samedi, février 25, 2006

10 - ARTHECANADA, Inc.


Voilà. La société ARTHECANADA, Inc. vient de naître. Elle a pour président Daniel et est une société fédérale. Le nom est déposé et protégé pour l'ensemble du territoire canadien. On a préféré payer un peu plus de droits, et poser les jalons d'une éventuelle extension. Non pas que nous ayons véritablement l'intention de fonder une enseigne du style Mc Donald's.........encore que, à priori, nous n'avons rien contre le fait de gagner de l'argent. Cela nous permettrait même de nous rapprocher de vous. On plante le décor et l'on rêve un peu : nous parvenons à conduire une affaire rentable, à multiples points de vente (Montréal, Québec, Toronto, Vancouver, Ottawa). Nous y installons des gérants et nous nous partageons une partie de l'année à gérer l'affaire et l'autre partie en Europe, à faire les achats de collection et à se mettre au vert en Dordogne. Possiblement du côté de Sarlat ou Brantôme. Ne serait-ce pas idéal ?
Nous avons visionné un cd de photos prises durant notre dernier séjour à Gavarnie et Beynac. Revoir ces si beaux paysages, se remémorer les ambiances, les couleurs, les saveurs, tout cela a éveillé la nostalgie. Sans doute le premier coup de blues depuis un mois et demie. Mais, les tracas dans lesquels nous nous débattons, nous empêchent fort heureusement de trop s'apesantir sur nos émotions. Ah, les vertus thérapeutiques du travail !!!
En haut de page, le logo probable de la société. Nous discutons encore pour le définir exactement. Les caractères seront en fait turquoise ou vert sur fond chocolat. Le "T" central doit être lui aussi d'une autre teinte. Quant aux "ailes" ce chaque côté, il n'est pas sur que nous les conservions, même si nous trouvons que le logo paraît plus fini avec. La gamme des couleurs sera toujours sur fond chocolat, mais les couleurs pourront changer et être turquoise, vert, fuschia ou orange.
Une fois de plus, nous attendons vos commentaires.
Jean-Philippe, concernant les puces, en dehors du ministère du Tourisme du Québec qui nous a autorisé à installer un hyperlien vers le site BONJOURQUEBEC (qu'il en soit remercié), nous attendons toujours celles de la ville de Montréal et des organisateurs du Festival Montréal en Lumières. Je ne peux donc que vous conseiller de visiter ces deux sites, et particulièrement le second qui offre une description très complète des festivités d'hiver de Montréal et des photos absolument magnifiques. De bien beaux moments.
Demain, je vous parlerai d'un animal fabuleux : l'oiseau Bleu.

vendredi, février 24, 2006

9 - 2025 Mont Royal

Ma kesako encore ? 2520 Mont Royal ? Est-ce que nous avons changé d'appartement encore ? Sommes-nous atteint de déménagite aigüe ? Avons-nous les créanciers à nos trousses ? Ben non !! Ce n'est que l'adresse du magasin. Et oui, lui aussi est trouvé. Nous attendions la confirmation, là aussi depuis Samedi. Mais en l'occurence, c'est la mairie qui pose problème. Je sais, je sais, vous allez dire que je suis tout de même un peu léger dans ma tête (et alors, j'ai toujours cru que c'est ce qui vous plaisait et vous rassurait chez moi !! Me serais-je trompé ? ), mais moi j'y vois tout un symbole. Suivez-moi bien, je vous préviens : ça décoiffe, moi évidemment je n'ai plus ce problème.......ce qui pourrait expliquer pas mal de choses non ? Donc, primo, nous habiterons rue Cartier, référence à l'inventeur du Canada. Secundo, nous opérerons une affaire rue du Mont Royal, la montagne (oui oui, elle fait 300 mètres de haut, mais c'est ainsi qu'on l'appelle !) qui a donné son nom à la ville (Mont Royal = Montréal en français du 17°. Un peu d'histoire, la ville a été fondée le 17 Mai 1642). Tertio, et vous aurez du mal à le croire, le local que nous reprenons fait clairement référence à l'une des caractéristiques de notre région de provenance : le soleil, et si j'osais je dirais même qu'il désigne

notre région. Regardez un peu mieux l'enseigne du magasin adjacent (désolé, vous ne pouvez agrandir directement la photo. Il faut l'enregistrer et l'ouvrir) : Claude de France.....Et quelle est la ville la plus ensoleillée de France ?

Bon, ok, vous me direz que c'est un peu tiré par les cheveux. Rappelez-vous tout de même que je n'en ai plus guère, ce n'est donc pas le genre de détail susceptible de m'arrêter. Et puis quand on a besoin de se sentir plus secure on se rattrape un peu à tout ce qui passe.

Donc, si nous avons connu quelques retards dans l'avancement de cette affaire, cela vient que s'il est vraiment trés façile de créer une société,( je vous jure, même moi qui n'y connais rien, j'ai compris. C'est dire !!), par contre, pour partir une affaire, ça se complique pas mal assez. L'inconvénient est que la nature du bail n'est pas défini par le propriétaire des murs, mais par un service de la ville. On appele cela le zonage. En gros, ça dit ce que vous pouvez opérer comme magasin dans tel ou tel secteur. C'est un service très au point. Le préposé dispose d'un plan informatique très précis des bâtiments commerciaux de toute la ville, des renseignements sur le locataire, le type de commerce et même de photos de l'établissement. En revanche, il faut faire une demande de zonage très précise. Un bar rentre dans une catégorie, et une brasserie dans une autre. Un fast-food n'est pas un restaurant, mais un salon de thé lui l'est. Mais il peut également être une épicerie. Le hic, c'est que vous pouvez fort bien avoir les autorisations nécessaires pour un fast-food, mais pas pour un restaurant car vous ne disposez pas du bon zonage. Et c'est là que le bât (bât, vous comprendrez une fois rendu dans le glossaire !) blesse! Car, voyez-vous, sur cette avenue du Mont Royal est un moratoire sur les restaurants. Ils n'en veulent plus, y'en a trop, fini basta, on arrête !! Ou alors, il faut être à plus de 25 mètres d'un autre restaurant. Quand vous viendrez, vous le verrez : c'est impossible ! Et rappelez-vous que le salon de thé est en zonage restaurant..... ou épicerie. Mais pour l'épicerie, nous serions limités à trois tables et douze places. Ridiculement petit le salon de thé, hein ? Qu'elles soient assises ou debout ne change rien à cette mathématique. Douze reste douze, allez circulez, au suivant.

Donc, dans ce prédicament, (non non ça c'est bien français, désuet j'en conviens mais pas québecquois.) nous avions entamé d'autres recherches.......qui ont abouties. Ah ben oui ! Celui-là situé sur St Denis, (s'il faut encore des coïncidences, les royalistes s'il en est encore un peu connaissent le fameux cri des rois de France : Montjoye et St Denis, et je rappelle que Daniel, à défaut d'être roi est baron. J'adore les puzzles alambiqués, vous en doutiez !) fait 2400 pc sur trois niveaux, mais seuls 1600 sont véritablement exploitables, rien à refaire à l'intérieur, même au niveau déco il peut rester en l'état. Une terrasse privée et arborée à l'arrière pour y mettre quelques tables, sur une des artères les plus achalandées et branchées de Montréal. Un petit bijou en fait, pour 4250$ le mois. Pour info, celui du Mont Royal fait 1200 pc, sur un secteur en devenir (projet de mise en zone piétonne, nombreuses manifestations à l'année longue), toute la décoration à revoir, équipement climatisation à faire pour 3800 $ le mois. Donc, notre choix était quasi arrêté pour ce petit bijou ci-contre (Eh non, Harry Potter et le sorcier du Seigneur des Anneaux ne resteront pas : ils sont à vendre aussi !). Jusqu'à aujourd'hui 16.00. Heure à laquelle nous avions rendez-vous avec Artimon, le propriétaire du Mont Royal. Nous lui avions fait part du problème de zonage. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais il a réussi à obtenir l'accord du président du Syndicat commercial du quartier, qui s'est assuré l'appui de la personne en charge des attributions des zonages à la ville afin de nous accorder une autorisation exceptionnelle. Nous allons donc déposer un permis d'atelier afin de pouvoir ouvrir très rapidement et ensuite nous présentons le projet en entrevue à un comité d'attribution qui délivrera l'autorisation d'exploiter un salon de thé hors zonage. Ça vous paraît compliqué ? C'est pas une impression, et pourtant j'ai simplifié. Attendez que je vous parle de la comptabilité et des salaires. La contrainte étant que nous devrons observer un bon nombre de restrictions afin que, le jour où nous cèderons, il ne se puisse pas monter un restaurant à notre place. Sur les rangs, pour ce local, il y avait une chaîne de boulangerie, une enseigne de fast-food "Subway" et nous. Grâce à Artimon, à qui notre projet plaît beaucoup par sa nouveauté, son originalité et surtout le fait que nous ne sommes pas des fast-fooders, qui a pesé de tout son poids (Et ce n'est pas rien, il est les "Fruiteries Valmont". Un poids lourd sur Montréal), nous touchons au but. Et oui, mais..........vous vous souvenez du deuxième local sur St Denis ? Ben, nous aussi. Et nous, nous l'avons vu ! En fait, nous envisageons la possibilité de prendre les deux. Ils ont chacun leurs différences, une clientèle qui leur serait propre : plus locale sur Mont Royal et plus en recherche de nouveautés. Plus touristique sur St Denis et une clientèle plus branchée, aisée, mais pour qui faire ses emplettes sur Laurier est un peu trop bourgeois-coincé. Par ailleurs, cela permettrait d'occuper le terrain et de vérouiller le secteur par rapport à certains de nos fournisseurs (Je pense notamment à deux d'entre eux, dont nous devons voir les agents la semaine prochaine, et qui fonctionnent par exclusivité sectoriale. Un peu trop fourre-tout à mon goût. Demander explications !!) Nous craignons que notre concept fasse des envieux qui auraient les moyens de l'imiter. Nous pensons que le risque est modéré, même si la réalisation va mobiliser les deux tiers de nos capitaux et qu'il faut courir la chance. Nous faisons inscrire une clause de sous-location dans les baux commerciaux. Ainsi, si nous voyons que l'affaire périclite, nous pourrons nous désengager, quitte à trouver un locataire pour reprendre le bail jusqu'à son terme. Nous avons négocié un bail de trois ans, Artimon n'ayant pas voulu descendre sous ce seuil. Il semble être une personne sincère et honnête, doué en affaires, cela se voit dans l'instant. Pour le reste, il est ouvert et direct. Ainsi qu'il nous la dit, même si il faut rester prudent, rien ne doit être un problème, ni pour vous, ni pour moi, dès l'instant que l'on en discute. Une solution se trouve toujours entre deux personnes dont les intérêts sont communs. Alors, et vous, des conseils ?

GLOSSAIRE :

. Opérer : voilà que je ne sais plus parler français, je peine à traduire. Exploiter,

. Secure : et donc Insecure, rassuré ou inquiet,

. Partir une affaire : débuter, monter une affaire,

. Zonage : il s'agit en fait de la nature de l'exploitation. Invraisemblablement pointilleux et précis. Par exemple nous devons demander au minimun quatres zonages, dont un d'antiquités !!, pour couvrir l'ensemble de notre exploitation : Meubles et accessoires domestiques - Accessoires personnels - Epicerie - Antiquités - Objets d'artisanats. Et nous n'avons pas même parler des chocolats et des confiseries !!

. Bât : je l'ai relevé car il fait partie des faux-amis.......enfin, c'est selon ! Le Bât est un bâton qui a cette particularité qu'il est exclusivement humain et même exclusivement masculin. A saisir, plutôt qu'à pleines mains, avec la même délicatesse que Gosses qui complètent le service !

. Achalandées : désigne les clients et non la marchandise. Le sens premier içi a perduré.

. Année longue : tout au long de l'année. On entend aussi en tout temps qui peut être toute l'année, ou toute la période, toute la journée.

. Courir la chance : on ne prend pas de risque au Canada, on court, ou pas, la chance. A travers ce genre de phrase, c'est toute une mentalité qui se révèle, vous ne trouvez pas ?

mercredi, février 22, 2006

8 - 4720 CARTIER




Eh oui, ça y est, nous avons notre appartement. Un heureux présage, du moins on va le croire. Rue Cartier. Ça vous rappelle quelque chose ou bien on vous inscrit en session de rattrapage ? M'enfin, Cartier, vous dis-je !! Mais non pas celui de la place Vendôme. Hmm ! Toujours les mêmes; on les reconnait les dépensières, celles-là même qui vident les comptes du ménage, laissent les enfants sales et hagards, errants parmi les cours de récréation, le ventre hurlant de trop de faim, et qui, pourtant assurent vous avoir fait faire une superbe affaire : "Tu comprends chéri, susurrent-elles, ce magnifique solitaire avait un escompte de 20 du cent dollars !! Imagines-tu ce que nous allons pouvoir faire avec l'argent économisé ? Que l'économie aurait été encore plus importante si elle s'était abstenue de cette dépense ne semble pas relever de sa logique. Et, de grâce ! que quelqu'une m'explique comment donc on peut épargner sur de l'argent que l'on ne peut pas dépenser puisqu'on ne l'a pas. C'est un tour de force non ? Faudrait peut-être sérieusement envisagé de nommer une femme en charge de la Sécurité Sociale, avec cette faculté qu'elles ont de créer de l'économie à partir d'un déficit! Et d'une mauvaise foi ! Car, bien sûr, devant vos hauts cris, elle s'empressera de vous dire que vous, oui vous là, vous venez bien de dépenser une couple de piastres pour refaire le moteur non ? Et ça a coûté autrement plus cher ! A ce monent là, vous seriez bien inspiré de lui demander à combien roule son solitaire et, chérie, vraiment, est-il équipé d'une climatisation performante ? En principe, si vous avez habilement joué vos atouts, elle devrait s'éloigner en bougonnant et en promettant que vous ne mangerez donc plus que des pâtes pendant le reste du mois. Quant aux distractions.....(vous savez celles dont je parle coquins va!!) le silence qui suit en dit bien plus long qu'elle. Mais vous, vous vous en foutez : y'a la cantine de l'entreprise, pis franchement : la coupe du monde de soccer à la télé, une pinte de bière, des chums, ça vaut pas tous les calins du monde ça ?
Mais on s'éloigne et on s'égard. Tout cela nous a mené bien loin de notre appartement. Mais oui, tas d'ingrats on a pensé à vous! Y'a deux chambres fermées et même un salon qui fera chambre d'appoint. On va tout de suite passer au contrôle de connaissances : il fait environ 1100 p.c., dispose d'une terrasse à l'arrière, privative s'il vous plaît, et d'un petit carré de jardin sur le devant. Nous sommes donc en rez-de-chaussée. L'intérieur est entièrement rénové et nous pouvons le décorer à notre guise. Il est situé à deux pas de notre actuel appartement, dans une petite rue résidentielle, arborée et très calme. Pour voisin, à l'étage nous avons un étudiant grenoblois, mais qui rentrera en France en Avril. Toutes commodités à proximité. Le métro est à une dizaine de minutes. Mais c'est correc. Donc, nous en aurons les clefs le 1° Mars. Je vois d'içi la fumée qui monte de vos cerveaux en surchauffe, et je devine les commentaires : " Mais comment ça, il a dit qu'ils cherchaient pour le 1°Avril et qu'ils étaient engagés jusque là ". Mais non, vous n'entendez pas de voix, vous ne ressentez pas les symptômes précurseurs d'un Alzheimer. C'est bien ce que j'avais dit. Mais n'avons-nous donc pas le droit de modifier nos projets ? Ne sommes-nous pas libres de faire ce que tête folle nous chante ? La vérité est bien loin des signes d'une excentricité débridée (Quoi, fi donc, est-ce bien là faire preuve de folle originalité ? Mon mulet fait bien mieux donc : il miaule... ou bien il jappe, au fond je ne sais, mais il fait l'animal c'est assuré !!), c'est tout simplement que nous nous y sommes présentés Samedi, puisque les visites étaient libres ce seul jour-là à 18.00, mais que comme nous, il y en avait 20 autres. Dans ces cas-là, premier arrivé, premier qui le dit, premier servi. Nous sommes arrivés les tout premiers. Le logement nous convenait, nous avons entendu que la personne suivante était bien intéressée, nous lui avons donc grillé la politesse, et tant pis pour le mois en sus à payer. Mais même ainsi, cela ne décourage pas forcément, et une dame a insisté pour être inscrite en premier sur la liste d'attente. Des fois que nous nous désistions, ou que nous ne satisfaisions pas le propriétaire !! Et nous avons bien cru que cela advenait. En effet, il existe une sorte de "fichier", mais peut-être le terme n'est-il pas adéquat, sur lequel les locataires figurent. C'est un historique des sept dernières années, sur lequel apparaissent des renseignements sur la qualité de payeur du locataire. Mensualités payées correctement à échéance ou non et ce genre d'informations. Rien de bien méchant au demeurant, même si un peu surprenant tout de même, je ne le cache pas. L'idée d'être fiché, moi, ça m'a toujours mis mal à l'aise. Depuis mon premier contrôle d'identité à la Croix des Gardes, et le flic n'était même pas craquant ! C'est pas que je sois mauvais bougre, mais moi que voulez-vous, dans les boîtes, je me sens toujours un peu à l'étroit !! M'enfin, bref. Donc, Aurélie, puisqu'Aurélie et propriétaire il y a, nous avait assuré que le lundi soir au plus tard, elle nous communiquerait sa réponse ayant eu les informations dans la journée. Que Nenni ! Car, étant tout juste immigrés, nous n'avons pas d'historique de crédit au Canada. Ce que nous ne lui avions pas caché pour autant à Aurélie, et elle n'est pas même blonde. Donc, bien sûr, deux jours après, elle n'avait toujours pas les renseignements qu'elle souhaitait. Elle a donc contacté les propriétaires du présent appartement qui n'a pu que lui dire qu'il n'avait pas de problème avec nous et qu'il serait plutôt enclin à nous faire confiance. Merci Jean et Monique. Nous aurons vraiment été chanceux de vous rencontrer !! Merci pour tout. Finalement, à force de la harceler (c'est que nous avons des choses à régler avec le déménageur nous aussi !), elle nous a enfin rappeler aujourd'hui pour nous exposer son problème et nous dire ses craintes, même si et blablabla, et blablabla. Nous pouvons comprendre, et il est légitime d'assurer ses intérêts. Il suffit de nous en parler, et si chacun des intervenants est de bonne foi, il n'y a pas de raison que l'on ne parvienne pas à un accord. Pour autant, nous n'étions pas disposés à nous rendre à sa proposition : un an de loyer. Vous imaginez ?? Je lui ai donc répondu que nous préférions que cette somme nous serve des intérêts sur nos comptes plutôt que sur les siens et que nous ne pouvions accepter. En revanche, il était tout à fait envisageable de lui payer trois mois d'avance (ce qui finalement revient moins cher que de rentrer dans un appartement en France) et de lui donner les 9 autres chèques qu'elle pourrait ainsi encaisser au premier de chaque mois, sans craindre que nous oubliions de lui envoyer ce dû. Ne faites pas ses têtes : il est tout à fait légal d'antidater les chèques. De toute façon, ils ne seront pas encaissables avant car la banque y veille et contrôle les dates. Proposition à laquelle elle a souscrit dans l'instant, et donc nous voilà sûrs maintenant de disposer de cet appartement : c'est celui du bas ! Il ne paye pas de mine, c'est vrai, mais il est vraiment chouette à l'intérieur.......et nous ne l'avons pas encore décoré. Les quinze premiers jours de Mars y seront consacrés et nous ferons livrer nos meubles le 15. Finalement ça s'arrange plutôt bien !

Je voulais vous présenter les festivités montréalaises du moment, mais j'ai besoin d'autorisations afin de faire un dossier plaisant. Donc, patience !!!

GLOSSAIRE :

. Escompte : remise, solde. Il existe aussi le Spécial, l'équivalent de nos promotions. A noter qu'il y a toujours un spécial qui se cache quelque part. Si vous achetez un café à 2.00$ et taxes, l'hôtesse vous proposera sans doute de prendre le spécial à 2.00$ et taxes, mais qui comprend le café ET le gâteau. Les supermarchés proposent leurs spéciaux dans les circulaires qui n'ont rien de ministériel et sont nos prospectus ou nos mailings.

. 20 du cent dollars : souvent, c'est de cette façon que les pourcentages sont exprimés dans le langage.

. Couple de piastres : traduction de l'anglais "couple". Il a perdu son sens de "paire" pour en fait se comprendre "quelques dollars".......de plus ?

. Soccer : le football anglais. On ne parle de football que pour désigner le football américain. Le soccer commence à prendre sa place en Amérique du Nord aussi.

. Chums : amis, mais plutôt dans le sens de potes. Cela désigne aussi le petit ami, ce qui parfois m'a valu de croire à des ouvertures qui n'en étaient pas !! A toutes fins utiles, et puisqu'il y a encore des hétéros, LA petite amie est une BLONDE. Désolé les mecs !! Warf warf !!

. Correc : Qu'on soit bien d'accord, ça s'utilise en toute occasion. Tout est Correc. Après une chute si l'on n'est pas blessé, dans le cas d'une méprise, il prendra alors le sens de "c'est pas grave", d'honorer un engagement "c'est normal"..... Bref, vous ne savez pas quoi dire ? Pas de souci, c'est Correc !!

. 11oo p.c. : pas de cours de rattrapage : on a déja vu ça !!!

Et comme j'ai bon coeur, on va vérifier les copies du dernier article :

. Frette : froid. Mais vraiment froid. Je ne pense pas qu'il y ait un Point Frette, comme il y a un point de congélation, mais nous n'avons entendu ce terme que durant la vague de froid : -20°. Jusque là, c'est juste froid.

. A c'teure : maintenant, présentement

. Bois franc : il en existe plusieurs variétés, mais il s'agit de bois massif. Les parquets sont quasi tous en bois franc. Le nom viendrait d'une région.

. Monde : les gens

. Fait que : simple tournure de style. Dans la bouche des gens c'est sympa à entendre.

. Sloche : neige en train de fondre, on va appeler ça de la boue de neige.

. Eux-autres, nous-autres, vous-autres : le sens est clair, mais encore une fois c'est le charme de la tournure.

. Facteur vent : expliqué son importance sur le ressenti de la température.

. J'ch't'ai tu faite mal : on retrouve le "tu" interrogatif classique, associé à la prononciation du "t" final. Ainsi Nicolet, se dit Nicolette, Ouellet Ouellette, Biquet Biquette mais sans vraiment savoir si on désigne son chum ou sa chèvre. Y'a p'tet pas de différence !!

. C'est d'même : c'est "comme ça" et non pas : "c'est pareil". C'est justement pas pareil !

. C'est platte : "ça n'a pas d'intérêt", "c'est bête" ou "c'est idiot". A noter qu'on peut soi-même être platte. C'est pas réservé aux seuls meubles........mmm finalement p'tet bien qu'si !

. Poche : justement on en parlait ! Etre poche c'est aussi ne "pas être doué", "être mauvais" ou s'être un peu "raté". "T'as été ben poche là" ça donnerait " T'as été nul sur ce coup-là"

. Goodlucké : venez me parler de défense de la langue française, vous serez les bienvenus !! Y suffit de traduire. On peut également être Badlucké. Effectivement, c'est pas du franglais.... c'est autre chose !

dimanche, février 19, 2006

7 - FAIT FRETTE


Ah ben oui, fait frette. Et c'est rien de le dire. Un peu en retard sur les grandes chaînes nationales, un reste de décalage horaire sans doute, qui ont traité de l'information, je viens mettre mon petit grain de sel, (et à c'teure, on fait feu de tout bois !) non pas sur la route ou les trottoirs, lesquels en auraient pourtant bien besoin, mais dans l'actualité. Faut dire que la semaine dernière, et comme depuis notre arrivée en fait, nous avons eu une période de redoux. Des températures clémentes, positives, ont fait fondre la neige tombée récemment. Plutôt agréable direz-vous, et vous aurez tort. Car si effectivement, la pelle à neige a pu rester bien sèche, s'il n'a pas été nécessaire de repasser vingt fois dans la même journée l'aspirateur pour éliminer les petits gravillons, destinés à faire fondre la neige (rôle qu'ils ne jouent pas à la perfection, mais ils ont des circonstances atténuantes), qui se fixent dans les crampons de semelle et rayent désespérement le parquet en bois franc si l'on n'y prend garde, si nous y avons gagné sur ces aspects donc, en revanche........ En revanche, en cas de vague de froid...... Ca devient bien plus problématique. Mais auparavant, un petit aperçu de ce que l'on se doit de trouver dans toute maison qui se respecte..... et qui veut surtout respecter son plancher et sa peine au ménage. Donc, à moins de disposer d'une sorte de "sas" qui permet de se deséquiper en entrant dans une maison, (pièce bien pratique, généralement glaciale, mais la maîtresse de maison ne fait sûrement pas la fine bouche sur cette fonction) il faut mettre à disposition du monde : une petite carpette pour se déchausser confortablement; un, voire deux, sorte de petit tapis à rebords en plastique dans lesquels on pourra stocker les chaussures et destinés à receuillir la neige, et enfin la pelle à neige pour déneiger les abords immédiats de la porte, les balcons ou les escaliers. Certains poussent la conscience à prolonger leur effort jusque sur le trottoir : les chenillettes chargées de déblayer lesdits trottoirs ayant la fâcheuse tendance à bâcler le travail. Fait que, souvent, au lieu de déneiger, elles dament en fait la neige, ce qui la rend terriblement glissante au moindre gel. L'exercice quasi quotidien des particuliers en provoque un autre de la part des passants : on l'appelera l'oeil aux aguets. Cela n'est pas sans évoquer un duel en pleine ville du temps du Far West. Le passant passe son chemin, (mais que peut faire d'autre un passant, je vous le demande. Oh et puis non, je vous demande pas, Na!!) guettant les terrasses et les escaliers, la démarche rendue prudente par la glace, les bras à l'équilibre..... Suffit plus qu'un quidam fasse jouer une musique de Morricone et on y est en plein !! Eh oui, mais pourquoi ce luxe de précautions ? Ben, c'est que la neige, même quand elle est tombée, elle tombe encore.....de par la grâce de qui déneige !!! Quand encore ce n'est pas de la glace qui choît !! Hum, autrement dangereux ça, la glace !
Et justement, reparlons-en de la glace (Aie aie aie, quelle transition !! Que je m'aime dans ces cas-là !! Pas vous ? Ah oui ? Menteurs va !!) Nous en étions donc à la neige fondue avant que je ne m'interrompe moi-même, assez grossièrement du reste, il faut bien le dire !

Et sur cette sloche, est tombée de la pluie. Vous devinez le reste, car vous êtes d'une intelligence phénoménale (croyez-vous vraiment que je choisis mes amis sans me renseigner sur leur Q.I. auparavant ? Pour la famille, nul n'est besoin de test : l'intelligence est dans nos gènes.....Encore que j'ai toujours conçu des doutes sur la réelle appartenance à notre sang de certains ! ) La neige fondue gorgée d'eau réagit très mal au froid. Enfin, très mal pour les tibias et poignets humains. Pour les lames de patins au contraire c'est une bénédiction !! Comme quoi, Einstein avait raison : tout est relatif. Mais franchement, je vous pose la question : est-ce que j'ai une gueule de lame de patin ? Le premier qui répond "oui" se prépare une ou deux (deux finalement) décennies des moins réjouissantes que je le pourrais faire !! Et bien c'est ce scénario qui s'est produit. Le scénario du gel bien sûr. Depuis Samedi, la température a brusquement chuté en raison d'une dépression qui nous est venue des Etats-Unis. Il n'y a jamais rien eu de bon à attendre de ces gens-là !! J'ai beau réfléchir, mais non je ne vois pas. Même le Père Noël. Avant d'être honteusement récuperé par Coca, pour vendre de l'obésité en bouteille, c'était bien un truc à nous autres européens. Rien vous dis-je !! Même le ketch-up, c'est pas 100% bannière étoilée ! Donc, de là eux-autres à nous refiler leur frette, à nous autres, y'a qu'une frontière qu'ils se sont empressés de franchir. Donc, Samedi, alors que nous nous rendions au Musée, nous avons bien senti que ça fraîchissait. -10° qu'il faisait, mais avec le facteur vent, la température ressentie était de -20°. Et la nuit, c'est descendu à -30°. Vous imaginez donc ce qui s'est produit : Montréal est devenue une gigantesque patinoire.

Petite parenthèse (Hum, à votre place, je me méfierais !) pour parler deux secondes de ce fameux facteur éolien. Ça peut paraître un peu futile de le prendre en compte, et ce serait une deuxième erreur. On ne s'habille pas du tout de la même façon selon la température qu'il fait, et jusque là, ça vous paraît évident. Croyez bien que si vous avez l'imprudence de laisser à découvert un nez ou le bout d'une oreille parce que vous n'avez accordé d'importance qu'à la température annoncée, vous risquez de perdre ce cher petit bout. Le vent glacé semblait me découpait le haut du crâne malgré le bonnet que je portais. Ça m'a déclenché un beau mal de tête. Donc -5° annoncé, mais -10° ressenti, ça fait vraiment deux choses différentes. Fin de la parenthèse ! Vous imaginez donc ce que peuvent être les conditions de circulation. Pour les grands axes de la ville, pas de souci majeur, concernant les rues de moindre importance, il n'en va pas de même. A l'image de celle-ci par exemple : C'est pas mal gelé hein. Et quant au réseau routier provincial, les carambolages se sont succédés. 70 véhicules impliqués dans un premier, 38 dans un second. Les deux sur l'autoroute 40. Heureusement seulement 5 morts à déplorer. Evidemment, ces conditions ne vont pas sans coupure de courant : 10 000 foyers privés d'éléctricité sur l'île. Mais, résider dans les quartiers chics a du bon : nous n'avons eu aucun souci !! Même si cela ne nous met pas à l'abri des collisions. Ainsi ce jeune homme qui m'a un peu bousculé, au point que j'ai bien failli tomber (ce qui aurait favorisé un article sur la qualité des soins dans les hôpitaux : gros sujet de discussion politique ça içi) "Jch' t'ai tu faite mal ? " Hein quoi ? Ah oui. Non, j'suis correc." Aux oreilles oui, les fesses ça va merci elles sont rembourées. Ben voyons donc !! Cette manie de mettre des "tu" n'importe comment, de prononcer les "t"finaux. Ah y'a des jours.....!! Mais c'est d'même, pis c'est bien charmant !! Enfin, on a tout de même failli connaître l'état d'urgence. Ç'aurait été la première fois depuis 1998 et la grosse vague de froid qui avait fait tant de ravages. Mais tout cela n'empêche certes pas les montréalais de profiter de chaque occasion de faire la fête. Et tant pis si ça se passe à l'extérieur. Ou tant mieux, ça permet au moins de glisser sur la glace.
Cette fois-ci, je ne publierai pas de glossaire. Ben non, j'ai pas envie. C'est comme ça, pis c'est tout. Et ceux qui trouveraient ça platte, ou qui penseraient que je suis ben poche, ben faudra qu'y s'fassent une raison..... et qu'y proposent leurs traductions. Et voilà. Pourquoi ce serait toujours à moi à me decarcasser ? Hein ? Allez, pis vous êtes goodlucké, y sont façiles ceux-là !!!
Bisous.

samedi, février 18, 2006

6 - REPRISE

Alors voilà, j'ai fait mes petites recherches sur le net et j'ai maintenant une ou deux photos et deux liens très intéressants à visiter et qui ont trait à Catherine II de Russie, ou plutôt (et puisqu'elle-même à fait l'effort de maîtriser une langue, qu'au moins l'hommage qu'on lui doit, le reprenne) à Iekatarina.
Nous connaissions vaguement l'histoire de cette petite princesse allemande, obscure assez, perdue dans cet immense empire, plus ou moins bien acceuillie, et pour dire le vrai, plutôt moins. Je me souviens avoir vu un téléfilm. Ce genre de fiction-réalité qui retraçait les grands personnages de l'histoire. J'aimais assez en fait ces épisodes. Je me souviens ainsi de Catherine de Médicis, d'Henri II et de ses mignons (et j'avoue que déja à ce jeune âge, cette "complicité" virile m'émeuvait et que je n'étais pas insensible au charme de cet Henri là......enfin, je parle bien évidemment de l'acteur qui l'incarnait : mon goût pour les antiquités ne touchant pas non plus les frontières d'une folle indécence !), de Richelieu ou Louis XV.......et donc de Catherine, ou Sophie ! Vous souvenez-vous des séries que j'évoque ? Dont souvent les acteurs étaient comédiens, sans doute, à la Comédie Française, à en juger sur leur jeu plein d'emphase et de grandiloquence. Bref, tout cela avait un charme gentiment désuet, et mon appêtit pour l'Histoire s'en est trouvé renforcé. Quoiqu'il en soit, j'avais un souvenir nébuleux de ce grand personnage. Et je dois dire que cette exposition nous l'a rendu beaucoup plus présente. Et étrangement, incroyablement "moderne". Une femme dont, tous quatre, nous sommes sentis attachés. Il est des personnes, voire quelques personnages, pour lesquels on éprouve un élan de sympathie et plus encore, une sorte d'affection tendre et lointaine, mais certainement pas distante. Une sorte de mouvement du coeur, irraisonné et totalement confiant, sans aucune réserve. Eh bien, voilà, c'est cela que nous avons ressenti. Devant ce personnage si proche, par ses appêtits de quelque nature qu'ils fussent, si convivial et simple. Réfléchi, épris de Lumière, ces fameuses lumières du XVIII°, qui ont éblouies un temps les cours et les esprits européens, pour finalement accoucher des plus opaques ténèbres. Mais également un Monarque au pouvoir impérieux, qui a su faire de ce géant languissant une puissance de son époque. Une esthète, parmi les plus "enragées", et ainsi qu'elle le disait elle-même "glouton". Et c'est sans doute en raison de cette diversité, de sa détermination, qu'elle a su démontrer dès son arrivée en Russie, de ce caractère ferme et autoritaire, mais aussi de sa sensibilité, de ses "travers" si humain qu'est né ce soudain attrait. Eprise d'art, d'esprit, travailleuse infatigable, mais aussi femme de tête, au caractère plus que trempé, aux passions si slaves, une vraie femme moderne vous dis-je. Une working girl avant l'heure, une suffragette en carosse doré.
Bien sûr, le système demeurait féodal encore, les serfs mouraient sur les terres de potentats locaux. Quelle nation de cette époque, et même de nos jours, pouvait se targuer d'éradiquer la misère, l'injustice et de faire régner sur son territoire les félicités d'un paradis terrestre ? Reste que le personnage est saisissant et que cela faisait tout l'intérêt de cette exposition. Enfin TOUT, non pas vraiment. Certains des objets présentés, et en particulier je pense à certaines tabatières, étaient d'un luxe inouï. D'une facture et d'une finesse irréprochable. Des réalisations au-delà de tout qualificatif. Pour certains, et j'en suis, le côté tapageur du fameux carrosse laisse de marbre. Le travail reste des plus impressionnant, mais ce foisonnement de décors, de dorures, de pampilles me laisse tiède, ces guirlandes courant le long des portières, enserrant les ressorts, bouh pouah beurk. Enfin, pour vous donner un aperçu, voici les règles qu'elle avait édictées et qui étaient en vigueur dans son ermitage :

"Les Ermitages de Catherine…Saviez-vous que le mot Ermitage désignait au temps de Catherine la Grande les réceptions privées que donnait l’impératrice dans ses appartements du palais d’Hiver à Saint-Pétersbourg? Elle avait elle-même rédigé les règles de bienséance de ce qui ressemblait fort à un Salon des Lumières. Ses invités devaient les respecter… sous peine de gage et même d’exclusion! À sa mort, dans les nouveaux bâtiments qu’elle ajouta au palais d’Hiver, elle laissa près de 4000 tableaux, 38 000 livres, environ 10 000 dessins et autant de gemmes anciennes, sans compter d’innombrables estampes, un théâtre construit par Quarenghi, une réplique exacte des Loges de Raphaël qu’elle adorait et un cabinet d’histoire naturelle.

RÈGLEMENTS AUXQUELS DEVRONT SE SOUMETTRE CEUX QUI ENTRERONT CÉANS
1.
Ils laisseront leurs dignités à la porte. Ainsi que leurs chapeaux et leurs épées.

2.
Ils laisseront aussi à la porte leurs préséances et leur morgue ainsi que tout autre chose semblable pouvant en découler.
3. Ils seront gais sans pétulance; ils auront soin de ne rien briser, de ne rien endommager et ils s’abstiendront de mordre quoi que ce puisse être.
4. Ils s’assiéront, resteront debout ou marcheront à leur guise sans se soucier des autres.
5. Ils s’exprimeront avec mesure et sans parler trop fort afin de ne pas donner mal aux oreilles ou à la tête à ceux qui les écoutent.
6. Ils discuteront sans colère ni passion.
7. Ils ne soupireront ni ne bâilleront, de peur de communiquer leur ennui à la compagnie.
8. Ils accepteront de participer à tout divertissement innocent proposé par les autres.
9. À table, on mangera comme on voudra et ce qu’on voudra, mais on boira avec mesure afin que chacun puisse retrouver ses jambes pour retourner chez soi.
10. Toute dispute devra rester à l’abri des indiscrets; et ce qui entrera dans une oreille devra sortir par l’autre avant de quitter les lieux.


Quiconque enfreindra les règlements ci-dessus et sera, sur déposition de deux témoins, reconnu coupable d’un délit devra boire un verre d’eau glacée – Les femmes n’étant pas exemptées – Et lire à voix haute une page de la Telemachida.

Quiconque enfreindra trois règlements dans une même soirée sera condamné à apprendre par cœur trois vers de la Telemachida.
Quiconque enfreindra le dixième règlement ne sera plus autorisé à entrer céans.


Edifiant non ! Et même frappé au coin du bon sens, teinté d'une bonne dose d'humour. Certaines personnes seraient bien de s'en inspirer, ne trouvez-vous pas ?

Si vous souhaitez en savoir davantage, visiter le site chez.com/francegelbertraconte/catherine.html

vendredi, février 17, 2006

5 - DE GRANDES NOUVELLES POUR LA SEMAINE

Hello à tous.
Cette fin de semaine aura été riche de rebondissements !! Mais il faudra patienter jusqu'à lundi pour en être parfaitement assuré. Par ailleurs, n'ayant pas de photos disponibles pour illustrer mes propos, je surseois à la rédaction de l'article.
Quoiqu'il en soit, nous sommes aujourd'hui allés, en compagnie de deux amies, à l'exposition sur Catherine II, dite la Grande. Mais, je retournerais demain prendre une photo de l'affiche, ceci toujours dans le souci d'illustrer mes propos et de les rendre moins austères. Je n'oublie pas que, dans mon jeune temps, celui de l'insouciance et de la rêvasserie (encore que ce ne soit pas tout à fait juste !!) un livre me passionnait davantage par les dessins qu'il comportait que par le texte qu'il étalait. Ne voulant pas vous lasser, je sacrifie à cette pratique. Donc, patientez, mes amis, vous verrez que cela en valait la peine !!!

P.S.: Aiuto, Au secours, ne disposant pas de dictionnaire sous la main, j'ai un doute sur le caractère invariable de "disponible". Si d'aventure, un professeur ou un calé en orthographe passait sur ce blog........................ Merci d'avance !!!

jeudi, février 16, 2006

4 - JOUR DE NEIGE...

....Comme le dit la chanson. Enfin, il y a jour et jour, mais surtout Neige et Neige, et je ne parle pas d'opiacée, ceci dit pour les addicts de substances réprouvées. Les grincheux, ou les puristes (mais souvent ne sont-ce pas les mêmes ?) rétorqueront qu'il y a chansons et Chansons, et surtout Chanteuse et Chanteuse........et Vice et Versa !!!

Pour ma part, j'avoue un faible pour Elsa. A cela deux raisons : elle aime le pays Basque et les basques. A quoi je répondrais : Moi aussi, du reste je vis avec un basque et c'est tout dire. Et voila déja un point commun....enfin, pas tout à fait : nous ne partageons pas le même basque.....Encore qu'il ne faudrait pas trop pousser à la roue (Oui, mais laquelle ?) !! Avec tout ça, je finirais par en oublier la deuxième raison qui est : que je l'aime bien. C'est ainsi, c'est irraisonné, c'est soudain comme, comme....... comme une envie coupable de charcuterie à quatre heure du matin, comme un verre de vin en Arabie Saoudite, comme ma main sur ta main, comme un souffle coupé, et oui pourquoi pas, comme un oranger sur le sol irlandais. M'enfin quoi, mais bon !


Et pourquoi ? Mais pourquoi ce déluge verbal, me direz-vous ? Encore que je vous trouve passablement muets tout de même, à quelques exceptions près (Merci à vous les chéris !) Eh bien, mais c'est pour coller à la météo du jour justement. Voilà t-il pas que nous avons notre première tempête de neige !!! A qui n'a pas connu ce phénomène, ne peut comprendre l'idée de soudaineté. Ça nous est tombé dessus ce matin vers 9.00. En l'espace de trois ou quatre heures, c'est un rideau de flocons, denses et collants, qui s'est abattu, accumulant jusqu'à une dizaine de centimètres sans qu'il y paraisse. La ville s'est rapidement recouvert d'un drap uniforme et blanc. Comme un voile de serénité jeté sur une vie trépidante. Tout s'assourdit, s'illumine et s'embellit. Cachés les bacs de recyclage, jetés au hasard par des cols bleus peu délicats ( mais les nôtres ne sont pas mieux !! ), les papiers épars, les journaux feuilletés de vent. Tout cela disparaît dans l'enchantement d'un décor de Noël !!
Mais, au-delà d'un hypothétique souci de synchronisme météorologique, cette logorhée verbale sert surtout à excuser, ou à tout le moins, à vous faire oublier que je n'ai pas tenu ma promesse : j'avais assuré que le lendemain de notre retour de Quèbec, je conterais nos recherches d'appartement. Or voilà, nous sommes Vendredi, et le lendemain a tourné bien des fois !! Donc.... :
. Chapitre I de nos recherches :
Pas évident d'entreprendre cette aventure avec Daniel. Et ce n'est pas lui faire offense, il est à mes côtés durant que j'écris, et donc tout à fait en mesure de corriger ce qui lui semble bon. Nous nous étions donc fixé pour un secteur. Mais ses limites ont étrangement fluctuées ! A tel point que nous sommes passé du centre Est (quartier plutôt francophone) du Mont Royal au Centre Ouest (quartier franchement anglophone) du Mont Royal. Pensez-vous qu'un petit cours de géographie montréalaise vous soit nécessaire ? Donc, nous ciblions nos recherches sur le quartier du Plateau Mont Royal - Outremont....... Jusqu'à passer du côté Notre Dame de Grâce - Côte des Neiges. Ensuite, nous avions décidé de rechercher un grand , avec deux chambres fermées, pour passer à un , puis rapidement, sommes redescendus à un très grand . Vous comprendrez que les prix varient fortement, en fonction du nombre de pièces, de la localisation, des services à proximité, du voisinage, de la couleur du chien du propriétaire et de tout un tas de paramètres difficilement appréhendables pour des esprits aussi rationnels que français. D'où, une difficulté majeure à pouvoir comparer. Enfin, il me semblait. Mais, pour Daniel, le problème ne paraît pas devoir se poser. Qu'un situé en plein milieu du Plateau, sans vis-à-vis, sans circulation, avec le métro à proximité (et quand je dis à proximité je veux dire à moins de 5 minutes), deux chambres fermées, de grande superficie reste plus cher qu'un piteux, de 40 m², à proximité de tous les bruits de la ville et situé, sans arbres, à trois quart d'heure du métro, reste plus cher, voilà un concept qu'il a du mal à saisir. Il a donc fallu revoir notre approche et adopter une démarche plus ciblée sur nos besoins, mais aussi sur nos envies.
. Chapitre II :
De l'utilité de s'informer des us et coutumes de la gent locale. En effet, nos recherches par le biais des agences a été un cuisant échec. Il faut s'avoir que les agences immobilières, pas plus que les journaux ne se font l'écho des disponibilités de location. Dans ces conditions, comment faire pour se mettre en recherche. LE BOUCHE A OREILLE. Presque exclusivement. Il existe bien quelques sites sur lesquels on peut dénicher la perle rare, mais très souvent les offres concernent des co-locations........ ce qui n'est pas un concept très répandu en France, mais qui fonctionne du feu de Dieu içi. Enfin, une espèce botanique inconnue connaît içi un enracinement profond et, printemps avant l'heure, commence à fleurir à cette période. Ses supports de prédilection prennent la forme d'une pancarte fichée dans le sol, devant la maison, quelquefois elle s'accroche à des balcons et enfin, mais plus rarement, s'agrippe désespérement mais en vain, aux troncs des arbres. Eh oui, c'est ainsi que se font les mises en location. Vous quittez votre logement. Pas de problème, une belle pancarte A LOUER éclot dans votre gazon enneigé et se charge d'informer le voisinage, et bien au-delà de cette disponibilité. Et croyez-moi, les passants, en couple ou non, se balladant le nez en l'air, le stylo et le bloc-notes en main sont loin d'être rares. Et ce, au mépris de l'heure et de la météo.
. Chapitre III :
Où s'affirme la pertinence des contes de La Fontaine : rien ne sert de courir, il faut partir à point. Eh oui, car il ne sert de rien de vouloir louer. Encore faut-il que ce soit à bonne période. Les offres aujourd'hui affichées s'entendent, pour la plupart, pour occupation immédiate. Or, nous, nous cherchons pour le 1° Avril, deuxième quinzaine de Mars au pire, car nous sommes engagés sur l'appartement que nous occupons jusqu'à ce terme. Et voilà que se révèle une autre particularité du système canadien. Les baux sont d'un an et se renouvellent le 1°Juillet de chaque année, ce qui explique que 75% des canadiens déménagent à cette date (les mauvaises langues prétendent que c'est le moyen qu'ont trouvé les quebecquois pour boycotter la fête du Canada). Mais rien n'interdit de sous-louer son appartement. Donc, les petits malins font leur changement bien avant. De cette façon, ils parviennent à trouver un déménageur disponible, mais aussi et surtout, à moindre coût. Leur seule obligation étant de trouver un sous-locataire pour aller jusqu'à la fin du bail qu'ils libèrent. Solution à laquelle on ne peut souscrire : notre logement étant une location saisonnière, et qui plus est payé jusqu'à son terme, il échappe à cette disposition. Donc, nous avons cessé nos recherches et ne les reprendrons qu'à partir de la dernière semaine de Février, voire même peut-être début Mars seulement. Ce qui risque de nous faire passer à côté de cette opportunité :

Un magnifique de 1200 pieds carrés, non chauffé non éclairé dans un quadruplex du quartier résidentiel anglophone de Notre Dame de Grâce, pour aussi peu que 975 $. Et en plus, il y a une boîte postale juste devant, plus aucune excuse de rester muet !! Le logement est absolument impeccable et il n'y a guère que quelques peintures à faire. Ainsi que nous la dit la propriétaire :" S'il est encore disponible en Avril, bienvenu ". Mais l'on ne se fait guère d'illusions !! D'un autre côté, les baux se dénoncent trois mois avant l'échéance, ce qui nous fait AVRIL. Donc, les plus nombreux et les plus beaux sont encore à libérer. Et nous le vérifions chaque jour : le nombre d'affichettes qui s'épanouissent ne cesse d'augmenter. Quelque part, notre bel appartement nous attend....... et donc vos chambres aussi !! C'est-y pas super ça ? Vous voyez qu'on pense à vous.

Ah, et bien je pense qu'on a bien rattrappé notre retard non ? Franchement, vous vous étiez rendu compte qu'on n'avait pas tenu notre promesse ? Hein ? Ha !!

Demain nous irons au Musée, voir une exposition consacrée à la Grande Catherine. Hum, je m'en lèche déja les doigts. Vous voyez bien qu'il y a une vie culturelle à Montréal, mauvaises langues va !!!

GLOSSAIRE :

. Cols bleus : fonctionnaires attachés à la mairie et personnels techniques et de voirie. Volontiers syndicalisés, éminament râleurs,(on dit chialeux, à ne pas confondre avec Chouinards, chouiner, chouineux qui lui veut dire pleurer, pleureur, alors que Râler est de très mauvaise mise car il signifie : être à l'agonie !! ) très souvent en grève. Ils ont exactement la même réputation et font exactement le même travail ( ou plutôt le même MANQUE de travail ) que les nôtres. En dehors, bien sûr d'être totalement irresponsables et de manquer cruellement de la plus élémentaire délicatesse.

. 3½ 4½ 5½ etc etc : on peut aller jusqu'a 20½ ou plus, si si ça existe, j'en ai vu !! Nombre de pièces. Le ½ étant toujours la salle de bains. Chacune des pièces compte. 3½ veut donc dire 3 pièces et une salle de bains. Peu importe la fonction de la pièce. A savoir que c'est le nombre de pièces et non la surface qui détermine le prix. Du reste, on parle très rarement de la superficie d'un appartement. Par contre, la plupart du temps, on est tout à fait libre de le redécorer entièrement, de monter des cloisons, voire d'en abattre, sans forcément avoir à le spécifier au propriétaire, et surtout sans être astreint à la remise en état au départ !! Au suivant de s'en accomoder.....ou de changer !

. Pieds carrés : malgré que le Canada soit passé au système métrique depuis les Jeux Olympiques de 76, la coutume demeure vivace de parler dans l'ancien système de mesures, et ce même parmi les jeunes. Ce qui peut être un peu déroutant : je sais que Daniel mesure 5.47 pieds et pèse 137.02 livres et que je mesure 6.13 pieds et pèse 176.8 livres, ça reste assez abstrait, surtout dans la conversation courante, mais surtout je pense n'être pas tout à fait remis d'avoir grossi aussi vite. Moi qui me plaignait auparavant........ . Concernant les surfaces, il suffit de multiplier par 0,090 pour avoir l'aire exprimée en mètres carrés. Pour ma part, et grosso modo, je divise par dix. Ce qui est acceptable concernant les petites surfaces, mais qui devient tout faux assez rapidement.

. Non chauffé, non éclairé : si cela marche dans un sens, cela peut également fonctionner dans le sens contraire, et à dire vrai, dans tous les sens. Il est donc tout à fait possible de trouver des logements Chauffé, Éclairé, ou Non Chauffé, Éclairé, ou encore Chauffé, non Éclairé, et on peut même, raffinement suprême, en trouver des Chauffé, Éclairé (ou non, ou partiel) avec Eau Chaude. Ce qui ne veut sûrement pas dire que les autres ne disposent que d'eau froide, et pourquoi pas de l'eau au puits tant qu'on y est. Non, cela signifie juste que le chauffage, l'éclairage et l'alimentation en eau chaude sont compris dans le prix du loyer........ ou non.

Enfin, et bien que je ne l'ai pas inscrit en turquoise, les habitations sont souvent divisés en Xplex. Cela va de la maison unifamiliale, puis Duplex (ce qui n'a pas le même sens que chez nous donc ), Triplex, Quadriplex, Multiplex et comme ça jusqu'à Septuplex. Cela désigne simplement le nombre d'appartement dans une même bâtisse. Au-delà de sept appartements, ce qui est déja rare tout de même, il s'agit de Bloc-appartements. Mais ils sont assez rares. On ne les rencontre que dans l'hyper centre-ville, dans les tours où ils rivalisent de services et de luxe, et enfin dans les quartiers les plus excentrés, soit sur le pourtour de l'île, et possible dans les quartiers nord. En dehors de ceux-là, les bâtiments ont généralement et au maximum trois étages. Les escaliers desservant le deuxième et l'accès au troisième se faisant, à partir du palier du second, par un escalier intérieur.

lundi, février 13, 2006

3 - RETOUR DE CARNAVAL


Bien, eh bien nous voila de retour. Le Carnaval était vraiment sympathique. Bien loin des lolitas fleuries de Nice, mais avec une ambiance de fête très conviviale. Puis c'était un tout, les amis, les nouvelles connaissances. Bref, rien à redire.
Comme vous pouvez en juger par cette photo, il fait passablement frais à Quèbec. Mais, preuve du changement climatique, le Saint Laurent, n'est pas totalement recouvert de glace. La température pour la parade le soir était de -20° environ. Pas si froid que ça. Et puis, avec un peu de caribou, en l'occurence c'était du Scotch, ben finalement le froid y' c' sent pas !!
Je vous avais donc promis de vous dire comment vous pouviez participer à ce blog. A priori, ça n'a rien de bien sorcier à deviner. Vous pouvez tout d'abord, ajoutez des commentaires à chaque article. Vous pouvez également envoyer un message en demandant des précisions, ou bien si vous souhaitez que j'aborde un sujet particulier, ou si vous voulez des photos plus ciblées. Bref, c'est selon vos interventions que j'adapterais le contenu de ce blog. Fait que, vous êtes mieux d'intervenir !!!
L'une des occupations de ce mémorable week-end, a été une toute nouvelle expérience. La Tire sur la neige. Peut-être certains parmi vous connaissent déjà. Pour les autres, le procédé est assez simple. Simplissime même. Il s'agit d'étaler du sirop d'érable chaud sur de la neige, d'attendre qu'il fige un peu et ensuite, on l'enroule autour d'un bâton. Tout l'intérêt de l'exercice réside dans le mouvement du poignet, ceci pour l'exercice physique, et le mélange du chaud-froid et la différence de texture entre le velouté du sirop et le granité de la neige pour l'excitation des papilles. Vous voyez, c'est tout simple. Vous aurez bien sûr reconnu Daniel sous sa jolie tuque. Il y a bien d'autres animations : des jeux d'adresses, des courses en bacs, sans oublier tout le nécessaire pour se divertir également le gosier avec du solide et du liquide. Il ne se fait rien içi sans qu'il y ait un restaurant à proximité, et bien sûr la Saq.

Un petit aperçu des chutes de neige sur Quèbec. Impressionnant non ? Et dire que depuis deux ans il ne fait pas un vrai hiver canadien. Quand je pense à certaines personnes qui craignaient le ciel bas et gris !! Hein !

Demain, nous parlerons de nos recherches pour un nouvel appartement et pour le local commercial. Sans doute aurons-nous besoin de vos idées et de vos avis.

En attendant, on vous souhaite une très bonne soirée. Message personnel : Marjorie, nous te souhaitons un très agréable voyage et de fabuleuses vacances.

GLOSSAIRE :

. Tuque : Bonnet. Par extension tout ce qui, à l'exception d'un chapeau, sert à recouvrir la tête pour la protéger du froid.

. Saq : Société des Alcools du Quèbec. La vente d'alcool au Canada est un monopole d'état. Ce qui explique que les prix sont faramineux. Pas une bouteille de vin a moins de 8.00 $ (environ 5.80 euros) et croyez bien que c'est loin d'être de qualité.

vendredi, février 10, 2006

2 - MONTREAL MON CHOU

Montreal, Montreal !
Pas tout à fait un cri d'amour, mais un cri du coeur sans doute. Rarement une ville aussi gigantesque n'aura su donner autant de confort, prendre soin de ses habitants, ses touristes.
Montréal aime tout le monde et je crois bien que tout le monde le lui rend. Il n'est que de flâner, le nez en l'air et l'écharpe dessus, pour se laisser gagner par son dynamisme, mais aussi son charme.

C'est ça, Montréal. Un étrange mélange de modernisme, et d'anciennes bâtisses. Le costume trois pièces et la crête improbable d'un néo-punk, assis sur le même banc, conversant parfois.

Et c'est dans ce tourbillon un peu fou, un peu enivrant que l'on espère se jeter, se mêler.
Quoiqu'il en soit, nous avons pris le pouls. Poser nos marques, pris nos repères. Nous savons maintenant où aller faire "l'épicerie" à moindre coût. D'autres habitudes suivent, naturellement. Les horaires de repas décalés, un peu anarchiques; ne pas oublier, le vendredi venu, de racheter sa carte hebdomadaire de métro. Rouler en voiture, pour nous est impensable : nos besoins, tous , sont satisfaits à portée de métro. Et stationner sur le Plateau à Montréal est un défi lancé à l'ensemble de nos neurones, jusqu'à la plus infime d'entre elles. Et cela, sans compter les impératifs de déneigement. Car là, cela devient terriblement burlesque. Bref, fait que, on est mieux d'être sans voiture.
Ah le langage. Là aussi un autre défi, et de taille celui-là. Non pas en raison de l'accent. Il s'apprivoise finalement bien plus facilement qu'on le pense. Non, véritablement, le plus déroutant sont la grammaire et le vocabulaire. Les articles souvent disparaissent. Ainsi "rentrer dans la maison" souvent s'entend "rentrer dans maison". Déroutant je vous l'avais dit. Et ce n'est pas le pire. C'est pas si pire, devrais-je dire. "Tu saurais-tu rouler mon char ?", ça heurte déja quelque peu les pavillons, mais on atteint des sommets avec "Vous sauriez-tu faire ça ?" Et pourtant salutaire, comme un petit vent de fraîche folie qui s'en viendrait ravigoter notre belle langue alanguie, et la décourager de se jeter dans les bras avachis de la Perfide Albion. Deux piastres à qui saura me retrouver l'auteur de cette métaphore !!
Vous l'aurez compris, pour que nous adhérions si promptement à ce parler exotique, c'est sans doute ben qu'on est en amour de c'te pays. Ben oui, la, c'est ça ! C'est tout d'même.
Vous aurez compris de vous-même que les phrases ou les mots signalés en turquoise sont du pur parler du cru. A la fin de l'article, je laisserai un petit glossaire, mais concernant les tournures de phrase, à moins d'un sens véritablement obscur, je les laisserai à votre entendement.
Demain, enfin en réalité dimanche soir si je suis vraiment très courageux, sinon lundi, je vous dirais un peu mieux ce qui se trouvera dans ce blog, et de quelle façon, vous pourrez contribuer à le faire vivre.
Demain matin, nous prenons le bus très tôt, car nous devons être à Quèbec pour le dîner. Nos amis, Diane et Daniel, nous ont en effet invités pour la fin de semaine, à assister au dernier défilé du carnaval de Quèbec. Défilé qui passe juste sous leur fenêtre, sur le boulevard René Levesque. Ce sera l'occasion d'assister au concours de sculptures sur glace, si elles ont tenu le choc thermique, et de vous faire profiter de quelques photos prises sur le vif.
Nous vous souhaitons un très bon week-end, et vous libérons pour le moment. A très bientôt donc.
GLOSSAIRE :
. Epicerie : faire les courses alimentaires,
. Rouler le char : conduire la voiture,
. Piastres : dollars canadiens. On parle aussi à l'occasion du Huard, de Pièces et plus rarement de Coins (anglais). Pour les centimes, ce sera des Sous ou encore des Cennes.
. Dîner : correspond à notre repas du midi soit le déjeuner. Dans l'ordre, il y a le Déjeuner notre petit déjeuner, le Dîner, qui est donc notre déjeuner, le Souper qui correspond à notre dîner. Enfin, il y a une (ou plusieurs) Collations, en général qui sont nos goûters du matin et de l'après-midi, mais il faut savoir qu'içi, on mange à toute heure et comme cela vient.
Allez, encore un peu et vous serez parfaitement incollable.....comme le riz. oui bon elle était façile, mais il est vraiment tard là.

1 - BON EH BIEN NOUS Y VOILA

Bon eh bien nous y voilà.
Non pas que l'on soit très heureux de s'être arrachés à des bras aimants.
Pas forcément fiers d'avoir laissé couler des larmes sans pouvoir les sécher.
Tout le petit monde du Vieux Monde manque.
Tous, les toujours pressés et les jamais.
Les silencieux et les bavards.
Tous manquent.
Et ces regards, ces yeux affamés d'encore un
peu de présence, juste encore un peu.
Ces yeux qui retiennent mais savent qu'ils
doivent laisser filer.
Ces yeux trop fixes, comme englués de tristesse et de questions.
Encore un peu, reste encore un peu, juste quelques instants. Que ma mémoire grave tes traits,
que mes mains sentent les tiennes, que mon corps s'assure du tien.
Ta réalité déja fuit. Elle s'envole, s'évanouit dans ton avenir.
Pourtant tu dois partir, je le sais. Pourtant je dois partir et je reviendrai.
Parce que mon avenir a sa place à tes côtés,
parce que jamais partir n'aura été vous fuir.
Partir. L'avons-nous dit, l'avons -nous évoqué ce départ, ce semblant de voyage.
Mais peut-être, à trop le ressasser, à trop le rendre présent est-il devenu chimère ?
Même à moi, il semblait vide et creux. Même moi, je ne le ressentais plus.
Un hypothétique horizon, improbable comme un Myosotis sur les bords du Styx.
Et il est arrivé.
Un froid et griseux matin de Janvier. Pas un cliché. Un de ces jours humides de vague à l'âme.
Un truc pas fini, qui laisse à douter de tout.
Et un visage qui s'efface et tous les remplace.
Ah, ma Vévette, a qui n'as-tu pas ressemblé ce jour-là ?
As-tu idée de ta responsabilité ? En quelques secondes, tu as été
tout mon petit monde abandonné.
Malgré les vitres opaques et les douaniers bourrus, dans tes yeux,
ce sont mes larmes qui coulaient.
Tout cela c'était hier. Mais c'était hier....et cela fait déja tant de jours.