu de Chine d'une potiche chinoise elle-aussi. Je sais, je sais, vous allez passer une excécrable journée, et je m'en excuse..................enfin, vous savez, les bonnes manières quoi !

Les cèdres - 12 Mars 1986
Nous irons au Mexique pour voir trembler la terre quand les fêlés du ballon s'éjaculent des vestiaires.
Nous irons à Rio compter les enfants pauvres avant d'aller danser en bermuda résille.
Nous irons à Moscou faire de la planche à voile sur la Moskova bleue à portée des étoiles.
Nous irons à New-York sucer des sorbets mous au fond d'un taxi jaune derrière un nègre roux.
Nous irons à Jerusalem comme à Berlin nous lamenter au pied du mur.
Nous irons à Colombey en chemise au nouveau son des deux églises.
Nous irons à Vichy dans la rue maréchale goûter les eaux thermales avec Anne-Sophie.
Nous irons, mon colon Bigeard, filmer l'ultime colon bêcheur à Colomb-Béchar....
Nous irons au fond du désert compter les bouts d'hélicoptères oubliés cet hiver sous la poussière automobile.
Nous irons à Cuba pêcher la langouste, nous irons à Lorient pêcher le hareng.
En revenant de Glasgow, nous irons à Bruxelles-Grand-Place baiser en parachutistes à l'hôtel Amigo dans la chambre à trois glaces, go.
Nous irons au fond des Carpates pour frissonner au loup-garou et voir s'enfiler les blattes dans le cimetière aux hiboux.
Nous irons à Tananarive, pour voir si ta nana revient.
Nous irons un de ces jours, c'est sûr, mon amour, avec l'A.S. Oradour aux Jeux d'été d'Hiroshima.
Nous irons à Pékin pour bouffer chez Maxim's et pour voir si la Chine commence à s'habiller Cardin.
Aux heures méditerranéennes, nous irons à Ibiza défoncer des Norvégiennes en chantant Mélissa.
Nous irons au sud du Portugal où chaque été des Anglais vieux viennent se shooter au Gardénal dans des palais ignominieux.
Nous irons au bout du monde. Et jusqu'à Paris sur Seine où la Tour est folle, et la Joconde en bois, ce qu'on sait peu.
Nous irons au bout du monde, mais......
Nous n'irons plus au Liban, les Cèdres sont coupés, les enfants que voilà ne savent plus chanter.
Quant au mois de mars, je le dis sans aucune arrière-pensée politique, j'en ai rien à foutre qu'il passe ou pas l'hiver.
A part ça.........rien de neuf sous le soleil. Evidemment, il faut se replonger en 86, voire au-delà, pour saisir les sous-entendus et les allusions.

vendredi, août 11, 2006

78 - L'AMOUR DE CARMEN

Tiens, tiens, étrange titre de billet n'est-il pas ? Oui et non et je m'explique, puisqu'en tout temps il est nécessaire de le faire. Ce matin, alors que tranquilement je repassais une tonne et demie de chemises, polos, et autres affaires (Utilise t-on véritablement tout ça ? Quel est le lutin farceur qui, la nuit, sournoisement, s'en vient remplir la corbeille à linge........que nous n'avons pas du reste ! Pour quoi faire ? Vous avez vu la taille de la laveuse ? VIVEMENT L'HIVER !!!) Donc, alors que je revêtais mon costume de Cendrillon avant qu'elle ne rencontre le Prince Charmant, j'ai mis Galaxie Opéra Plus. Eh oui, notre chaîne hi-fi étant, pour les besoins de la cause, en location longue durée sans location au magasin, il faut se rabattre sur la télé qui fait aussi poste de radio avec tout un tas de chaîne thématiques, Country Classic, Acid Country, Electro-Jazz, 80'S 70'S et et et Musique de chambre, Baroque, Master Classic et Opéra Plus. Hier, je me suis écouté TOSCA, ce qui m'a fait arriver au magasin à 14:oo, ouille ouille ouille, le patron il était pas content. Et ce matin, j'ai remis ça avec d'abord Ivan le Terrible de Prokovieff, que je connaissais assez mal malgré mon inconditionnel amour de la Russie du 19°, amour dû à une lecture assidue de la Comtesse de Ségur et particulièrement "Le Général Dourakine" qui, étrangement a toujours éveillé en moi une sorte de nostalgie.........même à 10 ans, c'est dire l'aspect nostalgique non négligeable de ma personnalité...............ou un cas de réminiscence de vie antérieure ????............Docteur, le Tranxène et le Lithium, c'est vraiment déconseillé en prise simultanée ?
Mais bon, là on s'égare, et celle de Pau est vraiment très loin. (Une sucette à l'érable à qui trouve comprend l'allusion et le personnage à qui elle fait référence) Donc, alors que j'attaquais le énième polo de Daniel, 'spére ben qu'j'va y brûler c'te crisse de vieux chandail !, voilà que s'annonce Carmen. Allez donc savoir pourquoi, cela m'a illico fait pensé à Pierre Desproges. Mon cher Pierre Desproges. Bon, ok, je vous l'accorde c'est pas le mien personnel, mais on me laisse le relire à l'occasion. Rendez-vous est donc pris, dès que la tâche ménagère qui m'occupe sera achevée. Et boum, je tombe sur les Chroniques de La Haine Ordinaire. Ma bible !! Et au hasard, croyez-vous au signe du destin, au Yi-King et ce genre de choses, le Mantra de la journée, les Livres de Sagesse et tzoum i toum ? Dois y avoir queqchose là-d'sous. Donc, le livre s'ouvre à deux articles que je ne résiste pas de vous copier, l'actualité me paraissant y coller tout à fait. Bon, je reconnais, deux longs textes, plus le mien en préliminaires, ça fait beaucoup, surtout sans aucune image. Alors, je vais vous en mettre un peu. Allez, on sert les dents sur un sourire carnassier, on met de l'acier dans le bleu de son regard de tendre biche, et on se lance. Vous allez voir c'est pas si pire !!

La démocratie - 3 Mars 1986

Est-il en notre temps rien de plus odieux, de plus désespérant, de plus scandaleux que de ne pas croire en la démocratie ?
Et pourtant. Pourtant.

Moi-même, quand on me demande :"Êtes-vous démocrate ?", je me tâte. Attitude révélatrice, dans la mesure où, face à la gravité de ce genre de question, la décence voudrait que l'on cessât plutôt de se tâter. Un ami royaliste me faisait récemment remarquer que la démocratie était la pire des dictatures parce qu'elle est la dictature exercée par le plus grand nombre sur la minorité, Réfléchissez une seconde : ce n'est pas idiot. Pensez-y avant de reprendre inconsidérment la Bastille. Alors que, en monarchie absolue, la loi du prince refuse cette attitude discriminatoire, puisqu'elle est la même pour les pour et pour les contre. Vous me direz que cela ne justifie pas qu'on aille dépoussiérer les bâtards d'Orléans ou ramasser les débris de Bourbon pour les poser sur le trône de France avec la couronne au frontm le sceptre à la main et la plume où vous voudrez, je ne sais pas faire les bouquets,

Mais convenez avec moi que ce mépris constitutionnel des minorités qui caractérise les régimes démocratiques peut surprendre le penseur humaniste qui sommeille chez tout cochon régicide. D'autant plus que, paradoxe, les intellectuels démocrates les plus sincères n'ont souvent plus d'autre but, quand ils font partie de la majorité élue, que d'essayer d'appartenir à une minorité. Dans les milieux dits artistiques où le souci que j'ai de refaire mes toitures me pousse encore trop souvent à sucer des joues dans des cocktails suintants de faux amourm on rencontre des brassées de démocrates militants qui préféreraient crever plutôt que d'être plus de douze à avoir compris le dernier Godard. Et qui méprisent suprêmement le troupeau de leurs électeurs qui se pressent aux belmonderies boulevardières. Parce que c'est ça aussi, la démocratie. C'est la victoire de Belmondo sur Fellini, C'est l'obligation, pour ceux qui n'aiment pas ça, de subir à longueur d'antenne le football et les embrassades poilues de ces cro-magnons décérébrés qu'on a vus s'éclater de rire sur le charnier de leurs supporters. La démocratie, c'est aussi la loi du Top 50 et des mamas gloussantes reconverties en dondons tisanières. La démocratie, c'est quand Lubitsch, Mozart, René Char, Reiser ou les batailleurs de chez Polac, ou n'importe quoi d'autre qu'on puisse soupçonner d'intelligence, sont reportés à la minuit pour que la majorité puisse s'émerveiller dès 20:30, en rotant son fromage du soirm sur le spectacle irréel d'un béat trentenaire figé dans un sourire définitif de figue éclatée, et offrant des automobiles clé en main à des pauvresses arthritiques sans défense et dépourvues de permis de conduire.
Cela dit, en cherchant bien, on finit par trouver au régime démocratique quelques avantages sur les seuls autres régimes qui lui font victorieusement concurrence dans le monde, ceux si semblables de la schlag en bottes noires ou du goulag roue étoilé. D'abord, dans l'un comme dans l'autre, au lieu de vous agacer tous les soirs entre les oreilles, je fermerais ma gueule en attendant la soupe dans ma cellule aseptisée. Et puis, dans l'un comme dans l'autre, chez les drapeaux rouges comme chez les chemises noires, les chefs eux-mêmes ont rarement le droit de sortir tout seuls le soir pour aller au cinéma, bras dessus, bras dessous avec la femme qu'ils aiment. Les chefs des drapeaux rouges et les chefs des chemises noires ne vont qu'au pas cinglant de leurs bottes guerrières, le torse pris dans un corset de fer à l'épreuve de l'amour et des balles. Ils vont, tragiques et le flingue sur le coeur. Ils vont, métalliques et la peur au ventre, vers les palais blindés où s'ordonnent leurs lois de glace. Ils marchent droits sous leurs casquettes, leurs yeux durs sous verre fumé, cernés de vingt gorilles pare-chocs qui surveillent les toits pour repérer la mort. Mais la mort n'est pas pour les chefs des drapeaux rouges ni pour les chefs des chemises noire. La mort n'est pas aux fenêtres des rideaux de fer. Elle a trop peur.
La mort est sur Stockholm. Elle signe, d'un trait rouge sur la neige blanche, son aveu d'impuissance à tuer la liberté des hommes qui vont au cinéma, tout seuls, bras dessus, bras dessous, avec la femme qu'ils aiment jusqu'à ce que mort s'ensuive.


Quant au mois de Mars, je le dis sans aucune arrière-pensée politique, ça m'étonnerait qu'il passe l'hiver.


Alors, voyez c'est pas si pire !!! Prêts pour le second ? Oui ? Non ? Ben, y'en a qui aiment !!! Pis, elles sont bien les photos non ? Ah ouais, chouettes hein !!!

Le règne animal - 5 Mars 1986

Mercredi. Rude journée. Pas d'école. Les minuscules sont lâchés.
Font rien qu'à embêter les parents qui essaient de faire des chroniques dans le poste. Ils font rien qu'à leur poser des questions idiotes. Tout à l'heure, il y en a une avec du chocolat poisseux plein la figure qui est venue le partager avec mes cheveux sous prétexte de câlin....On ne devrait pas procréer ainsi à l'aveuglette. On devrait élever des poissons rouges.
En plus d'engluer, ça pose des questions idiotes :
- Papa, où c'est le règne animal ?
Le père est à son ouvrage. Il entend d'une oreille incertaine.
- On ne dit pas "le règne à Nimal". On dit " le règne de Nimal".
- La maîtresse, elle a dit "animal".
Je n'aime pas être contredit par des êtres inférieurs. Surtout quand j'ai tort. Mais puisque nous sommes mercredi et que vous êtes des milliers, chers adorables minus, à traîner à portée des transistors au lieu de vous rendre utiles en défenestrant le chat pour voir si ça rebondit, voici mon cours du soir sur le règne animal. On prend son cahier. On prend son crayon noir. Je ne veux pas de feutre, ça tâche le chocolat. En titre : LE REGNE ANIMAL. Animal en un seul mot. Imbéciles.
Le règne animal :
L'animal est un être organisé, doué de mouvement et de sensibilité et capable d'ingérer des aliments solides par la bouche, ou à côté de la bouche si c'est du chocolat.
Le règne animal se divise en trois parties :
1) Les animaux
2) L'homme
3) Les enfants.
Les animaux sont comme des bêtes. D'où leur nom. Ne possédant pas d'intelligence supérieure, ils passent leur temps à faire des bulles ou à jouer dans l'herbe au lieu d'aller au bureau. Ils mangent n'importe quoi, très souvent par terre. Ils se reporduisent dans les clairières, parfois même place de l'Eglise, avec des zézettes et des foufounettes.
Les animaux ne savent pas qu'ils vont mourir. C'est pourquoi ils continuent de batifoler quand ils ont 38°6.

L'homme. Remarquons au passage que si l'on dit "les animaux" au pluriel, on dit "l'homme" au singulier. Parce que l'homme est unique. De même, nous dirons que les animaux font des crottes, alors que l'homme sème la merde. L'homme est un être doué d'intelligence. Sans son intelligence, il jouerait dans l'herbe ou ferait des bulles au lieu de penser au printemps dans les embouteillages.
Grâce à son intelligence, l'homme peut visser des boulons chez Renault jusqu'à soixante ans sans tirer sur sa laisse. Il arrive aussi, mais moins souvent, que l'homme utilise son intelligence pour donner à l'humanité la possibilité de se détruire en une seconde. On dit alors qu'il est supérieurement intelligent. C'est le cas de M. Einstein, qui est malheureusement mort trop tard, ou de M. Sakharov, qui s'est converti dans l'humanisme enfermé, trop tard également.
Les hommes ne mangent pas de la même façon selon qu'ils vivent dans le Nord ou dans le Sud du Monde.
Dans le Nord du monde, ils se regroupent autour d'une table. Ils mangent des sucres lourds et des animaux gras en s'appelant "cher ami", puis succombent étouffés dans leur graisse en disant "docteur, docteur".
Dans le Sud du monde, ils sucent des cailloux ou des pattes de vautours morts et meurent aussi, tout secs et désolés, et penchés comme les roses qu'on oublie d'arroser.
Pour se reproduire, les hommes se mettent des petites graines dans le derrière en disant :"Ah oui, Germaine."

Les enfants, contrairement à l'homme ou aux animaux, ne se reproduisent pas. Pour avoir un bébé, il est nécessaire de croire à cette histoire de petite graine. Malheureusement, les enfants n'y croient pas tellement. A force de voir jouer les animaux dans l'herbe aux heures de bureau, ils s'imaginent, dans leur petite tête pas encore éveillée à l'intelligence, qu'il faut des zézettes et des foufounettes pour faire des bébés.
En réalité, les enfants ne sont ni des hommes ni des animaux. On peut dire qu'ils se situent entre les hommes et les animaux. Observons un homme occupé à donner des coups de ceinture à une petite chienne cocker marrante comme une boule de duvet avec des yeux très émouvants. Si un enfant vient à passer, il se met aussitôt entre l'homme et l'animal. C'est bien ce que je disais.
Ce n'est pas une raison pour nous coller du chocolat sur la figure quand nous écrivons des choses légères pour oubier les vautours.


Quant au mois de marsm je le dis sans aucune arrière-pensée politique, ça m'étonnerait qu'il passe l'hiver.

Bon, ben voilà, c'est fini pour aujourd'hui...............mais demain sera un autre jour, et à chaque jour sa Haine Ordinaire !!!

vendredi, août 04, 2006

77 - OSTIE


Ostie
Vidéo envoyée par arthecanada
OSTIE est le mot que Louise avait envie de dire.............et qu'elle a dit du reste. Bon, ok c'était en OFF caméra, hélas. C'est qu'on les niaise pas les Louise(s).............enfin, pas à tous les coups. Mais c'est pas grave : j'aurais ma revanche....et pas plus tard que tout de suite dans la prochaine vidéo. Alors......on s'y donne rendez-vous ?

76 - JAZZ IN VIEUX MONTREAL


jazz in vieux Montreal
Vidéo envoyée par arthecanada
Ca se passe comme ça à Montréal durant le festival de jazz. Bien loin du Festival de Cimiez. Içi c'est convivial, bon nombre de spectacles sont gratuits, certaines scènes sont montées dans les centres d'achat, ou, comme içi sur une terrasse de restaurant du vieux Montréal. Très chouette en passant le restau. J'imagine qu'en hiver on doit passer devant sans s'en rendre compte, mais du fait de l'été, les cloisons sont ouvertes. Ah oui, vous connaissez peut-être pas ça, ou alors oui mais pas avec la même ampleur. Il faudra que je fasse un billet là-dessus. A la belle saison, tous les bars, restaurant, boîtes ouvrent leurs cloisons, souvent en verre, et débordent sur les trottoirs. Ça donne un petit air de "je sais pas quoi" d'exotique. Bon, évidemment, nous nous ne pouvons pas le faire à la boutique...........non, j'ai beau réfléchir, je vois pas comment.