vendredi, mars 31, 2006

19 - CREMAILLERE

Incroyable......déja prés d'une semaine de passée. Le temps file...... un mauvais coton : je doute qu'il passe le mois de Décembre !!!
Bien, comment allez-vous ? Les t-shirts sont de sortie pour vous ? Pour nous, le printemps est bien là. Je sais, je sais, je ressasse, je rabâche, je radote..........je me fais vieux, c'est ainsi. Adieu, vigueur de mes vingt ans, adieu cheveux drus et touffus, ou tout fous, enfin les deux !! Quoiqu'il en soit, toute cette insupportable lourdeur des ans n'enlèvera rien à la justesse des mes propos, ni à leur redondance : V'la l'printemps !! Aujourd'hui, un beau 20°. Le premier de la saison. Tout le monde s'active pour redonner à son jardin un air champêtre et acceuillant. Le nôtre restera encore quelque temps en l'état : trop absorbés par d'autres tâches, ô combien plus importantes, les mauvaises herbes se font une joie de tout envahir. Quelques bulbes, sans doute des tulipes, crocus ou autres, pointent fièrement leurs feuilles insolentes de verdure et se disputent avec une sorte de chiendent indéfinissable mais autochtone. J'ai repéré quelques buissons de buis, un peu plus bas. Je pense, qu'une nuit venue, un éhonté chapardeur, se faufilera jusqu'aux racines et prélevera sa dîme !!! Une légère gabelle qui fera très bien dans notre jardin !!!
Aux premiers rayons guillerets d'un soleil convalescent, les terrasses ont été prises d'assaut. Les rues prennent un air de côte d'azur. Les motos, que l'on pensait étrangères sous ce climat sont sorties de leurs garages et désertent leurs housses. Les vélos ne sont pas en reste, la municipalité ayant remis en fonction le tracé des pistes cyclables et sécuriser leurs voies. Le nombre de gens qui se déplacent grâce à la petite reine est assez impressionnant. Pas une rare clotûre à laquelle n'est attaché un bicycle. Les stations de métro elles aussi offrent des "garages" aux détenteurs de vélos. Tout est vraiment fait pour encourager ce moyen de locomotion : la topographie de la ville le permettant également. Il est vrai que les calades provençales sont plutôt dissuasives.
Même si nous avons aimé cet hiver, tout en restant persuadés de son inhabituelle clémence, le printemps, son esquisse est bien plus vive. Le goût de rechausser les pataugas, de sangler le sac à dos, l'idée même de s'allonger dans le parc pour y goûter les charmes de l'heure, tout cela est bien plus aigû et légitimement. Mais il n'empêche que c'est une expérience nouvelle pour nous.
Le voisin vient d'allumer son barbecue. La saison est vraiment ouverte !!!!! A ce sujet, les barbecues ressemblent davantage à des cuisinières d'extérieur qu'autre chose. Pour la plupart alimentés aux gaz propane, quelquefois éléctriques, ce sont de véritables monstres avec toutes sortes d'excroissances dont la fonction nous échappe pas mal. Des tiroirs, des placards, et même une poubelle encastrée dans cet espéce de bahut improbable. Reste qu'il est à l'échelle de l'éléctroménager en général. Une laveuse peut sans doute aucun servir à votre douche matinale, la sécheuse elle s'occupera aussi bien de vos abattis que de vos caleçons. Les cuisinières sont de taille XXXXXXLLLLL et je n'ose imaginer celles qui peuvent bien trôner dans les cuisines de collectivités : sans doute les édifices sont-ils construits autour de ces engins !!! Enfin, bref, la possession d'un barbecue est l'accessoire indispensable qui fera de nous des canadiens à part entière. Outre que ce sera bien pratique d'en avoir un : les fumées de cuisson ne risquant pas de déclencher les alarmes incendie, obligatoires dans les maisons. Et avec leur manie des cuisines ouvertes, nous sommes bons pour les faire sonner d'office ces crisse de maudites alarmes !! Tabarouette !!
Daniel, présentement, installe la nôtre, d'alarme. Depuis cinq minutes déja, elle lance, à intervalles réguliers, des sortes de petites plaintes stridentes et agaçantes. Dans la notice, il est dit que lors de sa première utilisation, le détecteur de fumée et de monoxyde, procède à un étalonnement qui prend jusqu'à dix minutes. COOOLLL !!!! Vivement le bbq !!
Aprés dix ans, quasiment, passé dans un immeuble à Nice, ça fait tout bizarre d'avoir des terrasses mitoyennes avec deux voisins. Nous sommes chacun isolé par une clotûre de bois à hauteur d'homme, qui, sans du tout boucher la vue, donne une certaine intimité. Reste que l'on peut se parler de part et d'autre. Pour le moment, à part une mamie qui reste dans la maison mitoyenne au premier étage, nous n'avons guère de contact avec nos voisins. Il faut dire que jusqu'à aujourd'hui, nous étions plutôt nomades et restions sur Resther. Ce soir sera notre première nuit dans notre nouveau home. Je pense que demain, nous entreprendrons un peu nos voisins. Autre détail déroutant, nous avons en devant de la maison, la rue Cartier. Jusque là, je suis d'accord avec vous, rien de bien extraordinaire. Ce qui l'est plus en revanche, c'est qu'en arrière de la maison, au-delà de la clôture est une contre-allée, dont l'usage, sans en être privé, est habituellement à la discrétion des riverains. Et dans cette ruelle, (c'est du reste typique et assez amusant à découvir car souvent les arrières sont des sortes de jungle de verdure et d'arbustes indisciplinés), jouent les enfants du voisinage. Ainsi, toute la journée, cela résonne de leurs cris et de leurs ris pour la plus grande tranquilité des parents.
Mais je raconte, je déclame, enfin non tout de même pas, et l'engagement que j'avais pris en écrivant le titre est bien loin d'être tenu. D'autant que je n'ai pour illustrer mes propos rien d'autre que la poésie de mon verbe, qui, toute imagée soit-elle, peine à se faire passer pour un cliché numérique.
Je vais donc dire mon mot de cette soirée de samedi dernier. Comme convenu, nos invités se sont présentés à 18.30. A savoir Diane et Daniel C., Louise C. et Louise G. . Nous avons été très heureux de les avoir à cette occasion : ils sont un peu une famille, des parrains pour notre intégration. Nos sentiments pour eux auront été immédiats et tenaces, mais comme il en a souvent été avec l'ensemble de nos amis. C'est même notre marque de commerce : nos amitiés se sont imposées d'elles-même, à chaque fois et avec tous. Peut-être en est-il toujours ainsi, mais moi je reste toujours impressionné et comme incrédule de cette simplicité, de cette évidence. Mais je digresse je digresse, et c'est pas comme ça que je vais perdre mes bourrelets.......et vous non plus !! Donc, comme nous voulions faire les choses dans les règles, et à défaut d'acheter un champagne vu son coût prohibitif (la Veuve Cliquot 78 dollars, et même le Castellane, oui oui on en trouve!!, à 56 dollars) je me suis rabattu sur un crémant de Bourgogne. Je pensais qu'il était tout de même, au moins à l'apéritif, difficile de se passer de ce symbole de fête. Mal m'en a pris. Pourtant bien reposé, bien frais, cela ne l'a pas empêché, à l'ouverture de fuser sur les murs, et accessoirement sur les invités. Ainsi tout le monde aura été baptisé. Vous le croirez si vous le voulez, la demie bouteille est partie dans ce jet d'artifice. Les coussins, les amuse-gueule, tout sentait la vinasse. Beurk. Nos hôtes étaient désolés de cette mésaventure, et je dois dire, qu'ils l'étaient bien plus que nous. Nous avons donc passé, tous les 6, un petit moment à essuyer, qui les murs, qui la table ou le sol. C'était épique et nous avons tout de même bien ri. Au final, il en restait assez dans bouteille pour que l'on puisse tous trinquer d'une malheureuse lichette.
Nous avons été gâtés bien sûr. Des plantes, des victuailles (Mmmmm, le pâté de foies de homard !!! Faut goûter ça. S'il en reste à votre venue........), des gâteaux maison : Louise C., sachant que j'ai le goût de ses sablés, m'en a fait toute une boîte, que je me suis efforcé de partager tout de même bien qu'en rappelant que je comptais sur leur savoir-vivre !! Et surtout, des cartes et des mots tendres et tellement cute. Nous
avons toujours eu de la chance d'avoir les amis que nous avons, et vous en êtes la preuve. Décidement, cette chance ne se dément pas.
Bientôt, je vous raconterai ce qui se passe au magasin !!

GLOSSAIRE :

. crisse de maudit : juron. A l'inverse des nôtres, basés sur la sexualité, içi c'est l'église qui les a inspiré. Il y a même une graduation assez complexe et qui peut différer selon le sexe du proférateur. Crisse de maudit serait proche de "Putain de saloperie de merde".....en gros. Y a aussi "Maudit crisse de gang", ça là, c'est hot. Ah et bien sûr Crisse = Christ

. Tabarouette : juron aussi mais plus mignon que méchant. Fichtre, saperlipopette
. Rester : habiter, demeurer. Mais il faut être attentif au contexte.
. Marque de commerce : quelque chose qui caractèrise une personne, voire une entreprise. Jean-Marie Bigard, par exemple, le cul-cul cra-cra, c'est sa marque de commerce : son humour est dans ce registre
. Avoir le goût à (ou) de : aimer, apprécier ou avoir envie. J'ai le goût de faire des randonnées = j'ai envie de faire...., j'ai le goût à toi : j'aime te voir, je t'aime
. Cute : bien que terme anglais (hé hé) passé dans le langage courant : mignon, touchant

A noter : est passée récemment sur TV5, et donc j'imagine déja diffusée sur France 2 ou 3, une émission "Pourquoi le Canada fait-il rêver ?" Si vous l'avez raté et si l'occasion d'une prochaine diffusion se présente, n'hésitez pas, notamment pour le sujet sur la défense de la langue française. On se sent bien petits après ça !!

jeudi, mars 23, 2006

18 - CHEZ NOUS

Non, on habite pas encore, mais cela ne saurait tarder !! Nous pendrons la crémaillère Samedi soir : nous profiterons du séjour sur Montréal de nos amis de Québec, Diane et Daniel. Devraient être présentes également les deux Louise. Outre que c'est un véritable plaisir de passer du temps avec elles, c'est vraiment le moins que l'on puisse faire aprés tous les services qu'elles nous ont rendu. Deux femmes absolument géniales. Mais je me pose la question : qui n'a pas été un amour avec nous depuis notre arrivée. Tant professionnelles que personnelles, les personnes que nous avons rencontré ont été pour la plus grande majorité d'une attention et d'une gentillesse inouie. Et on ne blague pas.














AVANT APRES

Le seul "hic", c'est tout de même que tout se paie, et ça ça commence à être un peu pénible tout de même. Mais bon, on se dit que cela fait partie des habitudes à prendre. Ce qui est quelquefois un peu agaçant aussi est que l'on n'a pas forcément accès à l'intégralité des informations. Je parle au niveau de la vie quotidienne, pas des médias !!! Ce qui se vérifie au fil des jours est que nous avons une logique très différente. Ç'aura été une des grandes découvertes de cette aventure. Deux sociétés de même mode de vie, de même culture, peuvent avoir des schémas logiques très dissemblables. Vous me direz qu'un minimum de réflexion aurait dû nous permettre d'envisager cette hypothèse. Sans doute, mais je crois que nous avons été un peu candides sur ce sujet. Cela étant, ce n'est pas un problème aussi insurmontable qu'il y paraît. Et puis, au fond, n'est ce pas ce genre d'aventures que nous sommes venus chercher ? Hein ? Et ben, nous v'la en plein d'dans !!



















AVANT APRES

J'ai vu cette nuit un film sympa :"Relax,...........it's just sex", une énième comédie de moeurs, assez réussie au demeurant. Une belle galerie de portraits d'homos et de lesbiennes, et de leurs façons de draguer, d'envisager une relation de couple, de vivre la différence, la culpabilité. Bref, leurs vies par le menu, avec leurs sujets de fiérté et leurs petites vilenies. Vous me direz, qu'aprés "Sex in the City", "Queer as folk" et quelques autres, ça n'en fait qu'une de plus. Oui........et non ! Au-delà des péripéties des héros, du clivage hétéro-homo (avais-je dit qu'il y avait tout de même un couple hétéro dans l'histoire. Couple auquel on a donné le rôle de pivot, soit dit en passant.....), des différentes manières de vivre son homosexualité (très "extravertie" contre plus "conservatrice"), de ce qui fait que, bien qu'homosexuel tous deux, les gays et les lesbiennes n'ont vraiment pas grand chose en commun finalement, bref, au-delà de tout cela, et aprés avoir suivi les aventures des uns et des autres, l'image de fin m'a amené une reflexion : qu'est-ce qui fait que nos amis, les vrais, les purs, ceux qui sont là au moindre appel, mais n'ont pas installé leur toile de tente dans notre salon, ceux qui nous ont donné nos plus grandes joies, les fous rires les plus ridicules et les plus plaisants, ceux qui nous ont tellement déçu, car qui sait décevoir plus cruellement qu'un ami ?, qu'est-ce qui fait que ceux-là, on serait prêts à se battre pour les conserver. Qu'est-ce qui nous les rend si précieux, si essentiels ? Pourquoi quand le chat de l'un disparaît, le groupe se rassemble pour une veillée funèbre ? Pourquoi les liens tissés sont à ce point fusionnels et distendus ? Dieu sait si ma famille m'est importante (Nous n'avons pas bravé la nuit neigeuse et hivernale sur une autoroute du Nord-Est de la France pour rien !!), et si je l'aime, mais la qualité de cet élan est totalement différent de celui qui nous lie à nos amis. Certes, et l'adage le dit bien : on choisit ses amis, pas sa famille. Certes, mais l'explication est un peu légère non ?














AVANT APRES

Bien sûr, j'ai une ébauche de réponse, mais la question qu'elle soulève en réponse est un peu inconfortable je trouve.
Evidemment, c'est le genre de questions que ne se pose pas Daniel. Et en cela, je l'admire. Cette faculté qu'il démontre en toutes choses, d'avancer dans la vie sans avoir à se laisser arrêter par d'obscurs doutes, moi ça me met à l'envers. Vraiment, cela me laisse envieux. Je préfère donc me dire que c'est là un des principaux atouts de notre tandem : lui trouve mille raisons d'avancer et moi mille de ne pas bouger d'un iota. Là ou cela devient beaucoup plus déroutant, c'est lorsque nous échangeons nos prérogatives.
Mais je me suis suffisamment épanché. Revenons à nos moutons. Une mauvaise langue a récemment laissé entendre que nous nous trouverons confrontés aux affres de la débâcle. Sur le fond, il a raison........oui, la mauvaise langue est de sexe masculin, ce sont les pires !!. En vérité, grâces soient rendues au changement climatique et au réchauffement de notre bonne vieille planète, le faible enneigement de cet hiver sur Montréal respecte bien les chaussures de saison des citadins. A part, de ci de là, quelques flaques réfractaires et sournoises (les profondeurs restent difficiles à évaluer !!), la neige s'en est allée sans se faire trop remarquer. Revoir l'herbe, disparue depuis plusieurs mois, fait tout bizarre les premiers temps. Les doudounes sont pour de bon remisées, et même ma chemise de laine est devenue trop chaude. Les promeneurs eux aussi se sont mis au ensembles légers. Les chemises s'ouvrent, de même que les parasols, les terrasses elles aussi ont fait leur réapparition et sont prises d'assaut par un achalandage sevré
de ces douceurs depuis trop longtemps.














JARDIN ARRIERE




GLOSSAIRE :
. Débâcle : et son contraire l' Embâcle le gel et le dégel. La Débâcle, pas de quoi en faire une Bérezina cet hiver !
. Achalandage : clientèle et non la marchandise. Le Chaland est le client, en manquer annonce la faillite quel que soit l'achalandage (au sens français) du magasin.

lundi, mars 20, 2006

17 - ST PATRICK'S DAY


Première fête de la Saint Patrick !! Toute une ambiance !! Au chapitre des "moins", puisqu'il en faut bien en toutes choses, l'aspect commercial d'une pareille manifestation. On assiste à des chars d'entreprises, ou au mieux, supportés par des annonceurs. Mais après tout, pourquoi pas me direz vous. C'est une occasion unique de reconnaissance, de publicité et cela permet d'ajouter au spectacle. Qui s'en plaindrait ? Eh bien, pas même nous. Parce que finalement, on préfére cette publicité bon enfant, cet entrain joyeux, à bien des annonces
usées, éculées râbachées et qui finissent par lasser.
Au chapitre des "Plus" : tout. Plus de musique , du folklore à U2, plus de joie débridée, plus de spectacle, et pour celui-ci, il n'est pas forcément sur les chars. D'un particularisme, (enfin, être irlandais n'est pas une généralité en soi !), les irlandais ont réussi à faire ou à générer une communauté. Si Bush a dit un jour :"Nous sommes tous des New-yorkais" au lendemain de ce funeste jour, les irlandais ont commandé :"Vous êtes tous des Irlandais......au moins le jour de la Saint Patrick !!" Et cela fonctionne. Vous n'allez pas me dire qu'il y a plus de 300 000 irlandais sur Montréal tout de même. Et pourtant, chacun y va de son petit drapeau vert, de son chapeau idoine, de sa feuille de trèfle ou d'un tatoo recouvrant, au plus discret, un coin de la joue ou carrément tout le visage. Même nous, nous sommes sentis l'âme bien verte ce jour-là. Et que la France ait battu l'Irlande au Tournoi des VI Nations ne change rien à l'affaire, ni ne rajoute un quelconque et incongru sentiment de victoire ou de suprématie. Même si on est ben fiers de ça. Allez les bleus !!!!
Au début, nous n'étions pas sûrs du lieu de la parade. Même si les journaux informaient qu'elle se tiendrait sur Ste Catherine, c'est une indication vague concernant une artère de Montréal longue de 30 kilomètres !! Le fait de savoir que cela se passait en centre-ville, aide un peu plus, mais guère non plus : entre l'est et l'ouest de la rue en centre-ville, cela représente encore une dizaine de kilomètres. Heureusement, sitôt rendus dans le métro, on s'est pognés sur des hauts de forme verts, des revenants du XVII° en costume d'époque, et autres fantômes bariolés qu'il nous a suffi de suivre pour parvenir en plein sur le cortège. Vous revoyez sans doute tous, ces petits papiers, virevoltants au vent, lâchés du haut des gratte-ciel new-yorkais à chaque parade sur la cinquième ou Madison. Eh bien, c'est le même spectacle qui nous a accueilli, dans une ambiance sonore survoltée, la foule riant et s'interpellant. Rendre le sentiment de plaisir est difficile. Mais je vous assure qu'il y a vraiment de la joie qui circule. Les différences s'estompent, les contacts se créent, éphèméres, rapides, à l'occasion d'un détail amusant, un costume réussi, une cane de bière (étrange tolérance en l'occurence : il est absolument interdit de circuler dans rue en buvant de l'alcool, ou même en tenant une bouteille si elle n'est pas ensachée), mais peut-être la couleur verte de la cane de bière (vous voyez celle à laquelle je fais référence !) n'est pas étrangère à cette bienveillance......ou bien est-ce le manque de contrôle : la police elle aussi défilant !! Quoiqu'il en soit, on sent que les gens sont là pour s'amuser. Ils s'interpellent. A côté de nous était une femme. S'apercevant qu'à 5 ou 6 mètres d'elle, un homme était en train de perdre son mouchoir, qui sortait d'une poche, elle a laissé son sac à notre surveillance, persuadée sans doute que nous ne le lui volerions pas, pour aller prévenir le quidam.

Ce qui m'a sans doute le plus ému, et Daniel avec moi je pense, a été de voir le char de "l'association des résidents de CDN-NDG" (CDN-NDG = un quartier de Montréal Ouest Côte Des Neiges-Notre Dame de Grâce, le quartier où nous avons un temps envisagé d'emménager). Voir tous les drapeaux des différentes communautés qui y habitent, ressentir l'image d'une communauté plutôt que de communautéS, voilà qui donne un sentiment d'appartenance fort et réconfortant.

On sent que chacun a sa place dans cette société. Même si, il ne faut pas se leurrer non plus, une certaine forme d'agacement commence à se manifester, même si les nationalismes s'exacèrbent parfois, ce n'est pour le moment que de légers indices, mais pour autant, à ne pas négliger. Bien au contraire, et il semble que déja les vigilances se réveillent, les campagnes pour dire "Non au racisme" se font plus visibles. La société canadienne est une société d'immigrants. Particulièrement en métropole montréalaise, où plus de 80 langues différentes sont parlées. Cette particularité a donné ses couleurs, ses spécificités, sa culture à la ville. Chacun a apporté à la communauté, et il serait bon que cela perdure ainsi. Quoiqu'il en soit, cela fait chaud au coeur de voir son drapeau tricolore flotter au sein des autres enseignes. Un autre char aussi nous a fait de l'effet. L'antagonisme Québec/Canada n'est pas un vain mot. Au-delà des aspects linguistiques et culturels, cela touche avant tout à une certaine mentalité : les anglo-saxons étant davantages libéraux, et les francophones plus majoritairement progressistes et sociaux. Ce sont deux approches très différentes et cela crée de véritables tensions. Le serpent de mer de la souveraineté est souvent signalé, et encore en ce moment, où l'Europe et la France ont demandé une majorité supérieure à 55 % pour décider de la validité du référendum sur le Montenégro, cela agite l'opinion publique içi et les politiques bien sûr. Du reste, cela a été abordé lors du séjour de Douste-Blazy à Montréal. La crainte des québecquois est que la communauté internationale peine à reconnaître la légitimité référendaire de la souveraineté de la Province, dans le cas où le taux d'expression en faveur de la souveraineté serait en-deça des 55 %. Donc, vous voyez que la question reste d'actualité et toujours sous-jacente. On évite, pays de consensus, de polémiquer, mais il n'en reste pas moins que la volonté indépendentiste est réelle et prompte à s'enflammer. Pour exemple, nous soupions Samedi soir chez Louise G. . Etaient présentes Louise C. et Mariette, une de leurs amies. La conversation a glissé sur la citoyenneté canadienne à laquelle nous pourrions prétendre dans 3 ans. Elles se sont empressées de dire que plus tôt nous l'obtiendrions et mieux ce serait : cela ferait toujours 2 voix de plus en faveur de la souveraineté. Bien sûr, c'était de la joke, mais pas tant !! Dans ce contexte, voir le char des partisans de l'harmonie entre les deux communautés (franco et anglo) ça fait chaud au coeur aussi. De là, nous avons eu l'explication du fameux drapeau canadien bordé de bleu. C'est le symbole de la fusion des deux communautés. Et ce char-là, a reçu un bien bel acceuil. Vous voyez que le défilé de la St Patrick est bien plus qu'une simple affaire irlandaise. C'est la vitrine de toutes les communautés, de tous les combats, de la simple publicité commerciale jusqu'à la sensibilisation aux problèmes de drogues, du cancer du sein, des philosophies...... Bref, un espace privilégié de communication et de visibilité. Et à ce titre, cela confortefinalement sa propre appartenance à l'ensemble, car l'un ou l'autre de ces chars nous concerne au premier chef.


Je pense que vous aurez compris que nous avons été enthousiasmé. Que le simple prétexte de la fête, la promiscuité joyeuse, le tourbillon invraisemblable que cela génère nous rend acteurs et non pas simples spectateurs passifs de l'évenement. Même moi, qui ne suis pas vraiment du genre exhubérant et extraverti, ai senti mes jambes et mes pieds se soulever et battre au rythme des danses celtes, la main s'agitant en signes compulsifs en direction des participants. Je n'irai pas jusqu'à dire que je me sentais vivant, non, tout de même pas. Mais en tout cas, dedans, faisant partie de cet ensemble.

J'ai entendu une fois une personne commenter l'attitude désinvolte typiquement américaine. Cela m'avait paru à l'époque difficile à saisir, aujourd'hui je constate la justesse de ce commentaire, car il est finalement valable içi aussi : l'américain ne craint pas sa société car il sait qu'elle est à son service et non lui qui est au service de la société. Illusoire peut-être, mais juste dans dans cette optique là.

J'ai à disposition des petites vidéos sur le défilé. Ne pouvant les partager avec vous via ORB, et ne pouvant les publier sur ce blog, faites en la demande, je vous les enverrai par courriel.

GLOSSAIRE :

. Supportés : On ne sponsorise pas, on supporte. Bien ou mal, là n'est pas la question !!

. Pognés : tombés sur. J'ai pogné sur ton répondeur. En france, c'est la suite logique : on tombe aprés s'être pogner avec quelqu'un !!

. Cane : la canette,

. Joke : le terme est anglais, le genre français. Plaisanterie. On dit aussi LA JOB, pour LE travail. Y est des choses d'même !!

mercredi, mars 15, 2006

16 - ENFIN CHEZ NOUS

Mercredi 15 Mars - 09h15 le camion de AMJ CAMPBELL se gare le long du trottoir. Pile poil devant le 4720 de la rue Cartier. Je le sais de source sure : Daniel y était. Bien avant moi !!! Exténué par une dure nuit de labeur informatique, elle-même succédant à une folle journée de magasinage, suivi de trois bonnes heures de montage de meubles (en fait, il y avait deux lits à assembler. Mais vous connaissez IKEA, il manque toujours la petite rondelle qui va bien.........Encore qu'ils ont fait des progrès pas mal assez, mais bon, les brochures demeurent incompréhensibles..........surtout depuis qu'ils ont supprimé le finnois. Là encore, on arrivait à comprendre !!!!), je ne suis arrivé que pour signer la livraison et distribuer des billets de 20, que j'ai du aller courre chercher à la succursale de la banque nationale la plus proche. Sinon, on paie des frais, non mais !!!!. Et croyez-moi : le jogging en training sur la glace c'est pas top de chez top. Mais à coeur vaillant, rien d'impossible..............et je suis mieux que vaillant : je suis téméraire. Ah ben si ! Non mais je ne vous permets pas, dites donc !!
Nous avons donc passé une journée harassante et j'entends soupirer les draps du lit et gémir les oreillers. Oui, oui, on arrive. Patientez donc un peu !! La semaine, enfin les trois derniers jours ont été un peu surchargés, mais on touche au but. Martin, le propriétaire du local commercial, a téléphoné durant notre absence pour nous dire qu'il attendait de nos nouvelles depuis hier. Mais, mon pauvre, comme si nous avions le temps de penser à toi en ce moment. Je l'ai donc rappelé en rentrant ce soir pour lui expliquer que nous étions toujours d'accord pour signer Vendredi soir, comme prévu (histoire de lui rappeler que nous avions déja fixé la date ensemble, non mais des fois !!). Ce à quoi, il a rétorqué que finalement il préferait que cela se fasse demain à 17.00. (Ah ben ça oui, mais on risque pas de le deviner nous, Martin !!)Puisque nous sommes dans une semaine de fous.......tant qu'à faire continuer sur ce mode là. Donc, programme pour la journée de demain :
. Se lever aux aurores au moins, vers trois ou quatre heure serait mieux toutefois,
. Direction la rue Cartier pour tenter de mettre un peu plus d'ordre dans ce capharnaüm de cartons, de paquets, de trucs et de bazar, (on a vraiment emporté tout ça ?!!) Heureusement, pas trop de casse.
. Dix heures : rendez-vous à la banque pour l'ouverture du compte commercial avec madame Charron,
. Immédiatement après : courir les magasins pour trouver les transformateurs et adaptateurs de prises nécessaires au bon fonctionnement des quelques appareils éléctriques que nous avons conservés (moulin à café, percolateur professionnel, chaîne Hi-fi, ordinateurs)
. Se rendre chez Bell pour activer le branchement pour l'internet,
. Voir chez Vidéotron pour le forfait du câble,
. Revenir tout de même sur Cartier pour avancer l'agencement de l'appart (c'est qu'on attend du monde pour la fin de semaine prochaine)
.17.00 être sur le boulevard Lajeunesse, à l'auberge de Martin pour signer le bail.
Peut-être ensuite mourir enfin un peu.
Est-il nécessaire de dire que le courrier, blog, appels vont prendre un peu de retard ? D'autant qu'il faudra repartir de plus belle pour le magasin cette fois-ci !!!
Allez, on attendant, on vous fait de grosses et belles bises........elles auront le temps de se flétrir avant d'être renouvellées !!

dimanche, mars 12, 2006

14 - FINI LES TRAVAUX

Non, on ne vous a pas abandonné...........ou alors oui mais si peu. Nous avons travaillé depuis quatre jours comme des damnés. Des forçats de la décoration. Nous avons fini hier de repeindre et nettoyer le nouvel appartement. Les propriétaires sont un jeune couple qui viennent de faire l'acquisition de l'immeuble. Pour le plus urgent, ils ont fait des travaux, mais hélas, le résultat n'est ni fait, ni à faire. Des badigeons plus ou moins convaincants de peinture, par endroit une simple sous-couche a du mal à dissimuler les dégâts qu'elle est censée recouvrir. Bref, si à la lumière artificielle, l'ensemble peut faire illusion, à celle plus dure de la réalité, l'histoire est très différente. Depuis mercredi donc nous courrons les magasins de bricolage. Notre guide montréalaise (oui, la féminisation des mots et la parité ne sont pas des vains mots) nous a considérablement facilité la tâche. Aussi bien en nous chauffant qu'en nous indiquant les boutiques à magasiner. Et pour le travail du soir, elle nous a apporté quantité de catalogues et de prospectus. Nous avons donc pu séléctionner nos fournisseurs. A ceci près que nous avons suscité l'étonnement, et le terme est bien faible et bien impuissant à décrire la sorte de stupeur paralysante dont nos interlocuteurs semblaient frappés, un certain nombre de fois. La cire murale est inconnue. Et quand j'ai parler de coller des pierres et des perles sur les murs, j'ai tout simplement été pris pour un fou. On m'a même dit qu'à part le ciment, rien ne pouvait fixer des pierres au mur. Alors effectivement, quand j'ai suggéré d'utiliser du silicone, j'ai vraiment pensé que là finissait mon séjour parmi les sains d'esprit !!! Mais bon, le résultat est là. Daniel a entièrement déneigé et déglacé l'accès avant et arrière ( puisque nous bénéficions d'un accès arrière dans une petite ruelle) de la maison. Rien n'avait été dégagé de tout l'hiver. Résultat : 20 bons centimètres de glace qu'il a fallu marteler au pic à glace. Merci encore Louise de nous avoir si bien outillé, en niveau, pic à glace, chiffons, règles. Louise C. est une maîtresse femme. Elle est méticuleuse et minutieuse. Parfaitement à l'aise avec toutes sortes d'affaires : du bricolage au travaux d'aiguilles. C'est une femme rigoureuse dans son travail, très organisée. Je peux vous dire que cela nous change. Habituellement, nous envisageons un ouvrage, faisons menues emplettes et finalement, en plein milieu du travail, nous apercevons qu'il nous manque telle ou telle chose. Pareille aventure ne saurait advenir avec Louise C. Elle fait la liste de tout l'outillage nécessaire. Prend toutes les mesures utiles, établit une liste de magasinage, prenant en compte l'aspect le plus pratique de l'itinéraire, programme la visite des points de vente susceptibles de convenir, puis entreprend les achats. Aucune surprise n'est plus possible. Aucun contretemps non plus. Pas de place pour l'à peu près, ni le changement d'avis. Nous avons évoqué avec elle le souhait de fermer la cuisine. Donc, nous avions prévu de faire poser une plaque de contreplaqué, munie d'une porte coulissante. Puis, parvenu au magasin de bricolage, nous avons changé notre fusil d'épaule : un peu trop compliqué à notre goût. Nous retenions donc une solution de rechange, et j'ai bien remarqué que Louise ne comprenait plus. Puis finalement, nous nous sommes dit "quittes à faire la dépense, on appele un ouvrier et il va nous monter ça en deux temps trois mouvements " Là, Louise elle comprenait plus du tout, du tout." Ben comment donc, tu as dit que tu voulais faire ça, comme ça, pis mettre ça là. C'est plus ça qu't'as dit pantoute ! "Mais n'allez pas croire que je me moque. Pas du tout, et bien au contraire. C'est réconfortant d'avoir près de soi quelqu'un d'aussi organisé. Bien plus que moi encore. C'est reposant. Même si parfois, je me fais l'effet d'être un gamin incapable. Mais elle est une source inépuisable de renseignements. Ainsi quand on a voulu poser une bordure pour séparer deux couleurs, elle a fait ses recherches la soirée précedente et le lendemain elle nous a amené chez Empire, LE magasin du papier peint. Où nous avons effectivement trouvé notre bonheur. Ma seule crainte est que nous la lassions à force d'amateurisme. Elle a un sacré caractère, et je pense qu'elle arrive assez à supporter tous nos travers !!
A l'occasion de ces achats, nous avons eu tout le loisir de bénir la simplicité du système métrique. C'est tellement plus façile que ce système anglais des mesures. Je pensais que je mesurais, par exemple, 6 pieds 13. Pantoute !! Je mesure 6 pieds et un tiers de pied et non 6 pieds et 13 pouces. En fait, les pouces sont des fractions de pied..........enfin si j'ai bien tout compris. Ce qui fait que quand tu prends tes mesures, il te faut convertir tes tiers, demis, quart et compagnie en pouces et en pieds. Bref, l'horreur totale. J'ai bien essayé d'intégrer le système, mais rien à faire. Louise C. m'a même conseillé :"parles en français, eux autres ils convertiront" Et depuis, c'est ça qu'on fait !!
Aujourd'hui, nous sommes partis chez IKEA, pas loin de l'aéroport de Dorval, enfin, aujourd'hui aéroport Pierre Eliott Trudeau. Nous nous y sommes rendus avec les deux Louise C. et G. . Nous y avons repéré ce qui sera notre lit, puis deux commodes et quelques autres petites affaires. Il y avait un monde là-dedans !! Mais nous avons aussi pu reconnaître l'universalité de la clientèle IKEA : jeunes couples branchés et l'habituelle cohorte de gays. Je ne sais plus si les phalanges sont plus importantes que les cohortes, mais le nombre en est impressionnant. A tel point que l'on se demande si l'on magasine son lit ou les accessoires que l'on y mettra dedans. Avantage : cela permet de contrôler son impact sur la gent homo. Trop absorbé par l'évaluation de ma côte, je ne me suis guère inquiété de celle de Daniel......... ça va : je plais encore !!! Warf Warf. Quand à lui, je viens de lui poser la question : il ne semble s'être aperçu de rien. Dois-je vraiment le croire ??
Sortant de là, le chariot bien plein (mais à notre décharge, je dois dire que Louise G. a elle aussi fait des achats, non mais !!), nous nous sommes rendus chez ADONIS. Un supermarché spécialisée en aliments et produits arabes. Méditerannéens en fait. On y trouve aussi bien les feuilles de vignes grecques, que les fromages français, les légumes d'Afrique, les gâteaux du maghreb, le pain libanais.......... . Un bonheur total. Mais un peuple !! Nous y avons fait quelques achats, nous avions les yeux partout. De rayons en rayons, nous nous interpellions, "eh t'as-tu vu les souvlakis ?" "Regardes, il y a du balsamique de Modène" etc. etc. . Vraiment très chouette la virée. On y retournera, c'est sûr. Sauf qu'il faut une voiture. Et là........., mais j'en parlerai un autre jour.
Mercredi nous faisons livrer le container. Nous avons hâte de nous retrouver dans nos meubles, avec tout nos petits riens qui font du bien au coeur. Ensuite, nous nous consacrerons exclusivement au magasin. Au fait, nous signons vendredi !
Demain je tâcherai de passer à Cartier pour prendre des photos.
La température est en hausse constante. Les journées sont de plus en plus belles et le soleil à la limite de l'insolence. Pour être franc, on trouve qu'il fait déjà chaud. Enfin, peut-être pas chaud chaud, mais réellement bon. Seulement 8° aujourd'hui, mais il n'y paraît pas. Les gens se baladent déjà en petit pull et Daniel a même travaillé en t-shirt hier, c'est dire. Sur Montréal, toute la neige a fondu, et c'est étonnant de voir l'herbe apparaître. C'est là que l'on réalise l'importance de l'hiver. Tout ce temps sans voir un brin d'herbe, que du blanc, du blanc et encore du blanc. Pour autant l'hiver n'a pas dit son dernier mot et rien ne met à l'abri d'une bonne bordée encore. Par contre, sur Québec, la neige perdure. En certains endroits, on ne voit toujours pas les fenêtres des maisons !! Et pourtant il n'y a que 270 kilomètres de distance.
Allez, on vous embrasse et on vous dit à bientôt.
Désolé d'avoir perdu les liens et les différentes infos qui figuraient sur le côté droit. J'ignore pourquoi tout cela a disparu et je bataille pour les rétablir..............si d'aventure quelqu'un s'y connaît, qu'il soit le bienvenu !!!

GLOSSAIRE :
J'ai décidé de ne plus revenir sur les mots que l'on avait déja vu. Ainsi Magasiner ben faudra exercer vos mémoires !
. Affaires : omniusage. Ça peut aussi bien désigner des objets, que des travaux, des matières. S'entend aussi dans l'expression :"T'as pas d'affaires à ça,... avec eux autres," tu n'as rien à gagner a faire ça, tu n'as pas d'intérêt à traîner avec ceux-là.
. Pantoute : un de mes préféré. Faut l'entendre celui-là. J'aime pas ça pantoute. Pas du tout. Est diffusée à la télé une publicité vantant les mérites de la bière Molson. La scène se passe au début du siècle. Une gang de gars reviennent du futur avec toutes sortes de produits inconnus à leur époque. Je passe sur les détails, mais pour l'essentiel des dialogues, voila ce que cela donne. Dommage qu'y ait pas l'accent.
-hey, v'la les gars qui r'viennent
-on vous ramene des choses pas mal bizarres
-(en exhibant un sachet de frites surgelées) ça, c'est de la patate, ç'a pas la vraie !
-ça, c'est du sirop d'érable, pas d'érable pantoute
etc etc.... un régal !!!
Mais peut-être vous demandez-vous où l'on prend nos informations pour ce lexique. Dans la vie courante bien sûr, mais également dans un feuilleton qui nous ravit. Ça s'appelle "François en série". L'histoire est loufoque au possible, mais surtout les dialogues sont fidèles au parler quotidien. On y entend des expressions, des tournures qui sont bannies plus ou moins du langage plus policé que l'on peut entendre par ailleurs, dans les commerces ou autres. Et ça fait du bien. Du reste, il y a une polémique qui comence à enfler içi. C'est au sujet des doublages. La plupart sont fait en France pour les films de langue anglaise, et ça commence à agacer les gens. Il y a même une une campagne publicitaire pour réclamer le doublage au Québec. L'autre jour, j'ai même entendu un petit garçon dire à sa mamie sans doute :"moi, je parle pas français, je parle le québecquois !" Edifiant !!

mercredi, mars 08, 2006

13 - FESTIVITES D'HIVER


Fait beau aujourd'hui. -3° avec un franc soleil. Les doudounes commencent à être bien trop chaudes. Et les vêtements plus légers sont encore en container. Vivement le 15 Mars : on commence à en avoir assez de rouler dans les mêmes fringues depuis trois mois...........non mais rassurez-vous : on les lave !!! Mais le container étant fait depuis Septembre, et comme nous voulions éviter de nous ballader avec des malles entières, il a bien fallu sacrifier au pragmatisme. Nous nous sommes donc rendus à la SAAQ, et avant que je me fasse reprendre, je dois rectifier une grosse boulette dite hier. Le renouvellement du permis ne coûtera que 50 $ pour les deux années..........à condition de n'avoir pas de points de pénalités, auquel cas, le coût monte jusqu'à 494 $. Vous me direz que ce n'est pas cher comparé à ce que vaut une assurance automobile en France. 494 $ font 360 euros (au cours du jour : le $cad baisse un peu !).Donc, nous voilà titulaire du permis nord-américain, puisque celui-ci est valable même sur les États. Nous discutions avec Daniel, sur le chemin du retour, que rien n'est gratuit. C'est assez étonnant de magasiner içi : au supermarché, quand tu fais ton épicerie, le sachet est facturé, dans les magasins de chaussures, les boîtes aussi, en revanche, il y a toujours le fameux spécial qui se cache quelque part, embusqué, prêt à se jeter dans les bras du consommateur attentif !! Par contre, je ne comprendrais jamais pourquoi un paquet de sucre dans le même type de contenant, de la même marque et de la même qualité est, au kilo, plus cher en conditionnement de deux kilos qu'en un !! Ça, ça me défrise ! Rien n'est gratuit, mais finalement, ça ne coûte pas grand chose non plus. Et puis, il y a toujours un moyen pour sauver un peu d'argent : rapporter les canettes ou les boîtes de bière, les bouteilles en plastique..... ! Même si on laisse ça à d'autres : franchement, se trimballer 5 kilos de bouteilles pour gagner 0,05 $ de la bouteille.......... !!!
Nous avions rendez-vous avec Louise C. (je précise, car il y a aussi une Louise G.). Hélas, et c'est de ma faute, je lui avais dit :"rendez-vous à l'appartement à 14.30" sans lui préciser quel appartement. Du coup, la pauvre, elle s'est rendu tout d'abord à Resther. Ne nous y voyant pas, elle est partie à Saint Denis où elle a fait chou blanc aussi. En désespoir de cause, elle est partie pour Cartier où, par un heureux hasard, je l'ai aperçu au travers de la fenêtre. Comme elle le dit :"on ne sait plus où vous trouver". Nous non plus : nous avons du courrier qui arrive un peu à toutes les adresses ! Mais bon, encore une quinzaine de jours et tout rentrera dans l'ordre. Nous sommes partis ensuite magasiner les magasins de bricolage. Nous ferons d'autres excursions ensuite, mais déjà nous avons pris la peinture, histoire de commencer. Hum, tout cela devient bien excitant !!
Depuis longtemps je voulais vous parler des animations qui se déroulent à Montréal en hiver. Toutes sortes de festivals ont leur place, mais l'une des plus importantes manifestations reste le Festival des Lumières. Vous pourrez en trouver le lien dans la rubrique LIENS à droite. Je vous en conseille la visite. Il se passe toutes sortes d'animations, festival de rues, patinoire évidemment, feux d'artifices, expositions, découvertes du patrimoine, les nuits blanches, des concerts..... bref, toutes sortes de choses qui prêtent bien à la joie. L'hiver est loin d'être triste et morne. Nous n'avons hélas

pas profité autant que nous l'aurions voulu, mais il n'est pas toujours façile de se motiver à sortir. J'avoue, plus qu'une tendance, une prédisposition à me montrer casanier à outrance. Ce qui pose tout de même pas mal de contretemps malheureux. Par exemple, nous voulions voir "Le promeneur du Champ de Mars" car nous l'avions raté à sa sortie en France et qu'il se jouait au quartier latin. Et que pensez-vous qu'il advint ? Eh bien oui, nous l'avons encore raté, et par ma faute. J'en conçois quelque honte..............Hum, ah bon ?


Ainsi, j'avais pensé qu'il serait amusant de participer au rallye qui se déroulait dans la ville souterraine, (enfin quand je parle de rallye, je veux dire une course à pied......c'est grand, mais tout de même !) histoire de l'envisager sous un autre angle, désertée de ses chalands et les restaurants et magasins fermés..............heureusement que mes affaires de sport sont dans le container : cela m'a donné un excellent prétexte pour me défiler ! Le soir, jusqu'à tard, les gens vont patiner sur les innombrables patinoires extérieures que compte la ville. La location des patins y est modique : 6 $ et l'accès à la patinoire est gratuit. C'est très populaire bien sûr. Je n'ose encore m'aventurer sur ces lames. Mes souvenirs en matière de glisse sont de nature à me rendre plus que prudent. Et pourtant, j'avoue mon désir de m'y risquer. Daniel lui est partant, mais étrangement, à chaque fois que je le lui ai proposé, il a décliné l'offre. Peut-être n'est-il pas non plus très chaud ! Sans doute a t-il besoin d'un peu plus que d'encouragement, mais d'un partenaire de glisse..... Hum, il va falloir que j'en parle aux Louise !!

Nous avons reçu une lettre du bout du monde aujourd'hui : notre amie Marie-Josée de Tahiti. Elle nous apprend qu'elle se rendra à New-york à la fin de ce mois-ci. Quel dommage ! Pour une fois que nous sommes si proches, et nous ne nous verrons pas. Je le regrette réellement. L'occasion de la voir est plutôt rare et le temps que je lui écrive et qu'elle me réponde, je crains fort que son séjour sera passé. Mais je vais tenter tout de même. Cela vaut pour vous : si d'aventure vous vous rendez du côté de New-York, le Connecticut, le Maine, bref les états limitrophes du Québec, voire même de l'Ontario, prévenez-nous : 600 kilomètres sont vite avalés en avion.

Voilà, la journée est finie, ou devrais-je dire s'entame (il est 2.30 am), et durant que je rédige, de petites boîtes de dialogues s'affichent m'informant de l'arrivée de messages. Certaines ont donc ouvert leur petit cadeau.En ce moment précis, il est 8.30 en France, la journée commence pour vous, et je vous imagine dans vos occupations, à votre travail. J'ai passé une bonne partie de ma soirée et de ma nuit à envoyer à chacune de vous une carte pour votre journée. Nous sommes le 8 Mars et c'est la journée de la Femme. En arrivant à vos bureaux, vos ateliers, vos domiciles, une pensée de nous deux vous y attend...........et cette idée me plaît !

Mesdames, on vous embrasse et on vous chérit.......Messieurs, on vous regrette !!

GLOSSAIRE : (Ah bon, parce que tu leur expliques comment on parle nous autres ? s'est étonnée Louise C. quand je lui ai parlé de ce glossaire aujourd'hui. Maudit français ! s'est-elle esclafée !) Mais non Louise, je vous niaise pas ! Je vous fais aimer !! Ou plutôt, j'espére y contribuer.

. États : vous aurez bien compris qu'il s'agit des états-unis. Etrange, mais les américains et les canadiens, c'est pas l'amour fou fou fou !! Tant s'en faut.

. Magasiner, magasinage : faire son shopping !! Dites ça pour rigoler içi, vous vous faites fusiller sur place.

. Épicerie : on l'a déjà vu, faire les courses alimentaires

. Sauver : économiser

. Niaiser, niaises-moi pas : te fous pas de moi. Dire des bêtises, faire des niaiseries. Prendre pour une bille.

lundi, mars 06, 2006

12 - SALON DU CADEAU




Eh bien non, on vous a rien acheté. Et toc !! Non, mais. Qu'avez-vous fait pour nous, hein ? Bon, bien sûr, vous venez assez régulièrement sur le blog et on vous en remercie beaucoup : on n'a pas l'impression de travailler pour rien comme ça. Pis surtout, on se berce de l'illusion que si vous fréquentez ce journal, c'est peut-être aussi en raison d'un attachement pour nous. Et nous aussi on vous aime ! Ça fait combien de temps que je vous ai pas dit que vous nous manquiez ? Pas une seule fois encore ? Non, vous êtes sérieux ? C'est que voyez-vous, une certaine pudeur, me venant de mon éducation austère et bourgeoise, me retient de trop dévoiler ce genre de choses. Quant à Daniel, c'est bien simple, pour s'empêcher de verser des torrents de larmes il n'ose pas même s'approcher du clavier pour pitonner. Que ces larmes lui soient tireées par le manque affectif ou la difficulté de la tâche dactylographique, je ne saurai le préciser !! Mais non, je vous blague, va !! Vous nous manquez, c'est vrai. Tiens, pour vous le prouver je suis même prêt à sacrifier ma portion de poutine. Et Dieu sait si j'aime ça !! Désolé, Diane !! Et Merci à Germain et à Nina de m'avoir appuyé sur ce coup-là l'an dernier. Sauf que des Ashton, j'en n'ai pas trouvé sur Montréal !!

Ça fait joli non ? Moi, ça m'a bien plu de voir le nom de la société imprimé de la sorte : ça fait vrai !! Now, it's real ! J'avoue que ce matin, en s'y rendant, j'étais pas tout à fait sûr qu'on puisse rentrer. La société est toujours en cours d'immatriculation et, si ce n'est qu'il fallait que nos deux noms apparaissent sur la liste des administrateurs ou des actionnaires de la société, il n'y a pas eu de problème particulier. J'ai bien fait d'amener tout le dossier. Je préfère en avoir trop que pas assez. C'est pas ma faute, c'est comme ça. Ecoeurant c'que j'ai été fin, là ! Donc, nous avons passé notre journée là-dedans pour faire le tour des fournisseurs potentiels. On en a trouvé quelques-uns. Mais nous avons une chance qui ne se dément pas. Nous avions repéré sur le salon Maison et Objets à Paris deux fournisseurs avec qui nous voulions absolument travailler. L'un est en Allemagne, bien que luxembourgeois d'origine, l'autre est une société française. Depuis Septembre, le temps a passé, et la semaine dernière, nous recontactons, via mail, ces deux entreprises et nous apprenons qu'elles ont désormais des agents et des distributeurs sur Montréal !!!!! C'est beau, ça nous convient bien. Nous sommes donc redirigés sur ces distributeurs. Pour l'un, il cherchait justement quelqu'un sur le secteur où nous nous installons (encore que c'est pas fait c't'histoire là, mais je vous en parlerai plus tard !!), et pour l'autre, c'est par elle que nous apprenons qu'il doit se tenir à Montréal du 05 au 08 Mars le Salon du Cadeau et elle nous y donne rendez-vous. "Vous inquiétez pas, si on vous laisse pas entrer, rejoignez-moi sur mon cellulaire et je viendrais vous chercher !" Donc, on se retrouve sur son stand et là, bingo ! Non seulement, on y retrouve les produits que nous avions vu à Paris, mais en plus, bien d'autres choses que nous avions prévu de faire tels que : des chocolats (fameux je vous assure, on les a goûtés, chocolats belges SAXON, dans des petites présentations mimi tout plein), bijoux et montres fantaisies, sacs à mains fantaisie et quantités de petites choses bien sympathiques !!!Pour autant, il ne s'agit pas de tout acheter, mais au moins on est tranquille pour un certain nombre d'articles. C'était une bien bonne journée finalement. Reste que nous avons un autre salon, bien plus dans notre secteur, qui se tiendra au stade Olympique en Avril ( du 11 au 13), et sans doute, prendrons-nous la décision de faire Maison et Objet en Septembre. Nous aurons sérieusement besoin de nous démarquer de ce que tout le monde fait.Nous sommes européens, ce serait une hérésie de taire cette différence, non ??!!

Demain, nous avons rendez-vous à la SAAQ, ensuite nous rejoindrons Louise, l'une des deux !!, à l'appartement. Nous lui montrerons ce que nous cherchons en matière de déco, ainsi elle pourra nous donner ses avis et nous dire où on peut trouver ce dont nous aurons besoin. La semaine risque de passer très rapidement, et se peut, je n'aurais pas le loisir de tenir ce blog à jour...............ne nous en veuillez pas trop !!! Les journées sont bien remplies. Il faut dire que nous avons hâte d'ouvrir aussi. Pour l'instant nous dépensons pas mal d'argent, et pas forcément pour le plaisir (la moindre démarche est payante, et en ce qui concerne les banques....soyez heureux de payer vos chéquiers : commander 50 chèques me coûte 25 dollars, à ce prix là on fait bien attention quand on les remplit. Déja que j'ai du déchirer les 10 que j'avais rempli pour les loyers, cause que j'avais rempli l'intitulé de la somme sur deux lignes au lieu d'une seule !!! Coût de la boulette,( vous cassez pas la tête, Môa j'ai compté de suite le montant des dégâts) : 2.50 $. Nous avions pris un forfait 20 transactions/mois au coût de 5 $. Ça nous semblait bien, sauf que tout mouvement est une transaction. Paiement avec carte = 1 transaction, virement = 1 transaction, consultation de solde = 1 transaction, retrait = 1 transaction, toilette = 1 transac....... heu non,ça c'est encore gratuit. Ça va bien que nous avons deux comptes, donc droit à 40 transactions et nous laissons sur nos comptes courants plus d'une certaine somme ce qui fait que nous ne payons pas les 10 $...... Mais si nous passons les 20 transactions par compte, alors nous paierons des frais en sus. A ce tarif là, ils peuvent effectivement rémunérer les comptes (2%, je pense pas que ça risque de mettre la Banque Nationale du Canada à rue !!) Et attendez, nous sommes allés ouvrir le compte commercial, et là je pense qu'on touche au meilleur :

. ouverture de compte : 25 $

. chèque débit ou crédit, virement : 0.85 $ each

. transaction éléctronique ou automatique : 0.80 $ each

. dépôt billet ; 1.90 $/1,000 $

. dépot pièces : 1.90 $/100 $

. chèques : 0.16 $ par item. Et je vous fais grâce du reste.Vous vous plaignez encore de ce que vous payez en retirant votre argent au guichet plutôt qu'au distributeur ? Théoriquement ceci devrait vous avoir convaincus que vous êtes assez bien lotis tout de même, non ? Vous aurez bien sûr compris ce que nous allons faire : garder le liquide avec nous et payer le plus possible en argent. Je connais certains malins qui flairent déjà l'opportunité d'arrondir les fins de mois...... hé hé, escrocs va !!! Mais bon, on a eu la même idée je pense !!

GLOSSAIRE :

. pitonner : taper sur le clavier, mais aussi allumer l'interrupteur. Piton = bouton. Pour faire passer la séquence piéton à un feu tricolore, on pésera sur le piton de la lumière.

. poutine : une schnegereï bonne en maudit. Z'êtes pas plus avancé la hein ! J'avoue avoir pris un malin plaisir à mélanger un peu de notre façon de parler en Lorraine, même si je ne suis pas sûr de l'orthographe de "schnegereï". En fait, il s'agit d'une sorte de sauce à l'arôme indéfinissable, et sans doute vaut-il mieux qu'il le reste, mêlé d'éclats de fromage "schkroung schkroung" (ça ressemble à du caoutchouc en bouche) qu'on verse sur des frites. Ça nourrit et c'est plein de saveurs comme que j'aime !! Voyez qu'on est pas du tout sur la poutine niçoise et cagnaise : cette sorte de purée d'alevins, beuouah !! Maintenant, "schnegereï" c'est plutôt des sucreries, mais ça prend aussi le sens de cochonneries qu'on aime bien. Quant à bonne en maudit, faut-il vraiment que je l'explicite sans insulter votre intelligence ? Maudit lui donne le sens d'extraordinaire, de "diablement". Mais "maudit" s'emploie autant en positif qu'en négatif.......n'est-ce-pas, maudit français !! Et là, c'est particulièrement dur et insultant.

. Ecoeurant : Tout le rebours justement. C't'écoeurant c'qu'il est bon !

. Fin : ou c't'écoeurant c'qu'il est fin !! Intelligent, doué. Parfois entendu avec une certaine ruse ou malice.

. Beau : c'est bien. Et Seb c'est mieux je sais, mais bon ! C'est correc !

. Rejoindre : se contacter, quelqu'en soit le moyen. On dira aussi Communiquer. Par exemple : pour tels renseignements, communiquez avec untel. Rappeler un correspondant qui a cherché à nous joindre se dit "retourner un appel".

. SAAQ : me suis jamais autant servi d'un "q", même si..... . Entre la RAMQ, la RRQ, le REQ, le NEQ, la SAQ, maintenant la SAAQ : Société des Assurances Automobiles du Québec. Très malvenu de manger le "A" (ou plutôt en l'occurence de le boire !) et de passer à la seconde en sortant de la première. ( SAQ = Société des Alcools du Québec). Donc, la SAAQ est l'autorité qui délivre le permis de conduire. Enfin, délivre, moi je dis vendre. Ah ben oui, pour moi, la licence va coûter 46 $ valable du 07 Mars au 30 Novembre 2006. Pour Daniel, elle coûtera 87 $ du 07 Mars au 30 Novembre 2007. La raison en est que la licence est valable pour deux ans. Mais elle doit être renouvellée en fonction de l'année de naissance du titulaire. Etant né en Novembre d'une année paire, et comme nous sommes une année paire, ma licence devra se terminer en Novembre de cette année. Autrement dit, en Novembre je devrais payer une centaine de dollars pour les deux prochaines années. Daniel étant né en Novembre d'une année impaire, sa licence courra jusqu'en Novembre 2007. Vous je sais pas, mais moi ça m'évoque furieusement du commerce c't'histoire là. Bon, il faut dire que l'assurance automobile est incluse dans ce prix. Finalement, c'est pas si pire !!

. Item : article ou pièce.

mercredi, mars 01, 2006

11 - L'OISEAU BLEU


Bon, ok, tout d'abord pardon. Oui mais....... Oui mais c'est pas de notre faute. Même que si on avait eu le choix, ben on aurait pas voulu. Donc, nous avons perdu notre connexion internet Vendredi dernier. Le jour où justement nous attendions la confirmation d'enregistrement de la société au fédéral pour pouvoir ensuite l'enregistrer à la province. Vous n'y comprenez rien ? Rassurez-vous, même moi, après que le comptable m'ait expliqué trois fois, je ne parvenais toujours pas à faire la différence entre les deux instances, et surtout le caractère de la société. Mais, maintenant tout va bien, et j'ai tout compris......ce qui explique que je prenne un grand plaisir à vous voir patauger dans ces subtilités ! Warf Warf !! Enfin, bref, nous avons donc retrouvé cette connexion pas plus tard qu'aujourd'hui, alors que nous avons remédier à ce manque. Louise, encore mille merci. Crois-moi, l'épisode "recherche imprimante et connexion internet désespérement" pas prêt de le revivre, le gaillaud ! (Ah, je vous sens troublés là, hé hé !)
Donc tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Oui mais...... (Je sais, je redonde, et alors ? ) Vendredi, ou bien était-ce Jeudi, je ne sais plus et au fond ce n'est pas si grave, et surtout, ça n'enlèvera hélas rien au kafkaïsme profondément enraciné dans l'âme, (que dis-je l'âme : donne t-on des perles aux cochons ?) ou les gènes des honorables et omnipotents et si puissants et si infiniment intelligents, magnifiques, supérieurement évolués employés des postes françaises. Pardonnez-nous d'exister, vils insectes putrides que nous sommes !! Car, je suis désolé, mais ça ne vient pas de moi, c'est pas possible. Même si, je le reconnais, je suis venu au monde dans une période de rationnement et conséquemment, je n'ai pas été équipé de toutes les options (intellect moyen, gueule moyenne, ambition moyenne, taille éxagérement grande, mais fallait compenser c'est pour ça), mais franchement, je vous laisse juge et vous me direz vous-même.
Je me lève d'assez bonne heure, histoire de ne pas perturber cette illustre engeance durant sa pause café, puis sa pause cigarette, et ce, juste avant sa pause déjeuner. Vous remarquerez tout de même que l'on cherche à combattre les ravages de l'obésité.......et si on chassait le manque de rentabilité ? Mais, je digresse, je digresse...c'est le cas de le dire !! Vous aurez également remarqué (rien ne vous échappe, vous avez l'intelligence aiguisée vous, ainsi que l'ouïe fine et le regard clair !) qu'étrangement, ce genre de discussions m'incombe toujours : Daniel ayant par malheur toujours une affaire de quelque importance à régler en ce même temps ! Etrange, étrange........devrais-je m'inquiéter ?
11.30, je juge l'heure propice pour engager l'échange (comme en escrime, et il est vrai que c'est une passe d'armes à laquelle je ne m'étais hélas pas préparé). N'oubliez pas s'il vous plaît, et n'en rabattez pas à mon courage !, qu' 11.30 à Nice, signifie 5.30 du matin à Montréal. Se lever de si bonne heure, rien que pour s'arracher les derniers cheveux qui me restent, voilà qui laisse pantois et confine à un raffinement dans le masochisme qui provoque une certaine admiration non ?
"- Bureau de poste Nice Lympia"
Ouille ! m'apensais-je. J'ai reconnu cette voix gutturale. Elle appartient à une sorte de chose assez indéfinie qui ressemble d'assez loin à une grosse courgette chapeautée d'une fleur fanée. Je ne plaisante pas. Et encore, je ne vous dépeins pas même la chevelure de geai qui n'en finit pas de gémir. C'est environ rendu à ce stade d'aberration capillaire que j'ai tranché dans le vif et dans mes cheveux. Ceux qui m'ont connu à cette époque me comprendront !
Bref, je revois le visage éteint et le regard torve, le bedon bedonnant, et toujours en avance, qui appartiennent au préposé.
- Bonjour. Voilà, je vous appelle concernant un contrat de réexpédition de courrier que j'ai souscris et qui court jusqu'au 1° Juillet de cette année.
-AAAhhhhh.........(J'ai tout de suite compris que j'aurais du mal, que je ne parvenais pas à l'intéresser et que face à une entrecôte "Maître d'hôtel",je ne ferais pas le poids)
- Oui, il s'agit d'un contrat international. Or, il se trouve que je déménage à la fin du mois, et j'aimerais procéder à la modification de l'adresse de réexpédition.
-Ouh là là !!.......(Quand je vous disais que j'aurais du mal, hein ? Voyez ? Ça a pas tardé)Ben faut que vous veniez au guichet.
- (Moi, candide) Ah bon, mais c'est pas possible là. Je suis présentement au Canada.
- Ouh là là, au Canada !! Ben Y peut rien faire alors. Faut qu'y vienne au guichet.
- Mais enfin, il ne serait pas possible de modifier cette adresse, quitte à ce que je vous faxe une copie de ma pièce d'identité ou quoi que ce soit d'autre.
-Ben non, faut que vous veniez. Il faut que vous fassiez un autre contrat.
-Mais si on modifie simplement l'adresse.....
- Ah, ben y vont pas être contents au tri !
-HEIN ? QUOI ? Mais enfin, qu'ils collent une étiquette qui porte une adresse ou qu'ils collent une autre étiquette qui porte une autre adresse, je vois pas ce que ça va changer. Et puis, j'ai quand même payer pour ce service.
-(Là, j'ai définitivement acquis la conviction que nous ne venons décidement pas de la même planète. Pire, même, c'est une race à part. Des mutants !! Autant dire des monstres. Jugez !)
-Ben oui, mais vous comprenez, il faut que ça parte à la première adresse pour revenir pour qu'on puisse faire le deuxième envoi !!!!! Ils vont pas être contents. Vous avez pas quelqu'un qui peut le recevoir içi ?
Là, quelque chose m'échappe. Soit, le courrier est réexpédié.......en même temps que la personne qui ramasserait le courrier au Canada pour pouvoir ensuite revenir en France et nous le renvoyer. Hypothèse I. Soit le courrier, reçu à notre adresse actuelle à Montréal, doit repartir en France, afin que mon nouveau contrat de réexpédition qui comporterait la deuxième adresse, puisse prendre le relais, Hypothèse II. Soit je suis un con fini qui ne comprend rien à rien et n'a plus qu'à s'aller jeter dans le St Laurent gelé. C'est une autre possibilité. Vous vous rappelez quand je vous disais avoir été assemblé à l'économie ? La preuve.
Mais Son Immensité Préposé I° a senti qu'il me restait un reste de rebellion qu'il convenait de totalement éradiqué, à tout jamais, sans espoir de retour. Car :
- Mais il faut que vous veniez au guichet pour souscrire un nouveau contrat !!!!
Une incoercible envie. La notion même d'Incoercible m'avait toujours paru inconcevable, littéralement. Là, c'est fini. Une incoercible envie de huler, voire pire, je comprends parfaitement maintenant.
- Attendez ! Vous êtes en train de me dire que mon premier contrat est à jeter aux orties, alors même que le service a été payé pour 6 mois et qu'il n'aura pas été honoré, non seulement, mais encore que j'en souscrive un autre pour un même montant. Et finalement que pour pouvoir avoir le plaisir de balancer 30 euros par les fenêtres, il m'en faut dépenser encore 600 pour le billet d'avion qui m'aménerait à votre guichet, c'est bien ça ? Et vous vous étonnez qu'on parle de vous privatiser ? Ça s'appelle marcher sur la tête ça !!
- C'est pas la poste qui vous a demandé de déménager!!
Effectivement, mais on comprend mieux pourquoi des gens le font. Moi, que voulez-vous, devant tant de connerie, je reste sans voix. Je pensais que l'on avait fait le tour de l'ignorance, l'étroitesse de vue, le fonctionnarisme......je me trompais. Toutes les années, on en promeut de nouveaux, qui sait peut-être en espérant qu'ils surpasseront leurs aînés dans l'obscurantisme !!
Voulez-vous que je vous dise ? Nous sommes très heureux d'être içi. Le service en administration est un havre de paix et de courtoisie en comparaison. Jusque et y compris aux Douanes. Nous y sommes allés, et le déménageur ne nous avait pas envoyé le manifeste. La préposée a pris le temps de chercher les coordonnées du correspondant, m'a laissé lui téléphoner et a indiqué son numéro de fax afin qu'il envoye sur le champ le papier manquant. Vous avez dit "Service" ?
Mieux que ça, après cette malheureuse expérience, après l'acceuil "petit esprit" du personnel consulaire français à Montréal, nous sommes résolus à demander la nationalité canadienne en temps utiles. Cela ne changera rien sans doute, mais quitte à être le sujet de quelqu'un, autant savoir à qui l'on prête allégeance. Combien que ça puisse me coûter d'être le fidèle sujet de sa Majesté Britannique.........jusqu'à la révolution québecquoise !!

GLOSSAIRE :
. Gaillaud : bicolore, car je ne sais pas vraiment si le terme est "pure laine" ou pas. Entendu dans un restaurant médiéval (à voir absolument durant votre séjour içi. Faut dire qu'y en a une platrée de restau thématiques à faire) Donc, je sais pas trop si c'est du cru ou pour faire style ancien français. Gaillard, bonhomme.
. Pure Laine : Se dit des québecquois de naissance. En ce moment, il y a une série qui en traite. Je m'attendais à quelque chose de plus polémiste, mais c'est plutôt consensuel. Selon la rumeur, aborder le sujet est déja une belle avancée. Ah bon ?